9/29/2009
9/25/2009
Le Père Laval fêté à Londres
Clency Mariapa, La Vie Catholique
9/16/2009
Trente ans de béatification
Difficile de dire combien de pèlerins étaient à Pinterville dimanche matin mais l'esplanade devant l'église était noire de monde. Encore plus que d'habitude, les Mauriciens sont venus rendre hommage au Père Jacques-Désiré Laval et fêté ses 30 ans de béatification. Celui-là même qui avait été curé pendant deux ans à Pinterville puis qui avait intégré la congrégation du Saint-Esprit et avait pris la direction de l'île Maurice en 1841.
Cap sur l'île Maurice ?
Une nouvelle fois, les Mauriciens et les Normands se sont réunis dans la prière. Après la marche, dont le départ a été donné à Acquigny, et la procession dans Pinterville, Mgr Nourrichard, évêque d'Evreux, est venu célébrer la messe en plein air. Il était notamment entouré du Père Jérôme Payre, qui succède à Nicolas Le Bas, au sein de la paroisse Père Laval Boucles de Seine, à Louviers. Cette année plus que les autres, l'échange entre les fidèles a été fort. Pour le Père Laval, bien sûr, et parce que les Normands envisagent de rendre visite à leurs amis mauriciens en avril prochain.
Sur les pas du Père Laval
Une marche pour rendre hommage au Père Laval. Comme chaque année, le pèlerinage en l'honneur de Jacques Désiré Laval, va rassembler chrétiens, musulmans et indous dont de nombreux Mauriciens. Il se déroule dimanche à Pinterville, où le Père Christian Nourrichard, évêque d'Evreux, doit célébrer une messe à 11 h.
Né dans le village de Croth, dans la vallée de l'Eure, en 1803, Jacques Désiré Laval était médecin avant d'être ordonnée prêtre à l'âge de 35 ans. Après deux ans comme curé à Pinterville, l'homme de foi décide de devenir missionnaire au loin. Il intègre la congrégation du Saint-Esprit et part ainsi pour l'île Maurice en 1841.
La religion divise la sainteté unit
Là-bas, il devient l'apôtre des habitants. Le Père Laval traite ses derniers comme ses frères, apprend leur langue et rédige pour eux un catéchisme en créole. Il les soigne, forme des familles et les regroupe en communauté chrétienne. Peu à peu, il s'occupe de tous les habitants de l'île, sans différence pour les races et les diverses religions. Selon lui, « si la religion divise, la sainteté unit ».
Epuisé, le Père Laval décède peu avant son 61e anniversaire, à 9 800 kilomètres de son pays natal. Il est depuis toujours vénéré à l'île Maurice, et les Mauriciens de France se réunissent chaque année à Pinterville avec les chrétiens normands, pour lui rendre hommage. Dimanche, c'est un pèlerinage particulier, puisqu'il s'agit des trente ans de la béatification du Père Laval.
Vénéré par les Mauriciens
A l'occasion des trente ans de la béatification du père Laval, la municipalité de Croth, la Porte normande, et le diocèse d'Evreux ont tenu à marquer cet évènement par un grand pèlerinage, aujourd'hui samedi 12 et demain dimanche 13 septembre entre Croth, Epieds, Ivry-La Bataille et Pinterville. Cet évènement va réunir de nombreux participants chrétiens, musulmans et hindous. A Pinterville, tous se rassembleront pour le pèlerinage et la messe en plein air qui sera célébrée samedi à 11 heures par le père Christian Nourrichard, évêque d'Evreux.
Medecin puis prêtre
Né à Croth, Jacques-Désiré Laval fit ses études à Paris et devint médecin en 1830. Il exercera avec une grande générosité à Saint-André-de-l'Eure mais surtout à Ivry-La Bataille, soignant bénévolement de nombreux malades. C'est peut-être le contact avec les pauvres qui le fait basculer dans la vie religieuse. Ordonné prêtre en 1838, il sera le curé de Pinterville pendant deux ans, puis il part pour l'Ile Maurice où l'esclavage vient d'être aboli. Le père Laval va rendre leur dignité aux Mauriciens, apprendre leur langue et rédiger avec eux un catéchisme en créole. Il les soigne dans une période de fortes pandémies, forme des familles en communauté chrétienne et il devient l'apôtre des Mauriciens, sans différence pour les religions et les races, si diverses dans la région. Epuisé, il s'éteint en 1864 et, depuis, les Mauriciens lui vouent un véritable culte ; beaucoup d'entre eux se réunissent chaque année à Pinterville pour lui rendre hommage.
9/09/2009
Père Laval : célébration dans le recueillement
Père Laval : business familial autour du pèlerinage
PERSONNE ne manque à l’appel. Chez les Cheekoory, le roti est une affaire de famille. Rajesh Kumar, habitant de la rue Sainte- Croix, en a fait son métier.
Hier, jour du pèlerinage au tombeau du Pére Laval, c’est vers 15 h 30 que commence sa seconde journée. Il s’agit d’installer fours à gaz, et tables de travail dans le garage de son oncle. Avant de transporter deux sacs de 50 kg de farine sur la tête, dans ce qui servira de fabrique de rotis.
Sa femme Devika, ses deux belles- sœurs, leurs filles adolescentes, toutes mettront la main à la pâte pour servir les rotis chauds avec du curry de gros pois, brédes songe et rougaille.
« Nou pa abitye travay la » , confie Devika. « Nou finn vinn la parski pa kapav travay lor lari. »
A deux pas de là, la même effervescence règne du côté du petit local aménagé par Viviane Antoinette et sa sœur Jocelyne Leste, venue lui prêter main forte.
« D’habitude on vend les bouquets de fleurs, les bougies et les rotis » . Cette année, les pains fourrés au poulet ou à l’achard viendront – elles l’espèrent – remplir la caisse. Sans oublier les cornets de frites, dont la cuisson commence plus tard dans la soirée.
En début d’après- midi hier, la bougie était à Rs 5 l’unité et le bouquet de fleurs variant entre Rs 10 à Rs 30. Des prix qui afficheront une tendance à la hausse, au fil du pèlerinage et de l’affluence qui grossit. Selon les dispositions prises par la police, les commerces – marchands ambulants, marchands de gâteaux et de merceries – ainsi que les jeux de hasard n’étaient pas autorisés à opérer, que ce soit à l’allée Père Laval et les rues latérales à Sainte- Croix. Que ce soit pendant la journée d’hier et celle d’aujourd’hui.
« A mon avis, la décision est restée floue trop longtemps. » Propos de père Bernard Hym, directeur du pèlerinage. « Vous avez toujours les partisans de la solution simple qui ne sont pas ceux qui sont en contact avec les gens. La police, qui est plus proche des gens ne peut se contenter de sentiments, elle a besoin d’avoir quelque chose de plus précis. » « La solution actuelle est de multiplier les groupes qui distribuent gratuitement de la nourriture. Il s’agit aussi de placer les ambulants dans des endroits où passent les pèlerins, même à distance. » « Nous devons aussi être clairvoyants, car derrière une simple vente de fleurs, il peut se cacher de l’alcool ou même de la drogue. » Le père Hym estime que l’éclairage aide aussi, « parce que certains trafics se font plutôt dan mare nwar » .
« Une relique ne se vend jamais »
Pour ce qui est reliques, Bernard Hym tient à préciser que « personne n’a le droit de vendre un objet en prétendant qu’il est béni.
9/08/2009
PÈRE LAVAL Vu par d'autres confessions
Le pèlerinage au tombeau du Père Laval, chaque 8 septembre, soit la veille de l'anniversaire de sa mort, est une tradition bien ancrée à Maurice. Connu pour avoir beaucoup œuvré pour les plus pauvres de l'île et pour la justice sociale, le Père Laval, pour nombre de Mauriciens comme pour le pandit Ved Gopee, " fait partie du paysage sacré de Maurice ". Ce " messager de Dieu ", comme le décrit pour sa part le swami Govindarajen Gurukal, renvoie à d'autres " messagers " similaires dans diverses religions. Avec cet avantage que cet apôtre a vécu à Maurice, d'où la ferveur que lui témoignent des Mauriciens de diverses croyances.
La fête du Père Laval, ou le seul nom du bienheureux, ne sont étrangers à aucun Mauricien, de quelque croyance qu'il soit. Nombreux sont les catholiques comme les non-catholiques qui sont allés au moins une fois dans leur vie, si ce n'est pas pour se recueillir du moins pour visiter son tombeau à Sainte-Croix. D'ailleurs, le Cernéen du 13 septembre 1864 écrivait : " Le Père Laval a été envoyé pour évangéliser les pauvres, mais il a aussi ramené les riches vers Dieu ; il a été l'apôtre de Maurice dans toutes les classes et, avant de fermer les yeux, il a vu une seule famille de Mauriciens dans la sainte Église catholique " (Le Père Jacques Laval, le Saint de l'Île Maurice, Paris 1976, ouvrage de Joseph Michel).
S'il ne s'y est rendu qu'une seule fois, dans son enfance, en compagnie de son père, le swami Govindarajen Gurukal, du kovil d'Ebène, affirme que lors de cette visite, ce qui l'a marqué, c'est le gisant du Père Laval. " Ce qui m'a frappé, c'est que j'y ai vu non une statue mais un être allongé et vivant. Il y avait de la vie qui en émergeait. J'aurais aimé y aller à nouveau pour une visite guidée ".
Quand on parle du Père Laval, ce qui vient d'abord à l'esprit du swami Gurukal, c'est " un messager de Dieu qui a pris naissance dans un corps humain. Son action et son esprit, eux, étaient divins. Il a voulu montrer au peuple de Dieu qu'il n'est pas nécessaire de voir Dieu en personne mais que nous pouvons voir Dieu dans notre prochain ". Pour le pandit Ved Gopee, ce médecin et prêtre français qui est venu vivre à Maurice " a beaucoup travaillé pour combattre la pauvreté. Il voulait pour le pays une population en bonne santé. C'est pourquoi les Mauriciens, pour recevoir dans leur vie sa lumière, vont se recueillir sur son tombeau. Ce n'est un secret pour personne, lorsque quelqu'un est malade, à l'époque des examens etc., les Mauriciens - de différentes religions - vont le prier à Sainte-Croix. Ils ont une grande foi dans le Père Laval ".
