9/29/2009

PINTERVILLE 2009







9/25/2009

Le Père Laval fêté à Londres

La Père-Laval Association (UK) a célébré la messe annuelle du Père Laval, le dimanche 13 septembre, en l’église St Mary’s de Clapham, dans le sud-ouest de Londres.

La messe était présidée par Mgr Paul Hendricks, le nouveau président d’honneur de l’association, assisté par l’aumônier de l’association, le père Terry Donnelly, de la congrégation des Spiritains. Rappelons que Mgr Hendricks a pris la présidence après le décès de l’archevêque émérite de Birmingham, Maurice Couve de Murville.
Dans son homélie, le père Donnelly (qui a effectué plusieurs visites à Maurice et à Rodrigues) a parlé de la simplicité de vie du Père Laval et des vertus qu’il prêchait. Il a exhorté la congrégation présente à se mettre à la hauteur des enseignements du Père Laval.
Environs 300 personnes assistaient à cette messe annuelle, suivie d’une fête familiale, et l’occasion pour les Mauriciens de renouer les anciennes amitiés et/ou de faire de nouvelles rencontres. Séga, dholl puri, gâteaux piments et autres gourmandises agrémentaient la fête qui a pris fin à 20 heures.
C’était aussi l’occasion pour la Père-Laval Association (UK) d’organiser une tombola pour collecter des fonds pour ses activités caritatives à Maurice et à Londres. Air Mauritius a offert un billet aller-retour Londres-Maurice-Londres comme premier prix.
L’association avait aussi organisé une messe en mémoire du cardinal Jean Margeot, le 9 août, toujours en l’église de St Mary’s à Clapham.

Clency Mariapa, La Vie Catholique

9/16/2009

Trente ans de béatification

PINTERVILLE. Le pèlerinage pour le Père Laval avait une saveur particulière dimanche avec tous les fidèles.

Difficile de dire combien de pèlerins étaient à Pinterville dimanche matin mais l'esplanade devant l'église était noire de monde. Encore plus que d'habitude, les Mauriciens sont venus rendre hommage au Père Jacques-Désiré Laval et fêté ses 30 ans de béatification. Celui-là même qui avait été curé pendant deux ans à Pinterville puis qui avait intégré la congrégation du Saint-Esprit et avait pris la direction de l'île Maurice en 1841.

Cap sur l'île Maurice ?

Une nouvelle fois, les Mauriciens et les Normands se sont réunis dans la prière. Après la marche, dont le départ a été donné à Acquigny, et la procession dans Pinterville, Mgr Nourrichard, évêque d'Evreux, est venu célébrer la messe en plein air. Il était notamment entouré du Père Jérôme Payre, qui succède à Nicolas Le Bas, au sein de la paroisse Père Laval Boucles de Seine, à Louviers. Cette année plus que les autres, l'échange entre les fidèles a été fort. Pour le Père Laval, bien sûr, et parce que les Normands envisagent de rendre visite à leurs amis mauriciens en avril prochain.

Sur les pas du Père Laval

PINTERVILLE. Les Mauriciens célèbrent ce week-end les trente ans de la béatification de Jacques Désiré Laval.

Une marche pour rendre hommage au Père Laval. Comme chaque année, le pèlerinage en l'honneur de Jacques Désiré Laval, va rassembler chrétiens, musulmans et indous dont de nombreux Mauriciens. Il se déroule dimanche à Pinterville, où le Père Christian Nourrichard, évêque d'Evreux, doit célébrer une messe à 11 h.
Né dans le village de Croth, dans la vallée de l'Eure, en 1803, Jacques Désiré Laval était médecin avant d'être ordonnée prêtre à l'âge de 35 ans. Après deux ans comme curé à Pinterville, l'homme de foi décide de devenir missionnaire au loin. Il intègre la congrégation du Saint-Esprit et part ainsi pour l'île Maurice en 1841.