De son côté, Homa Mungapen, de foi bahai'e et coordinatrice du Conseil des Religions, affirme que c'est l'image de Mauriciens allant en pèlerinage qui apparaît d'abord quand elle entend parler de la fête du Père Laval. Ce déplacement effectué dans un but spirituel est à ses yeux un acte " méritoire " vu que les pèlerins " accompagnent la dévotion spirituelle de cette marche ". Pour notre interlocutrice, ce qui serait intéressant pour les pèlerins lors de la marche serait de saisir le pourquoi du pèlerinage et la manière dont on peut s'enrichir des qualités de celui que l'on va prier. " Il y a la marche, il y a la messe. Mais, il ne faut pas que cela soit pour la forme. Ce que le pèlerin doit se demander, c'est quelles sont les qualités qu'avait le Père Laval qu'il peut essayer de suivre. Sa vie peut être un modèle pour nous ". De son côté, Sister Gaitree, de la Brahma Kumaris World Spiritual University (BKWSU), voit apparaître l'image d'un " être aux qualités exceptionnelles " quand arrive la fête du Père Laval.
Les Mauriciens entendent en général parler du Père Laval dès leur enfance. Sister Gaitree se souvient avoir entendu parler des qualités de cet apôtre, " un médecin qui consacrait tout son temps à aider les autres, surtout les plus démunis et qui continue à ce jour à en faire de même, bien qu'il ne soit plus de ce monde ". Se basant toujours sur ce qu'elle a toujours entendu dire du bienheureux, elle se souvient " qu'il fait des miracles. C'est une croyance bien répandue dans la population ".
Ce que Majeed Korumtollee, du Conseil des Religions, retient des récits sur le Père Laval dans son enfance, c'est " quelqu'un qui a toujours été aux côtés des plus faibles ". Même s'il ne partage pas la même religion que le bienheureux, celui-ci représente à ses yeux " un fidèle très dévoué. C'est un exemple de lutte pour se mettre au service d'autrui ". Les traits marquants de sa personne pour M. Korumtollee sont les suivants : " Un grand humaniste, l'amour, la paix. Il a été un grand défenseur des plus faibles. "
Le swami Gurukal, lui, se dit " fier " de " la façon dont le Père Laval a mené son combat, soit religieusement. En tant que swami, je suis heureux que les fidèles l'honorent avec des fleurs, des bougies et surtout en participant au pèlerinage ". Le religieux dit avoir beaucoup lu sur la vie du Père Laval. " Il nous a donné beaucoup de sagesse et a béni notre pays. Il ne jugeait pas les gens sur leur couleur. C'était un vrai saint qui a reçu la grâce de Dieu, un étranger qui a fait beaucoup de bien pour le peuple mauricien ".
Pas de cloisonnement
Le pandit Ved Gopee fait remarquer que le tombeau du Père Laval est peut-être le seul lieu de culte à Maurice qui attire des Mauriciens de toutes fois confondues. " C'est un lieu qui n'est pas réservé à une seule communauté. Tout comme Grand-Bassin aussi, où des Mauriciens d'autres fois religieuses se rendent parfois en pèlerinage. C'est cela Maurice. Il n'y a pas de cloisonnement ". Pour le pandit Gopee, " Dieu est un. Les hindous croient dans les avatars. On dit que le Père Laval est une de ces personnes envoyées par Dieu. C'est Dieu qui se manifeste à travers lui ". Les traits saillants de l'apôtre que notre interlocuteur a en mémoire sont " sa proximité avec la population, notamment les plus pauvres et sa volonté de réunir autour de lui et dans la foi les Mauriciens ". Chaque année, le pandit Gopee se fait un devoir de se rendre au tombeau du Père Laval pour s'y recueillir. " Comme toutes les places sacrées, il y a cette vibration parce qu'il y a la piété, la dévotion et la pureté d'esprit. Là où il y a pureté d'esprit, nous pouvons ressentir la présence de Dieu. Une personne avec une pensée positive émet de bonnes vibrations. Avec toutes ces personnes qui convergent vers le tombeau, il y a donc de très bonnes vibrations. C'est ce qu'il y a dans notre esprit qui fait notre environnement ".
Sister Gaitree ajoute : " Quelque part, l'énergie positive que suscite cette fête - quand les personnes prient ensemble - vient contrecarrer la négativité dans notre société ". Pour elle, le Père Laval représente " l'exemple même de ce que Dieu attend de chacun d'entre nous : que nous mettions en pratique ce qu'il nous a enseigné. Durant toute sa vie, il s'est consacré à servir l'humanité. C'est un modèle de compassion, de dévouement, d'altruisme, de sacrifice, d'humilité et d'amour ".
Homa Mungapen dit admirer ceux et celles qui ne sont pas de foi chrétienne et qui participent au pèlerinage. " Cela montre que notre pays est un pays multiculturel. Cela me fait plaisir de voir une femme hindoue par exemple prier devant une statue de Jésus ".
S'il y avait un rapprochement à faire avec d'autres grandes figures spirituelles, Homa Mungapen comparerait le bienheureux à Mère Teresa. " Dans toutes les religions, note, par ailleurs, Mme Mungapen, il y a eu des personnes qui se sont dévouées pour le bien-être social et spirituel d'une population. C'est cela aussi qui attire les Mauriciens vers le Père Laval parce qu'il renvoie à d'autres personnes similaires dans leur religion, sauf que le plus souvent, ces personnes ont vécu à l'étranger. Les Mauriciens sont chanceux d'avoir eu le Père Laval dans leur pays ".
Le Mauricien
Pèlerinage Père Laval 2009
C'est sous le signe du 30e anniversaire de la béatification du père Jacques Désiré Laval qu'aura lieu à partir de mardi prochain le pèlerinage annuel à son tombeau de Sainte-Croix. Le thème choisi cette année pour ce traditionnel pèlerinage est "Vini Bann Paran, Per Laval Montré Nou Simé Lalimier". L'évêque de Port-Louis, Mgr Maurice Piat, célèbrera la messe téléfiffusée de mardi soir à 20h30.
Missionnaire spititain français du 19e siècle, le père Laval (18 septembre 1803 - 9 septembre 1864) débarque à Maurice en septembre 1841 à l'invitation de Mgr Bernard Collier, visaire apostolique de Maurice en vue de l'évangélisation des anciens esclaves nouvellement affranchis. D'abord médecin, il s'orientera vers la prêtrise et est ordonné le 2 décembre 1838.
Depuis son décès il y a de cela 145 ans, son tombeau de Sainte Croix est devenu un haut lieu de dévotion populaire. Fidèles catholiques mais aussi autrement croyants y convergent, chaque jour, qui pour confier une souffrance à la prière de celui surnommé l'Apôtre de l'île Maurice qui pour lui remercier de son intercession après une grâce obtenue. Le père laval a été béatifié le 29 avril 1979 par le pape Jean-Paul II.
Jean-Paul II qui a, par ailleurs, avec l'abbé Pierre, été au nombre des illustres pèlerins venus prier au tombeau du bienheureux à Sainte-Croix. Ce pèlerinage officiel 2009 durera jusqu'au dimanche 27 septembre avec, notamment, le pèlerinage des handicapés le samedi 12 septembre. le jour de la fête du père Laval, à proprement parler, à savoir, mercredi prochain, 9 septembre, la messe de de 10h00 à Sainte-Croix sera retransmise à la radio sur Radio Maurice.
Il est aussi à noter que les Mauriciens de la diaspora, notamment, ceux d'Australie, de France, du Canada et d'Angleterre se réunissent aussi dans leur pays d'adoption durant le mois de septembre pour faire mémoire, lors d'une messe, de l'oeuvre du père Jacques Désiré Laval.
Week-end
9/04/2009
Père Laval - L’éclairage du père Bernard Hym
Comment définissez-vous un pèlerinage? Dans quel esprit le pèlerin est-il invité à s’y rendre?
Le «Service Père Laval» s’élargit…
Un mémorial spiritain à Sainte-Croix
Sur ce mémorial, les noms de plus de 200 confrères du Père Laval sont rappelés. Parmi eux, on peut trouver des noms qui sont en lien avec un endroit: le père Thiersé à Mahébourg, le père Mengelle à Chemin-Grenier, le père Fraisse à New-Grove.
Certains autres noms sont liés à des événements importants, comme le père Gandy pour l’éducation à Rodrigues, le père Pellerin avec la renaissance de Sainte-Croix au début du XXe siècle, celui du Frère Vital, avec le gisant du père Laval dans le caveau et celui du père Herne, avec la naissance du Foyer Père-Laval.
D’autres aussi rappellent des souvenirs dramatiques: le père Dufay, mort sur la Cigale, le 3 décembre 1924; le père Malenfer, qui ne pourra avoir qu’un enterrement civil à Rodrigues, faute d’autres prêtres sur place; le père mort de la peste. La plupart sont venus de loin, mais plusieurs sont Mauriciens comme le Frère Mai, un des premiers catéchistes du Père Laval ou le frère Aza. Plus récemment, les pères de Boucherville et de Robillard. À Saint-Jean, on retrouvera la figure du père Wolf sur un vitrail.
Puisse ce mémorial spiritain donner envie à certains de découvrir ou de redécouvrir un nom lié à leur paroisse. L’histoire pas si lointaine de l’Église de Maurice peut devenir «votre Histoire».
Sur les pas des auxiliaires du Père Laval
Depuis deux ans, le Service Père Laval se prépare spirituellement à accueillir les pèlerins de la nuit du 8-9 septembre à Sainte-Croix par une retraite itinérante sur les traces des auxiliaires du Père Laval. Relisez les 74 noms de ces chrétiens (noms sont mis en valeur dans l’église de Roche- Bois) qui ont collaboré à l’évangélisation de Maurice aux côtés du père Laval … Peut-être portez-vous le même nom, peut-être l’un d’eux fait-il partie de vos ancêtres? Mais ce qui est certain, c’est que vous, en participant à la pastorale de votre paroisse, vous êtes leurs héritiers! Faites-vous un devoir de mémoire, redonnez vie à leur nom; plongez dans votre passé pour mieux éclairer votre avenir.
Proposition pour une rue Père-Pellerin
Cette localité n’existerait plus si ce dernier n’avait pas donné un souffle et une âme au quartier déserté suite au choléra et à la malaria au XIXe siècle, fait-il ressortir. Plus d’écoles, il n’y avait que le caveau qui était visité ponctuellement.
Plutôt que de rester à Saint-François-Xavier comme les autres prêtres, grâce au père Pellerin, la vie était de retour à Sainte-Croix. Il a réhabilité l’église, la cure, et s’est installé avec un Frère. Puis, il a remis en route le pèlerinage et, pour permettre que les gens viennent plus facilement au caveau du Père Laval, il a fait l’acquisition de toutes les terres et avenues du Père Laval jusqu’à la route des Pamplemousses pour faire une allée venant directement au caveau – aujourd’hui l’allée Père-Laval.
Une stèle en l’honneur de Zamor Bongoût
Messes en marge du pèlerinage
Mardi 8 septembre
• 18 heures – Messe à l’intérieur de l’église, présidée par le père J. Harel et animée par Gd-Gaube/Cap-Malheureux.
• 20h30 – Messe télévisée en plein air, présidée par Mgr Maurice E. Piat.
• 22h30 – Messe présidée par le père David.
• Sur la place de l’église, animation de 19 heures à 2 heures du matin par le Renouveau charismatique.
Mercredi 9 septembre
• 6 heures et 8 heures – Messes animées par Sainte-Croix.
• 10 heures – Messe radiodiffusée présidée par le père Bernard Hym et animée par Camp-de-Masque.
• 12 heures – Messe présidée par le père Eddy Coosnapen.
• 14 heures – Messe présidée par le père Laurent Rivet.
• 16 heures – Messe animée par la paroisse de Sainte-Croix.
• 18 heures – Messe présidée par le père Hervé de Saint-Pern.
La Mission des Noirs (1841-1864) en héritage
Le 13 septembre 1841, le Père Laval arrive à l’île Maurice. Une année après son installation, il décrit les gens au milieu desquels il vit dans une correspondance (23 juillet 1842) à son ami et confident, M. Letard, curé d’Épieds. Il les décrit ainsi: «C’est chose incroyable et impossible à dire: il y a à Maurice à peu près 70 000 Noirs, les uns nés dans le pays et on les appelle Créoles, ceux-là sont, pour la plupart baptisés, mais ils n’ont que le baptême…» Ces Noirs ou Créoles sont les nouveaux affranchis du pays.
On pourrait avoir une appréciation critique de la pratique missionnaire du Père Laval: il ne s’était pas élevé contre les bancs réservés, l’utilisation de crucifix différents dans les célébrations du Vendredi Saint, l’un en argent pour les Blancs et l’autre en bronze pour les Noirs. Cependant on ne peut mettre en doute l’amour qu’il eut pour les Noirs et pour les Créoles qu’il a évangélisés sans répit et au péril de sa vie. Il a 38 ans quand il commence la Mission des Noirs à Maurice. Il y consacrera 33 ans de sa vie, sans retourner dans son pays natal. Le jour de ses funérailles, 40 000 personnes l’accompagnent à sa dernière demeure. Les Créoles, présents en grand nombre, le portent non pas sur les épaules, mais se disputent l’honneur de porter à bras le lourd cercueil doublé de plomb. En effet, Jacques Désiré Laval a su répondre aux besoins de son temps. Il a posé un acte prophétique pour les Créoles et l’avenir de notre pays. Il a voulu en faire des hommes et des femmes libres et responsables. Au croisement de la foi chrétienne et de la mémoire créole naît un héritage fécond autour de la Mission des Noirs qui est à transmettre auprès de nos jeunes.
Le souci d’évangéliser
C’est en 1840 que le Père Laval apprend le projet de l’Œuvre des Noirs. Charles Blanpin et un autre séminariste de Saint-Sulpice, qui rentrent d’un pèlerinage à Notre-Dame-de-Chartres, passent à la cure de Pinterville. Dans leurs conversations, les deux séminaristes font part au Père Laval d’un projet de société missionnaire pour les colonies. Le but du projet est de s’atteler à l’évangélisation des Noirs. À l’origine de ce projet se trouvent Fréderic Levavasseur, un Créole de l’île Bourbon, et Eugène Tisserant, un Parisien dont la mère est née à Haïti.
Le souci d’évangéliser les Noirs arrive surtout dans un contexte où le processus d’abolition de l’esclavage est déjà enclenché dans plusieurs colonies, d’abord celles qui sont britanniques, puis dans les colonies françaises. Le Père Laval ressent une forte envie d’entrer dans cette société. En janvier 1841, à la suite de l’intervention de Mgr Collier auprès de Mgr Salmon de Chatelier, évêque d’Évreux, le Père Laval est autorisé à partir pour Maurice.
Le 19 février, il fait ses adieux à ses paroissiens. On le met au courant des principaux points de la règle qu’il devra suivre: se consacrer au ministère des Noirs, vivre dans l’obéissance et la pauvreté. Il offre alors la totalité de ses biens. C’est le dévouement total. Il épouse ce peuple au nom de son baptême. Pour le meilleur et le pire. Le 13 septembre 1841, à 15 heures, après trois mois et dix jours, le Tanjore, à bord duquel voyage le Père Laval, entre dans la rade de Port-Louis.
Une prospérité économique menacée par l’insécurité
En 1841, l’île Maurice est colonie britannique. Lionel Smith en est le gouverneur. Le secrétaire colonial, qui assure la direction des cultes est George Dick, presbytérien et franc-maçon. On compte 140 000 habitants et les Noirs sont autour de 70 000. Les descendants des colons sont au nombre de 10 000. Parmi eux 2 000 sont Britanniques et les autres d’origine française. Le reste de la population vient de l’Inde et de la Malaisie. Le pays connaît, à ce moment, une prospérité économique. En dehors des cultures vivrières, très considérables à l’époque, Maurice produit, en moyenne, 40 000 tonnes de sucre fabriqué par 200 usines environ. Quelque 450 navires transbordent les marchandises dans le port annuellement, et le gouvernement britannique vient de verser deux millions de livres Sterling en dédommagement de l’affranchissement des esclaves.
Mais la situation sociale n’est pas reluisante. Le pays vit sous la menace de son premier «malaise noir ou créole». Un pénible sentiment d’insécurité règne parmi les classes aisées.
Le pays vit une nouvelle ère. Ainsi, après plus de deux siècles de régime esclavagiste, l’abolition de l’esclavage proclamée en 1835, prend effet en 1839. Une masse d’hommes, de femmes avec leurs enfants quittent les propriétés après l’opération «lev pake ale» ou «Kreol nou pa oule» (funestes expressions gravées dans la mémoire collective utilisée, à l’époque, lors du remplacement des Créoles laboureurs par les travailleurs engagés de l’Inde). Les Créoles se regroupent alors dans les faubourgs des villes, habitant des taudis où les épidémies font rage.
La capitale se trouve fréquemment être le théâtre d’incendies criminels. Les personnes de la haute société sont victimes de guet-apens pendant la nuit. La ville est quadrillée par les patrouilles militaires et les milices bourgeoises mises sur pied par des Blancs ou des gens de couleur. Le district de Port-Louis regroupe 27 % de la population, et la capitale compte à cette époque de 20 000 a 28 000 habitants. Tout colon y réside au moins une partie de l’année, pendant l’hiver; il délaisse son habitation de juin à septembre et vient passer avec sa famille trois ou quatre mois dans sa maison de ville.
Et c’est avec grande satisfaction qu’on voit ainsi arriver de nouveaux prêtres. Les deux journaux d’alors, Le Cernéen (qui paraissait le mardi, le jeudi et le samedi) et Le Mauricien, l’ancêtre du journal actuel (qui sortait le lundi, le mercredi et le vendredi) saluent leur arrivée comme l’heure de la reforme morale pour les affranchis. Mais ils sont très sceptiques de ce qu’il pourrait sortir de bon chez les «êtres dégradés par les vices de l’esclavage et les excès de la liberté». C’est ainsi le regard qu’on porte sur les Créoles. Bien au contraire, le Père Laval fera sienne la part rejetée de la société mauricienne.
Une petite baraque, le centre de la mission
À la messe dominicale du 26 septembre 1841, on annonce que le Père Laval commencera la Mission des Noirs. À cette nouvelle, on ironise: «Pauvre abbé! Il perd bien son temps, il comprendra vite.»
On peut peser tout le poids des préjugés que contient cette déclaration: les Créoles qui sont Noirs, sont des bons à rien, des paresseux et des pense-petit.
Dans la cour du presbytère de la Cathédrale Saint-Louis, une petite baraque en bois d’environ 32 m2 est aménagée et devient le siège de la Mission des Noirs. Le Père Laval la meuble d’un lit fait à partir de quelques planches, restes d’une vieille malle, sur lesquelles il étend une vulgaire natte malgache. Il a une caisse pour ses habits et une chaise.
Le respect de l’identité de la personne
La Mission des Noirs se manifeste chez Jacques-Désiré Laval par le respect de la personne. Dès son arrivée, renonçant au français, parlé par la classe supérieure et par les autres prêtres dans leurs sermons, le Père Laval se met tout de suite à apprendre le créole. Il appelle ses chers Noirs «Misie», «Madam». Dès 1844 ou 1845, le Père Laval déploie une méthode missionnaire inédite. Il fonde dans toute l’île de petites chapelles, où des laïcs, hommes et femmes, réunissent les Créoles, pour la prière, pour le catéchisme et forment de véritables communautés évangélisatrices.
Le Père Laval va tourner son apostolat vers ce qu’il appelle «le vieux monde». Parmi les raisons de ce choix, c’est que son expérience de Pinterville lui a montré l’importance de l’exemple des parents sur les enfants. Bientôt, l’action du Père Laval touche aussi les maisons des familles aisées. Beaucoup d’employés de maison encouragent leur maître à aller à la messe. Les «nénennes» apprennent aux enfants à faire le signe de croix, à dire leurs premières prières et à chanter des cantiques.
Mais quelques jeunes bourgeois ne voient pas cela d’un bon œil, surtout que les domestiques sont à la messe au lieu de vaquer à leurs occupations. Ils entrent dans la Cathédrale pendant les séances de catéchisme pour faire sortir les femmes de force.
Le Père Laval leur tient tête, au péril de sa vie. Mais sa persévérance ne va pas laisser insensibles tous les Blancs. Ainsi, beaucoup vont aider, au niveau de la Société Saint-Vincent-de-Paul, à soulager les nouveaux affranchis, frappés de plein fouet par l’épidémie de variole en 1855.
Responsabiliser l’autre
Le Père Laval ne tombe pas dans une charité infantilisante. Bien des années avant la fondation de la Société Saint-Vincent-de-Paul, il aide les affranchis à mettre en place une caisse de charité. Elle est alimentée par les contributions des fidèles venant même du milieu créole, et elle est destinée à soulager les cas de détresse, de sinistre-incendie, de cyclones et pour les frais d’enterrement.
Les dames (appelées «conseillères») se chargent de visiter les nécessiteux et de les recommander pour toute aide en espèces ou nature. Les dirigeants créoles du Conseil d’administration gèrent eux-mêmes la caisse. Le Père Laval leur fait totalement confiance et croit dans leur capacité à se prendre en charge. Il se contente d’être un simple trésorier. Alors qu’il était aussi une pratique courante de payer le labeur des esclaves par une «topette rhum», le fléau de l’alcoolisme continue à faire rage au temps du Père Laval. Chaque année, 5 à 6 millions de litres de rhum, appelé «arack», sont produits. En une seule année, à Port-Louis, 40 personnes venant en majorité des banlieues, meurent de crise d’alcoolisme. Un projet de loi visant à supprimer les alambics est vivement repoussé par les propriétaires des distilleries. Le Père Laval mènera donc campagne contre l’alcoolisme dans les familles créoles.
Il est aussi présent à sa façon sur le front social, voire politique. Dans une correspondance au maire de Port-Louis, M. Armand Mallac, il fait appel pour que les officiers envoyés par la mairie ne s’emparent pas du «chétif mobilier» des habitants de la Vallée-des-Prêtres (11 janvier 1861) et de Sainte-Croix (27 février 1861). Dans le conflit qui opposera l’Église catholique aux différents gouverneurs britanniques, le Père Laval jouera le rôle d’avant–garde contre le danger de l’anglicisation et de la perte de la liberté religieuse et d’enseignement.
Et aujourd’hui…l’héritage de la Mission des Noirs
Plus de deux siècles se sont écoulés. En revanche, cela fait déjà plus d’une décennie que la situation des «chers Noirs» du Père Laval nous interpelle. La prise de conscience identitaire créole s’en est trouvée accélérée. Alors que chez les immigrants indiens, cette prise de conscience s’est manifestée dès le XIX siècle et a connu son apogée jusqu’aux périodes pré et post-indépendance, chez les Créoles, on pourrait dire qu’elle a été tardive, pour des raisons historiques liées aux conditions socio-historiques propres à cette communauté.
La Lettre pastorale (1993) Réflexions sur le malaise créole (1993) de Mgr Maurice Piat, c.ssp, évêque de Port-Louis et les Orientations synodales (1997-2000) donnent des pistes pour le travail de libération que comporte l’évangélisation en milieu créole: formation sociale, projets de développement, éducation, l’aide aux déshérités, et l’inculturation créole de la catéchèse et de la liturgie à côté des autres groupes ou sensibilités culturelles dans l’Église.
Les Créoles semblent vouloir se préparer aujourd’hui à modifier leur place dans la société mauricienne en développant une conscience créole basée sur une conscience historique et une solidarité de groupe. Pour cela, il faut faire émerger toute la richesse du moi profond, par un travail continu. Il passe par la recherche du sens que chacun est appelé à donner à l’histoire collective des Créoles. Il peut s’appuyer sur ce passé commun lié au Père Laval.
Les Créoles pourraient ainsi inscrire leur vécu et leur propre histoire dans l’histoire nationale. C’est pour dire que la Mission des Noirs est une intuition spirituelle, forte et puissante qui pourrait se prolonger aujourd’hui dans une «mision kreol» qui a déjà été évoquée à la fin des années 90. Avec le recul, l’idée mérite d’être remise à l’agenda, mieux travaillée, voire revisitée.
Nous nous sommes efforcés ici de faire une relecture de la Mission des Noirs avec, en pensée, les nombreuses initiatives qui se poursuivent de nos jours auprès des plus démunis qui, à ce jour, se trouvent en grande majorité dans la communauté créole. Cette relecture peut donner à ces initiatives qui se déploient un enracinement historique, religieux et culturel, qui est essentiel dans le développement intégral de tout homme et de toute femme.
Jimmy Harmon
• MICHEL Joseph, Le Père Jacques Laval, Le saint de l’île Maurice 1803-1864, Ed. Beauchesne, Paris, 1976.
• PALMYRE Danielle, Culture créole et foi chrétienne, Ed. Marye-Pike, Lumen Vitae, 2007.
• VERCHÈRE Louis, c.ssp, Vive lumière sur les îles: le Bienheureux Père Laval, Ed. Centre Père Laval, 2003.
• LECUYER Joseph, c.ssp., Jacques Laval Extraits de sa correspondance, Ed. Beauchesne, Paris 1978.
Les étapes vers la béatification du Père Laval
Le 11 mars 1893, sous la responsabilité de Monseigneur Meurin, jésuite, évêque de Port-Louis, commença à l’Évêché de Port-Louis, l’interrogation de 39 personnes assermentées qui avaient connu le Père Laval de son vivant. Vingt-neuf ans s’étaient écoulés depuis sa mort; la vénération des Mauriciens pour lui n’avait fait que croître; on devait s’informer sur sa réputation de sainteté et sur les guérisons attribuées à son intercession. Pendant ce quart de siècle, bon nombre de témoins de première valeur avaient eu le temps de mourir. Néanmoins, les dépositions des 39 personnes entendues constituent une riche moisson d’attestations favorables au Père Laval. Le Tribunal termina ses travaux le 26 novembre 1894.
Examen des écrits du Père Laval
Entre septembre et novembre 1897, on a eu sept séances. Dix-neuf personnes ont soumis des lettres, des sermons, des leçons de catéchisme. Ses lettres adressées à ses supérieurs religieux, conservées dans les archives à Paris, ont également été examinées. Sa correspondance soignée et imagée est plutôt brève, courte, toujours parfaitement correcte et très charitable.Devant les conclusions favorables de ces deux procès et de deux procès semblables tenus dans le diocèse d’Évreux, le Saint Siège a ordonné de continuer.
Procès de non-culte
Entre mai et septembre 1917, dix témoins ont déposé sous foi du serment dans quatorze sessions. Il a été ainsi prouvé qu’aucun culte public ni ecclésiastique n’avait été rendu au Père Laval, ni dans son caveau ni ailleurs: pas d’ex-voto, pas de bougeoirs pour brûler les bougies, pas de prières publiques, pas de vénération publique de ses reliques, pas d’images avec auréole, ni d’écrits lui attribuant le titre de bienheureux ou de saint. On a pu donner des réponses satisfaisantes aux nombreuses objections du Défenseur de la Foi au Vatican. Enfin, c’était prouvé qu’il n’y a jamais eu de culte public et officiel.
Le procès apostolique
Toujours à l’Évêché de Port-Louis, ce procès consistait à interroger les personnes qui pouvaient témoigner de sa renommée de vertu et de miracles en général, ou qui étaient les témoins de faits et de guérisons qui semblaient miraculeux.
Le constat des restes mortels
Au cours du Procès Apostolique, il fallait solennellement «reconnaître» la dépouille du P. Laval. Cette cérémonie se déroula le 2 mai 1923, à Sainte-Croix, d’abord dans le caveau, puis dans l’église. Autour de Mgr. Murphy, une trentaine de prêtres, des médecins, des journalistes, des photographes, tous dans le chœur de Sainte-Croix. Dans l’église, environ 300 personnes.
La guérison de Monsieur Beaubois
C’était le 17 juillet 1923, dans le caveau du Père Laval, que ce monsieur anglican fut guéri instantanément d’une grande plaie suppurante qui couvrait son front, sa tête et sa nuque. Sur l’ordre du Vatican, tous les témoins de cette guérison furent interrogés à l’Évêché de Port-Louis du 9 juin au 29 septembre 1926. Tous leurs témoignages furent envoyés à la Sacrée Congrégation des Rites au Vatican. Ce n’est que 38 ans plus tard, en 1964, que l’on pût commencer l’examen de ce dossier. L’étude du dossier fut très approfondie. Il y eut plusieurs échanges d’objections et de réponses pendant treize ans. Enfin, le 7 juillet 1977, le Saint Père signa le décret reconnaissant la guérison de M. Beaubois comme un véritable miracle.
Dispense du second miracle
Il faut deux miracles pour la béatification. Nous n’avons que celui de M. Beaubois. Ayant remarqué que, pendant l’Année Sainte (1976), le Saint Père avait accepté de proclamer, plusieurs béatifications avec un seul miracle, Monseigneur Margéot a écrit au Pape Paul VI pour lui demander dispense du second miracle. Dans un long document, notre évêque a souligné la renommée de sainteté et la renommée de miracles dont jouit, et a toujours joui, le vénérable Père Laval.
La béatification
Celle-ci a été fixée au 22 octobre 1978, mais les décès successifs des papes Paul VI et Jean Paul Ier ont fait que la cérémonie a eu lieu le 23 avril 1979. Ce fut la première béatification du pontificat de Jean-Paul II.
Par la béatification, l’Église permet de rendre un culte public sur un territoire déterminé (pour le Père Laval, l’île Maurice, et le diocèse d’Évreux en France) ou à une congrégation (les Spiritains, ajoutons aussi pour les groupes de Mauriciens en dehors du pays) à une personne vénérée pour sa qualité de vie chrétienne. Celle-ci est appelée «bienheureux».
Les restes mortels du Père Laval
Les restes mortels du Père Laval n’ont jamais quitté Sainte-Croix. Beaucoup de gens disent que, depuis la béatification, ils ont été envoyés à Rome. Cela n’est pas vrai. Ils se trouvent intégralement au caveau de Sainte-Croix, dans un cercueil enfermé dans le grand sarcophage de pierre.
La visite du pape Jean-Paul II
Le pape Jean Paul II a visité l’île Maurice et l’île Rodrigues, du 14 au 16 octobre 1989. Le samedi 14 octobre a eu lieu une messe à Marie-Reine-de-la-Paix. Le dimanche 15 octobre, le pape est venu à Sainte-Croix, où se célébra une liturgie de la Parole. Le pape se rendit au caveau du Père Laval, et il y pria.
La Vie Catholique, Père Bernard Hym
9/02/2009
Spectacle « Père Laval » par le Ming Tek Dancing School
Les prix des billets sont de Rs 300 pour les places réservées et de Rs 200 pour les places non-réservées et sont disponibles au Centre Ming Tek, Port Louis (tel. 212-6250).
D'autre part, des dispositions ont été prises pour la vente des billets de Rs 200 au Tangs Way, Beau Bassin, au Centre de Documentation Religieuse, Rose Hill et à la Cure de Ste Hélène.
L’Ecole de Danse du Centre Ming Tek est traditionnellement connue pour les danses classiques de la culture chinoise, et a récemment mis sur scène des spectacles tels que : L’Enfant Jésus et Le Fils Prodigue. Mais présenter, cette fois-ci, en ballet moderne, l’histoire du Père Jacques Désiré Laval, le bienheureux apôtre de l’île Maurice, représente un très grand défi.
Ce projet de spectacle a été rendu possible grâce à Mme Annie Wong, professeur de danse, et toute son équipe, au comité des parents et de tous les danseurs/danseuses, participants.
L’objectif de la Mission Catholique Chinoise ayant toujours été axé sur l’amour et la charité, les profits du spectacle seront offerts au fonds du développement du Collège Père Laval.
Le Programme
ACTE 1
La vie de la famille Laval à Croth en Normandie.
Décès de la maman de Jacques Désiré et remariage de son père.
Éloignement de Dieu du Docteur Laval et interrogation sur sa vie.
Chute de cheval – Déclic qui transforma sa vie.
Ordination du Père Laval.
Curé à Pinterville et missionnaire à l’ile Maurice.
ACTE 2
Détresse des esclaves affranchis.
Mission divine pour se consacrer au service des noirs.
Rencontre avec les noirs qui sont attirés vers lui.
Aumônier des prisons.
La frivolité et la débauche des noirs attristent le Père Laval.
Le Père Laval résiste à l’intimidation des blancs avec le soutien de ses fidèles noirs.
Epidémie de choléra.
Rapprochement entre blancs et noirs.
Baptême, Premier Communion, Mariage.
Le Père Laval apaise les enfants affamés et les confie aux soins des Bonnes Sœurs.
Promotion de l’éducation auprès des enfants pauvres.
ACTE 4
L’Extrême fatigue du Père Laval le force au repos.
Sa maladie rapproche le Père Laval de sa famille, en particulier sa sœur restée en France.
Détérioration de la santé et décès du Père Jacques Désiré Laval.
La détresse des fidèles en apprenant la mort de Père Laval.
Pèlerinage annuel au tombeau du Père Laval - Evénement national.
Chant final en hommage au Père Laval.
8/31/2009
Sa vocation pour les plus pauvres a germé dans sa famille
Son amour pour les plus pauvres est une vocation qu’il a reçue dans sa famille dès l’enfance. Ce souci permanent des plus démunis caractérise toute sa vie. D’abord en tant qu’étudiant, puis comme médecin, prêtre et missionnaire…
Jacques-Désiré Laval est né le 18 septembre 1803 à Croth, en Normandie. De santé fragile et de caractère sensible, il est proche de sa mère, une femme douce et pieuse. Les grands gestes de générosité de cette dernière auprès des mendiants et des vagabonds le marquent dès son plus jeune âge. Il collabore avec sa mère à l’accueil et au service des pauvres.
La générosité: vivante dans son cœur
À huit ans, Jacques perd sa mère. Afin de s’occuper de ses cinq enfants, son père se remarie et toute la famille déménage à Louye. Dans son cœur, il conserve la valeur de la générosité envers les plus pauvres que lui a inculqué sa mère. Il tourne son attention vers les plus démunis.
Son père, riche paysan et maire du village, le pousse alors à faire des études car il le considère comme un enfant chétif qui ne fera jamais un bon paysan. Il l’envoie chez son frère Nicolas, un prêtre qui a ouvert une école au presbytère en 1817.
En 1820, au petit séminaire d’Évreux, Jacques veut arrêter ses études. Pour le faire changer d’avis, son père lui confie les travaux les plus durs de la ferme.
La leçon porte et Jacques accepte d’aller au collège Stanislas à Paris. En 1825, il est reçu bachelier. Une de ses joies, c’est d’avoir été choisi pour donner aux pauvres les restes de la salle à manger.
«Un médecin chrétien peut faire beaucoup de bien»
Son sérieux et sa piété laissent penser qu’il choisira de devenir prêtre… À huit ans, il laissait entendre: «Je serai curé ou médecin.» Quand il opte pour la médecine, son oncle Nicolas lui dit simplement: «Il faut des prêtres, mais nous avons aussi besoin de bons médecins; un médecin chrétien peut faire beaucoup de bien.»
Après sa thèse sur les rhumatismes articulaires, il est reçu docteur en médecine en 1830. Il se tourne ensuite vers l’un des quartiers les plus miséreux deParis, celui des étudiants. L’âme du quartier, c’est la Sœur Rosalie, béatifiée elle aussi. Jacques et ses amis apprendront avec elle comment mettre leurs connaissances au service de ceux qui n’ont pas les moyens de se faire soigner.
En Normandie, il ne fait pas payer les pauvres qui viennent pour des consultations, il leur donne même les médicaments et un panier de provisions.
À Ivry-la-Bataille, Jacques s’éloigne de l’Église et s’étourdit dans les fêtes mondaines, il manque la messe et fait gras le vendredi.
Mais au cœur de sa crise religieuse, il continuera toujours à servir les pauvres. Sa rencontre avec l’abbé Letard transforme sa vie. Il reprend alors le chemin de l’église, chante à la chorale et participe aux processions.
Il répond à l’appel du Seigneur
Après une chute de cheval qui aurait pu lui coûter la vie, il répond à l’appel du Seigneur. A 32 ans, il fait son entrée au séminaire, et catéchise les enfants les plus pauvres. Il contemple Jésus-Christ à travers les déshérités du monde. Avec respect et dévotion, il sert aux pauvres gens les restes du réfectoire. Il rêve de partir en Chine, mais à son âge, ce n’est pas réaliste d’apprendre une langue aussi compliquée. Jacques continue à penser aux «pauvres âmes», au-delà des mers…
Il est ordonné prêtre le 22 décembre 1838. Son évêque lui confie une humble paroisse, Pinterville. Des 500 habitants, 12 personnes seulement vont à la messe du dimanche! Jacques y restera de février 1839 à février 1841. Il est attentif à visiter les malades et les plus pauvres. Il vide son garde-manger aussi bien que son armoire à linge.
Et c’est là qu’il prend conscience qu’il doit former «de bons parents pour avoir de bons enfants». C’est pourquoi, à Maurice, il forme d’abord le «vieux monde».
En 1841, il décide à entrer dans «l’œuvre des Noirs». Il vend tout ce qu’il a et partage avec les pauvres. Il confie au père Libermann, responsable du Noviciat naissant, la terre qu’il a héritée de ses parents afin de rendre possible l’entretien du Noviciat.
À Maurice, il restera 5 ans sans recevoir d’aide pour s’occuper des 80 000 anciens esclaves. Il ne baisse pas les bras, et leur fait découvrir l’Évangile. Et ainsi, plus de 100 ans avant Vatican II, il donne des responsabilités pastorales aux laïcs.
Jacques prépare aussi les couples au mariage, soutient les persévérants dans leur marche vers la première communion, prépare les mourants à recevoir les sacrements. Par l’exemple de sa vie, il forme Émilien Pierre, son meilleur catéchiste et l’enverra partout où il faut créer, encourager ou réformer.
Du fond de son confessionnal où il est à leur service parfois huit heures par jour, il réussit à créer et à soutenir des petites communautés dans tous les quartiers de Port-Louis. Les chapelles se multiplient là où des communautés éprouvent le besoin de se rassembler et de construire leur solidarité.
Il encourage la création d’une «caisse de solidarité» alimentée par leurs maigres offrandes et dont ils organiseront eux-mêmes la répartition. Cette caisse fonctionne si bien qu’elle est prise pour modèle par la municipalité de Port-Louis.
Ses œuvres continuent de nos jours
Le père Laval meurt le 9 septembre 1864; le travail n’est pas fini, mais il a donné une impulsion qui continuera après lui. Les communautés continuent à vivre la solidarité avec les plus pauvres, les œuvres d’éducation, le soutien des couples et des familles.
Quarante ans après le Concile Vatican II, on redécouvre les intuitions du Père Laval, dans les Communautés de base, les conseils paroissiaux ou les E.A.P. et les œuvres caritatives.
Trente ans après la béatification du saint de l’île Maurice, tous nos compatriotes reconnaissent dans le Père Laval un ami et un ouvrier de «l’unité de la nation mauricienne».
La Vie Catholique
«Les parents d’aujourd’hui sont invités à se mettre à l’école du Père Laval»
Le père Bernard Hym, directeur du Centre Père-Laval, à Sainte-Croix : «Les parents d’aujourd’hui sont invités à se mettre à l’école du Père Laval»
Per laval montre nou sime lalimier. Tel est le thème choisi cette année dans le cadre de la fête du père Jacques-Désiré Laval, célébrée le 9 septembre. Ce thème nous invite à nous tourner vers le Père Laval pour qu’il nous indique le chemin du Christ. Ce thème nous convie aussi à mieux faire connaissance avec ce saint homme pour que, «non seulement il soit notre ami, mais aussi notre guide dans la conduite de notre vie et nos engagements au service des autres», précise le père Bernard Hym, le directeur du Centre Père-Laval.
Rencontre.
Le thème de cette année est Per laval montre nou sime lalimier. Pourquoi s’adresse-t-on aux parents cette fois?
Tous les ans, le thème du pèlerinage est en lien avec la Lettre pastorale de l’évêque. Comme cette année, Mgr Maurice E. Piat insiste sur la responsabilité des adultes dans la transmission de la foi, j’ai pris conscience que le Père Laval a reçu sa vocation des pauvres au sein de sa famille.
Ce service des pauvres faisait partie intégrante de sa vie. D’où l’envie pour moi de manifester ce qui a été la ligne de conduite de la vie du Père Laval (voir en page 25) – au sein de sa famille d’abord, durant son adolescence, sa préparation pour être docteur, dans sa vie de médecin, de prêtre et de missionnaire.
À son arrivée à Maurice, il a donné la possibilité aux pauvres de s’occuper de leurs frères, en leur demandant de se mettre eux-mêmes debout pour pouvoir aider les autres. Aujourd’hui, si nous voulons des parents témoins qui sont aussi des gens debout, il faut qu’on prenne conscience que les témoignages sont plus importants que les discours.
Comment faire prendre conscience aux parents que ce sime lalimier est le Christ ?
Le Père Laval n’a que deux seules photos authentiques: une où il est assis avec la croix sur le cœur et la barrette sur la tête. Et l’autre, où il est debout et montre la croix. Ces deux photos nous indiquent clairement qu’à son époque, le Père Laval a compris que le Christ était le seul chemin de lumière. Ses auxiliaires se sont fait baptiser alors qu’ils n’ont jamais entendu un mot de l’Évangile.
Et en découvrant l’Évangile, ils se sont mis debout et sont allés chercherles autres. Ils sont alors devenus des disciples du Christ. De même, aujourd’hui, le Christ a autant besoin de nous qu’il a eu besoin du Père Laval.
De ce fait, vous invitez les parents d’aujourd’hui à se mettre à l’école du Père Laval?
Oui, tout-à-fait. On a réalisé un panneau sur lequel est inscrit: «Aujourd’hui encore Père Laval, au service des pauvres.» (voir ci-dessous). Au centre du panneau figure la photo du saint, debout et montrant la croix. Son geste rappelle que le Christ est le chemin de la lumière. Autour de sa photo, cinq faits de vie actuels. Service des pauvres: par l’alphabétisation des enfants aussi bien que des adultes – projet réalisé par Caritas île Maurice; par le travail – Caritas qui réapprend aux gens à retourner à la terre pour se nourrir plutôt que de dépendre de ce qui est importé et qui coûte de plus en plus cher; par un logement décent – droit de chaque personne, élément essentiel dans la dignité humaine; par une vie sans drogue – le CATR, un lieu où on réapprend aux anciens toxicomanes et alcooliques l’importance de leur famille et où on leur donne l’occasion de vivre cette expérience à travers laquelle ils peuvent sortir de leur problème par le biais de la famille.
Ce panneau est très parlant, et j’espère que le ministère du Tourisme va en mettre quelques-uns à l’entrée et aux deux extrémités de l’allée Père Laval aussi bien qu’à Cité-la-Cure.
Quelles seront les routes à emprunter?
Tous les bus venant du Sud vont arriver à la Cité-la-Cure. Ils vont arriver et repartir par Vallée-des-Prêtres. En revanche, les contract bus resteront à la gare de Port-Louis. Ce, pour éviter les embouteillages. Tous ceux qui viennent du Nord seront déposés à côté de Dhanush, Le Hochet, et ils retrouveront leur bus à Jumbo, Riche-Terre.
Qu’avez-vous prévu pour les marchands ambulants qui, bien souvent, détournent l’attention des pèlerins?
Pas d’acheteurs, pas de marchands. Si nous voulons donner au pèlerinage son vrai sens, il faudra qu’on choisisse volontairement de ne pas acheter. À chacun de prendre ses responsabilités. La police a la responsabilité de libérer tout l’espace depuis le rond-point de Terre-Rouge jusqu’au Piéton Père-Laval et Cité-la-Cure.
De même, les gens qui distribuent à manger et à boire aux pèlerins seront à la Cité-la-Cure, à la route Nicolay, la route des Pamplemousses et Jumbo. Dans l’espace intérieur, il n’y aura ni distribution, ni vente. Ceux qui voudront acheter bougies et fleurs pourront le faire à la route des Pamplemousses. Mon message est de refuser de transformer le pèlerinage en bazar et de refuser de collaborer à tout trafic. C’est là une manière de rendre hommage au Père Laval.
Comment se passe l’organisation des messes?
La veille, soit le 8 septembre, trois messes: la première messe du pèlerinage à 18 heures. La messe télévisée en plein air à 20h30, et qui sera célébrée par le père Victor Cousseau et animée par l’équipe de la paroisse Saint-Julien. La messe de 22h30 sera célébrée à l’intérieur de l’église.
Le lendemain, les deux premières messes: à 6 heures et à 8 heures, seront animées par la paroisse de Sainte-Croix. La messe de 10 heures sera, quant à elle, radiodiffusée et animée par la paroisse de Camp-de-Masque. Elle sera suivie d’autres messes à 12 heures, 14 heures, 16 heures et 18 heures.
La Vie Catholique
8/27/2009
7/17/2009
Le cardinal Margéot est mort. Les condoléances du Pape
Radio Vatican
Décès du cardinal Jean Margéot
Né le 3 février 1916, ordonné prêtre à 22 ans, Jean Margéot devient, en 1969, le premier évêque mauricien du diocèse de Port-Louis. En 1988, le pape Jean-Paul II le nomme cardinal. Il se retire de la vie active en 1993.
Le Cardinal était engagé dans divers secteurs pour servir la cause de l’Homme à Maurice et à Rodrigues. Il s’est investi pour la cause de la famille, le droit à la vie des enfants, la liberté scolaire, la liberté de la presse et la formation sociale, entre autres. Il a lancé divers mouvements d’action et a créé de nombreuses œuvres charitables.
Depuis son accident vasculaire cérébral en 2005, son état de santé s'est progressivement détérioré.
Mgr Margéot avait fêté ses 71 ans de sacerdoce en décembre, ses 40 ans d’épiscopat en mai et ses 21 ans de cardinalat en février.
Biographie du cardinal Jean Margéot
Le 1er avril 1956, il devient le premier vicaire général mauricien du Diocèse de Port-Louis après avoir eu l'occasion d'administrer le diocèse alors que l'évêque Mgr Liston était souffrant. Il est nommé Prélat de la Maison du Pape en septembre 1956.
Le 6 février 1968, soit quelques années plus tard, le pape Paul VI le nomme évêque de Port-Louis. Le 4 mai, une cérémonie spéciale a lieu à Marie-Reine-de-la-Paix pour marquer l'événement. Le 1er juin de la même année, il est nommé Vicaire Capitulaire, élu par le Conseil Diocésain.
Vingt ans après, le 28 juin 1988, le pape Jean Paul II l'élève à la dignité cardinalice. Le 15 mars 1993, le cardinal Jean Margéot demande sa mise à la retraite, qui est agréée par le pape. Il se retire alors au Couvent de Bonne Terre mais continue à animer des retraites et des conférences et à célébrer des messes dans des paroisses.
Rappelons que durant ses nombreuses années d'apostolat, le cardinal, qui a été membre du Conseil pontifical pour la famille, a institué plusieurs associations au sein du Diocèse, dont l'Action Familiale. C'est sous son apostolat que le Père Laval a été béatifié, soit le 29 avril 1979 à Rome. Le cardinal a par ailleurs eu l'occasion d'accueillir Jean Paul II à Maurice et à Rodrigues en octobre 1989.
Le cardinal a souvent apporté son aide dans des moments de tension dans le pays, tels les émeutes de février 1999. Le père Filip Fanchette, dans une lettre postée sur le site web consacré au cardinal, écrit : " La mort de Kaya avait été le détonateur d'une explosion sociale. Postes de police attaqués, magasins brûlés, pillages, maisons de Créoles incendiées à Goodlands […] Dans ce genre de situation, il fallait trouver quelqu'un en qui cette foule avait confiance, qui était capable de la comprendre, de la prendre dans ses bras. Lui redonner confiance que sa souffrance, sa colère étaient entendues et prises en compte. Il n'y avait qu'un seul homme qui pouvait le faire. Être une ancre dans cette dérive, un phare capable de redonner le cap. J'ai téléphoné au Cardinal Jean Margéot, 83 ans, qui a tout de suite accepté. "
Après que le cardinal est tombé malade, en octobre 2005, Conchiano Mootoosamy et son épouse Françoise Yaw Kan Tong - qui firent partie de la délégation mauricienne qui avait accompagné Jean Margéot à Rome, lors de la cérémonie d'élévation au rang de cardinal - entreprennent d'écrire un ouvrage dans lequel nombre de Mauriciens l'ayant côtoyé lui témoignent leur affection. Le mémorial est riche de plus de 250 clichés et de textes explicatifs. Par ailleurs, en 2007, à l'initiative d'Anne et Daniel Facérias, auteurs de Pour un monde de Justice et de Paix, avec l'abbé Pierre et le Père Pedro, le cardinal Jean Margéot et l'archevêque de Toulouse, Mgr Robert Le Gall, livrent leurs réflexions sur la méditation dans un ouvrage intitulé Le Voyage Intérieur.
En février dernier, à l'occasion de ses 93 ans, a été lancé un autre ouvrage intitulé Les enseignements du Cardinal Jean Margéot, réalisé par le père Philippe Goupille en collaboration avec Françoise Yaw Kan Tong et Conchiano Mootoosamy. Le livre de 600 pages, qui se veut un document historique, en particulier pour les générations futures, rassemble les lettres pastorales et les enseignements de Jean Margéot depuis son ordination jusqu'à son épiscopat en 1969 et son départ à la retraite en 1993.
Chapelle ardente à la Cathédrale Saint-Louis jusqu'à dimanche
À moins de changements majeurs de dernière heure, la dépouille du cardinal Jean Margéot devra être transférée en cours d'après-midi du couvent de Bonne-Terre, Vacoas, où il est décédé dans la matinée, vers la Cathédrale Saint-Louis. Le convoi mortuaire sera escorté de membres de la Special Mobile Force en tenue d'apparat. Entre-temps, les responsables du diocèse de Port-Louis mettaient au point les derniers détails pour accueillir cette dernière étape de la vie du cardinal Jean Margéot.
Le protocole agréé entre l'Église et l'État prévoit que les deux premières heures de la chapelle ardente de cet après-midi seront consacrées aux plus importantes personnalités de l'État et du monde civil. Ensuite, les membres du public pourront défiler et se recueillir devant la dépouille mortelle. Cette chapelle ardente devra durer jusqu'à dimanche.
En début d'après-midi, Le Mauricien n'a pas été en mesure de confirmer l'heure officielle où se dérouleront les funérailles du cardinal Jean Margéot dimanche. Le programme établi indique que la dépouille du cardinal Jean Margéot quittera la cathédrale avec les honneurs dus à son rang, encadrée de membres de la SMF, pour emprunter les rues Pope Hennessy, Labourdonnais, Mgr Leen pour se rendre au Monument Marie Reine-de-la-Paix en vue de la cérémonie religieuse qui sera concélébrée par l'évêque de Port-Louis, Mgr Maurice Piat, entouré des membres de son clergé.
Après cette cérémonie, le convoi devra emprunter le trajet retour vers la Catéhdrale Saint-Louis où aura lieu une cérémonie en présence des seuls dignitaires de l'Église. Il faudra prévoir le déplacement de Mgr Gilbert Aubry, évêque de la Réunion, Mgr Denis Wiehé, des Seychelles, aussi bien que des représentants du Vatican, déplacements dont les détails sont en voie d'être finalisés. Le cardinal Jean Margéot sera inhumé dans un caveau prévu à cet effet à la Cathédrale Saint-Louis.
L'Hôtel du Gouvernement et le diocèse de Port-Louis conjuguaient leurs efforts en cours d'après-midi pour rendre un ultime hommage digne du grand Mauricien que fût Jean Margéot au cours de ces 93 dernières années.
Témoignages
" J'ai connu le cardinal Margéot pendant de très longues années, notamment pendant la durée de mon mandat en tant que Premier ministre depuis 1982. Nous avons été appelés à travailler ensemble et à collaborer de par les fonctions que nous occupions. Certes, il y avait des dossiers délicats où nous n'épousions pas les mêmes points de vue. Néanmoins, cela ne nous empêchait pas de nous entendre très bien.
" Je garde de très bons souvenirs des relations que nous avions entretenues. Mais surtout, l'événement le plus fort demeure l'élévation de Jean Margéot en tant que cardinal par le pape Jean-Paul II. Cette cérémonie au Vatican reste un véritable honneur pour tout Mauricien. Ces images me reviennent à l'esprit.
" Le cardinal Jean Margéot a fait beaucoup pour le pays et pour la religion. Il va beaucoup nous manquer. Il était quelqu'un de très doux et de très sérieux. Il avait une vision. Il avait beaucoup de confiance dans tout ce qu'il entreprenait. Il était un homme de conviction ".
Cassam Uteem : " Le cardinal était très proche des Mauriciens "
Cassam Uteem, ancien président de la république : " Je suis atterré d'apprendre la nouvelle du décès du cardinal Jean Margéot même si on le savait sérieusement malade. Nous ne nous attendions pas à ce qu'il trépasse.
" J'ai eu le plaisir de rencontrer le cardinal Jean Margéot lors du lancement du livre du père Goupille. Nous avions eu l'occasion d'échanger quelques bons mots comme nous en avions l'habitude. Le cardinal Jean Margéot était non seulement une référence mais un modèle. Nous nous voyions très souvent quand son état de santé le permettait.
" L'île Maurice perd un de ses fils les plus éminents. Le cardinal Jean Margéot a été pour le développement de l'homme mauricien ce que sir Seewoosagur Ramgoolam a été pour l'émancipation du Mauricien. Il était un homme simple, humble et très proche des Mauriciens. Il agissait davantage en tant que vrai Mauricien que cardinal avec une ambition de pousser tous les Mauriciens à vivre en harmonie.
Avec le décès du cardinal Jean Margéot, la république de Maurice est en deuil. "
Karl Offmann : " Un homme aux déclarations et actions fortes "
Karl Offmann, ancien président de la république : " La République de Maurice a perdu un grand homme. Un prêtre très proche du petit peuple, dont il a donné la preuve de par ses engagements au niveau de la JOC ou encore de la Légion de Marie. Il ne faut pas oublier qu'il a été le premier Mauricien à être installé en tant qu'évêque du diocèse de Port-Louis et le seul cardinal natif des îles de l'océan Indien.
" Le cardinal Jean Margéot sera reconnu comme étant un homme aux déclarations et aux actions qui auront étonné plus d'un. Rappelez-vous qu'en tant que prêtre, il avait officié à une grand'messe concélébrée le 12 mars 1968, soit le jour de l'accession du pays à l'indépendance.
" Je sais que le cardinal Jean Margéot est quelqu'un qui avait une grande vision pour le pays. Il avait été placé à ses fonctions dans une conjoncture majeure de notre Histoire. Je me le rappellerai pour encore longtemps pour les réflexions suscitées par ses mandements de carême ou encore ses prises de position sur le dossier de l'éducation.
" Jean Margéot a toujours été en faveur de la République de Maurice multiraciale et pluri-culturelle tout en étant un farouche partisan de la séparation entre l'Église et l'État.
" Sur le plan personnel, le cardinal Jean Margéot a joué un rôle majeur. En tant que militant de l'Église, il m'a beaucoup aidé. Si Jean Margéot n'avait pas été évêque, jamais je n'aurais été président de la République. L'île Maurice lui doit beaucoup de reconnaissance ".
Sir Bhinod Bacha : " Un vrai Mauricien, un rassembleur "
Sir Bhinod Bacha, ancien chef de la fonction publique : " J'ai vécu un des moments les plus intenses avec la cérémonie au Vatican pour l'élévation de Jean Margéot en tant que cardinal. Nous avions partagé des moments exceptionnels et inoubliables lors de ce passage à Rome.
" Le cardinal Jean Margéot avait beaucoup de sagesse et de vision pour l'île Maurice et j'ai été appelé à témoigner de cela et à travailler dans ce même esprit lors du voyage du pape Jean-Paul II à Maurice en octobre 1989.
" Lors des déjeuners de travail à l'évêché de Port-Louis pour les préparatifs de cet événement majeur dans l'Histoire du pays, nous étions tous frappés par la profondeur de ses pensées, par son souci des détails et son ardent désir de voir cette visite papale se dérouler comme sur des roulettes, tant il en allait pour la réputation internationale de Maurice.
" Le cardinal Jean Margéot était un vrai Mauricien ! Un rassembleur authentique. Un homme de grandes convictions. Il défendait des valeurs universelles. Souvenez-vous de ses réflexions et de ses actions pour consolider la famille qu'il voulait bâtir sur le roc. Il était un homme accessible et ouvert aux idées. Le cardinal Jean Margéot n'hésitait pas à se battre pour ses idées. Il se battait, dans le sens le plus noble du terme, en faveur de la cause de l'école catholique, l'épisode du GN 114, et cela sans renier les valeurs citoyennes. Je me rappelle d'une anecdote au plus fort du litige sur l'école catholique. Le ministre de l'Éducation d'alors était Armoogum Parsuramen. Lors d'un dîner officiel, j'avais placé le ministre Parsuramen et le cardinal Margéot l'un à côté de l'autre. Évidemment, au début, il y avait un froid. Mais à la fin du dîner, les relations entre les deux étaient des plus chaudes.
" Pour conclure, je dirai que le cardinal Jean Margéot m'aimait beaucoup et je l'aimais beaucoup. Je suis tenté de dire "Here was a man ! When cometh such another man" en m'inclinant devant sa mémoire ".
Bérenger : " Une personnalité formidable "
Le leader de l'Opposition et du MMM, Paul Bérenger, qui se trouve depuis ce matin à Rodrigues a fait la déclaration suivante : " Je suis vraiment très attristé d'apprendre la mort du cardinal Jean Margéot. C'est une personnalité formidable, un Mauricien à 100 % qui nous a quittés. Il laissera un vide bien difficile à remplir à Maurice.
Je connaissais le Cardinal depuis mon enfance. Il était la seule personne à m'appeler Polomon, un diminutif de Paul Raymond, alors que ma famille m'appelle Polo.
Je présente mes condoléances au clergé catholique, à sa famille, à ses proches et à tous ceux que ce deuil afflige. "
Pravind Jugnauth : " Un rayonnement au-delà de la spiritualité "
" Je suis très très triste d'apprendre le décès du Cardinal Jean Margéot. L'île Maurice perd un grand homme de l'Eglise qui a été honoré par le Pape Jean Paul II. Je me souviens quand Mgr Margéot fut nommé Cardinal par le Pape, ce fut un grand honneur pour toute l'Ile Maurice et le Premier ministre et une grande délégation s'étaient rendus à Rome pour l'occasion.
Avec le Cardinal Margéot, nous avons aussi vécu un grand moment d'unité et de spiritualité lors de la visite du Pape Jean Paul II à Maurice.
Le Cardinal Margéot a été non seulement un guide spirituel d'envergure internationale, mais aussi un illustre fils du sol. Il avait un rayonnement au-delà de la spiritualité. Il n'y a pas de doute qu'il a contribué grandement à l'avènement de l'île Maurice moderne pour apporter plus d'unité et de justice sociale.
Le Cardinal était un homme bon et juste dans tous les sens. Il restera une source d'inspiration à jamais pour les hommes d'Église, certes, pour nos compatriotes de foi catholique mais également pour la population en général. Sa disparition laisse un grand vide difficile à combler.
Je présente mes vives sympathies à la famille du Cardinal Jean Margéot. "
Maurice Allet : " Une énorme perte pour tout le pays "
Maurice Allet, leader du Parti Mauricien Social Démocrate (PMSD), se dit très attristé par le décès du cardinal Jean Margéot et estime que ce dernier a contribué au bien-être du pays tout entier et pas seulement à celui de la communauté catholique. " En apprenant la nouvelle, je me suis tout de suite dit que le pays perdait quelqu'un de vraiment exceptionnel. Tout ce que l'on peut dire à son propos, c'est qu'il a énormément contribué au bien-être de la communauté catholique, tant au niveau du système éducatif à travers le Bureau de l'Éducation Catholique que d'autres instances du diocèse. Comme tout catholique, j'ai rencontré ce personnage incontournable de la communauté mais de la nation toute entière surtout, au delà des communautés et des religions. "
Jocelyn Grégoire : " Il m'avait compris "
Le Cardinal Margéot est le seul à m'avoir compris, a déclaré le père Jocelyn Grégoire dans une première réaction au Mauricien.
" C'est une grosse perte pour le pays. Il était mon guide spirituel et mon confident dans les moments les plus difficiles, au moment où j'étais au milieu de la politique. Si je n'avais pas eu son soutien je n'aurais pas pu continuer ", a-t-il dit.
Henri Souchon : " Son enterrement sera comparable à la visite du Pape "
" J'étais très très proche de lui. Je l'ai connu jeune prêtre à la cure de Ste Thérèse. Il a eu un succès fou auprès des jeunes. Jean Margéot était au départ de la vocation sacerdotale d'une douzaine de prêtres : en retournant au pays, j'ai passé 13 ans avec Henri Noël et André Avrillon à la Cure ND de Lourdes. Ce fut un moment extraordinaire.
Son enterrement sera comparable à la visite du pape ".
Jean-Paul Adam : " L'église de St-Marc, son dernier grand combat de bâtisseur "
Jean-Paul Adam, un des confidents du cardinal : " L'île Maurice perd un homme exceptionnel. Un homme qui a rendu de très grands services à son pays comme à son église. Cette perte affecte non seulement l'île Maurice mais également les îles de l'océan Indien. Il est le seul cardinal de cette région. Je dirai tout simplement un grand homme qui s'en va. Je l'ai connu pendant très très longtemps et le dernier grand chantier que j'ai partagé avec lui a été la construction de l'église de St-Marc à Flic-en-Flac. Les paroissiens de cette région se souviennent encore de ce dernier combat du cardinal Jean Margéot, en tant que bâtisseur de l'église, qui avait tenu à être à leurs côtés jusqu'au dernier moment possible. "
Nicolas Ritter (PILS) :
" Au-delà du fait que l'Église catholique perd un des siens, c'est toute la nation mauricienne qui est aujourd'hui en deuil. C'était une très grande figure humaine de l'Île Maurice. Je garde en mémoire surtout les émeutes de 1999, après la mort de Kaya. Mgr Margéot a payé de sa personne quand il est descendu, personnellement, dans les rues, en pleines émeutes, ce jour-là, pour calmer les esprits. Et je crois que tout le monde en conviendra, son geste fut écouté et respecté. Nos sympathies à toute sa famille, ses proches et à l'église. "
" S'il n'avait pas été là, je n'aurais pas été le travailleur social que je suis ! C'est grâce à lui, aujourd'hui, si le CDS offre ses services en matière de lutte contre la drogue et le sida. C'est grâce à lui, d'ailleurs, que ce centre existe ! C'est lui qui a été vers Sœur Maude pour lancer le projet. C'est lui personnellement qui a été en Italie pour découvrir le Projet Homme sur lequel le CDS est calqué et qui nous a permis d'aider autant de personnes. Tout le centre présente ses sincères condoléances à sa famille. "
Cadress Runghen (Groupe A de Cassis) :
" C'est mon guru que je perds ! Le cardinal Margéot est l'une des personnes qui s'est le plus sincèrement engagé dans la lutte contre la drogue et le sida. Dans les années 70 et 80, il a été l'un des premiers à prendre au sérieux cette lutte. C'est aujourd'hui une grande perte pour la nation mauricienne. Le cardinal Margéot était un homme de la rue ; un homme du terrain. Il n'hésitait pas à descendre dans la rue pour être près du peuple. "
Sœur Maude :
" Je suis très bouleversée… C'était le père des alcooliques et des toxicomanes. Je n'oublierai jamais ce 5 janvier quand, sous une pluie battante, il est venu frapper à ma porte pour me demander, à moi et au père Friquin, de lancer le projet du Centre de Solidarité. Il m'a dit : "Tu vois combien je t'aime ! Sous cette pluie, je suis venue te voir…" Je lui avais répondu que ce n'est pas moi qu'il aime, mais les alcooliques et les toxicomanes. Il a suivi de très près le projet, de bout en bout, et est resté à tout moment très proche de nous. Si le CDS existe, c'est bien grâce à lui. "
Ally Lazer et Imran Dhannoo (Centre Idrice Goomany) :
Ally Lazer, travailleur social et militant anti-drogue de longue date, déclare que " c'est une nouvelle très triste parce que le cardinal Margéot a été celui grâce à qui j'ai bénéficié de ma formation en matière de toxicomanie et de sida. C'est lui qui, par le biais de l'église catholique et du mouvement IDP, dont il est l'un des fondateurs, nous a permis, à moi et à Imran Dhannoo, d'être formés pour que nous puissions offrir une meilleure contribution dans la lutte contre la toxicomanie et le sida. "
Pour Imran Dhannoo, directeur du CIG, " le cardinal Margéot était un être qui a beaucoup apporté dans l'avancement sur le plan spirituel. Nous avons perdu un homme dévoué à dieu. Cette perte, elle n'est pas uniquement celle des chrétiens, mais de tous les Mauriciens. "
Sam Lauthan, travailleur social :
" Je suis ému et touché. C'est un homme que j'ai appris à connaître et respecter après une première rencontre en 1986 ou 1
Filip Fanchette : " Jean, au revoir, à la prochaine "
Nous étions en chemin, Jocelyn Grégoire et moi-même, pour déjeuner avec Jean Margéot quand j'ai compris à travers les sanglots de Roby Bathfield que Jean nous avait quitté. J'ai tout de suite pensé à cette célébration à Roche Bois ou il été a côté de moi quand j'ai accueilli Kaya avec " Kaya to Vivan ! " Cette conscience qu'il est vivant et encore plus proche m'a saisi. Jean tu es vivant ! J'espère qu'on n'entendra pas : " Requiescat in pace " sinon je l'entendrai me dire avec son sourire moqueur : " Filip, tu crois que je peux faire ça ? J'ai été assez longtemps au lit. A moi maintenant la liberté ! Et ce n'est pas le moment de se reposer. "
J'ai lui ai redit ce qu'un journaliste m'avait dit il y a quelques années quand je lui ai annoncé que Jean était entré dans le coma : " C'est un géant parmi les géants ! ". Oui Jean, un géant parmi les géants, Un Vivant qu'on ne doit pas chercher parmi les morts. Il n'est plus ce corps décharné qui l'emprisonnait. Profondément humain, plein d'humour, un humour souvent décapant. Il n'arrêtait pas de remercier, et pour la moindre des choses. Remercier avec un sourire magnifique.
Il savait écouter et ramener sur terre quand il le fallait. Il pouvait ne pas être d'accord et dire : " Si tu crois que c'est cela qu'il faut faire, vas-y. " Et il ne laissait jamais tomber même dans ces cas. Il y a une chose qu'il ne fallait pas faire : se plaindre sans rien faire ou rien proposer.
Je racontais il y a quelques minutes à Jean-Marie Richard, qui était allé le chercher lors des célébrations pour Kaya, que Jocelyn et moi nous étions en chemin pour déjeuner avec lui, il y a vu un symbole : Jean nous disait à tous : " Voilà, vous êtes en chemin, continuez, je suis avec vous. "
Pandit Ved Gopee : " Un homme exemplaire "
" C'est une grande perte non seulement pour l'Église catholique mais aussi pour Maurice en général. De par son charisme et son long parcours au sein de l'Église catholique et diverses autres instances, le cardinal a vraiment vécu sa vie de façon exemplaire et je crois qu'il inspire tous les Mauriciens à vivre leur vie par rapport à leur foi. Ses lettres de carême traitaient de sujets très actuels et il a apporté sa contribution à une île Maurice juste et équitable. Au nom de mon association, Sanathan Holistic Vidhya Academy, je m'incline devant la mémoire de ce grand homme. Cardinal Margéot était vraiment le fils exemplaire de la patrie ".
Majeed Korumtollee : " Quelqu'un qui a prôné de grandes valeurs "
" C'est quelqu'un qui a œuvré pour l'avancement de la société mauricienne et qui a prôné de grandes valeurs. Nous présentons toutes nos sympathies à tous ses proches et à l'Église catholique ".
Conchiano Mootoosamy :" Un côté très humain ; un homme vrai "
" Ce que je retiens du cardinal, c'est ce côté très humain. Quand on avait été arrêté avec d'autres journalistes en 1984, je l'avais appelé des Casernes et c'est lui qui a payé la caution non seulement des journalistes catholiques mais aussi de tous les autres journalistes qui avaient participé au sitting devant le Parlement et qui ne pouvaient payer leur caution. Après, on a été avec lui à Rome faire des photos à l'occasion de son accession au cardinalat. Je retiens de lui son éclat de rire, sa bonne humeur. Une image très forte qui me revient toujours, c'est quand il a appris le décès de sa sœur dans un accident de voiture deux jours avant qu'il ne devienne cardinal. Il gardait l'image d'un homme fort puisant sa force dans sa foi en Dieu. C'est cette image qui souvent me reste quand je pense à la mort. Pour les 50 ans de sacerdoce du Père Souchon, je l'avais invité à dire un mot. Il m'a répondu : "Tu m'as piégé !". Il disait les choses comme il le sentait. C'était un homme vrai. Après son cardinalat, Maurice toute entière s'est inclinée devant cet homme. Maurice était fière du cardinal Margéot ".
Prem Burton (ancien directeur de la PSSA) :
" Le cardinal Margéot a été étroitement lié aux discussions pour la mise en pratique du projet de l'éducation gratuite et pour la création d'un organisme pour gérer l'éducation secondaire gratuite. Une décision avait été prise par le gouvernement mais il y avait beaucoup de difficultés à aplanir et le père Harel et lui ont été les principaux porte-paroles de l'éducation catholique à cette l'époque. C'était toujours un plaisir de travailler avec lui, il était calme et très juste dans ses propos malgré les désaccords. Dieu seul sait les divergences qu'il y avait lors de ces discussions ! Même quand il s'est retiré il s'intéressait toujours au milieu éducatif et c'était toujours un plaisir de lui parler ".