La religion divise la sainteté unit

Là-bas, il devient l'apôtre des habitants. Le Père Laval traite ses derniers comme ses frères, apprend leur langue et rédige pour eux un catéchisme en créole. Il les soigne, forme des familles et les regroupe en communauté chrétienne. Peu à peu, il s'occupe de tous les habitants de l'île, sans différence pour les races et les diverses religions. Selon lui, « si la religion divise, la sainteté unit ».
Epuisé, le Père Laval décède peu avant son 61e anniversaire, à 9 800 kilomètres de son pays natal. Il est depuis toujours vénéré à l'île Maurice, et les Mauriciens de France se réunissent chaque année à Pinterville avec les chrétiens normands, pour lui rendre hommage. Dimanche, c'est un pèlerinage particulier, puisqu'il s'agit des trente ans de la béatification du Père Laval.

Vénéré par les Mauriciens

CROTH. Un grand pèlerinage sur les traces du père Laval, mort en 1864, débute aujourd'hui samedi, dès 8 h 30.

A l'occasion des trente ans de la béatification du père Laval, la municipalité de Croth, la Porte normande, et le diocèse d'Evreux ont tenu à marquer cet évènement par un grand pèlerinage, aujourd'hui samedi 12 et demain dimanche 13 septembre entre Croth, Epieds, Ivry-La Bataille et Pinterville. Cet évènement va réunir de nombreux participants chrétiens, musulmans et hindous. A Pinterville, tous se rassembleront pour le pèlerinage et la messe en plein air qui sera célébrée samedi à 11 heures par le père Christian Nourrichard, évêque d'Evreux.

Medecin puis prêtre

Né à Croth, Jacques-Désiré Laval fit ses études à Paris et devint médecin en 1830. Il exercera avec une grande générosité à Saint-André-de-l'Eure mais surtout à Ivry-La Bataille, soignant bénévolement de nombreux malades. C'est peut-être le contact avec les pauvres qui le fait basculer dans la vie religieuse. Ordonné prêtre en 1838, il sera le curé de Pinterville pendant deux ans, puis il part pour l'Ile Maurice où l'esclavage vient d'être aboli. Le père Laval va rendre leur dignité aux Mauriciens, apprendre leur langue et rédiger avec eux un catéchisme en créole. Il les soigne dans une période de fortes pandémies, forme des familles en communauté chrétienne et il devient l'apôtre des Mauriciens, sans différence pour les religions et les races, si diverses dans la région. Epuisé, il s'éteint en 1864 et, depuis, les Mauriciens lui vouent un véritable culte ; beaucoup d'entre eux se réunissent chaque année à Pinterville pour lui rendre hommage.

9/09/2009

Père Laval : célébration dans le recueillement

Au tombeau du père Laval, des pèlerins sont venus se recueillir devant celui qu'on surnomma l'apôtre des pauvres, le bienheureux Jacques Désiré Laval

Moment d'émotion, de partage et de recueillement hier à Ste-Croix pour rendre hommage au bienheureux père Laval, ce prêtre spiritain décédé le 9 septembre 1864. L'heure était au recueillement et à la célébration. Ce matin, le père Bernard Hym, directeur du pèlerinage a confié au Mauricien, que 60 000 personnes ont convergé hier vers le tombeau du père Laval.

18 h 30 hier, pas grand monde au caveau du père Laval. La plupart des gens se trouvaient à l'église de Ste-Croix pour assister à la messe de 18 h, animée par le père Jacques Harel. Au tombeau du père Laval, quelques pèlerins sont venus se recueillir devant celui qu'on surnomma l'apôtre des pauvres, le bienheureux Jacques Désiré Laval. Cette année, on célèbre aussi le 30e anniversaire de sa béatification par le pape Jean-Paul II. Parmi, ces quelques personnes présentes, Lilette Rioux, une fidèle, qui dit, dans un large sourire, être née un 9 septembre. " Enn extra benediksion ; mo bien chanceuse. J'aurais voulu que mes parents me prénomment Désirée. Ce prénom, je l'ai donné à ma fille. Un des messages du père Laval, c'est justement : vinn responsab to legliz, kouma enn zanfan Père Laval. Il était l'apôtre des pauvres. C'est un vrai bonheur pour moi de pouvoir le prier. " Constat que rejoint Yeline Poullay qui raconte que son fils, aujourd'hui âgé de 34 ans, avait contracté, à 15 ans, un eczéma au pied. " Le médecin m'avait dit : Pa pou kapav soign li. Pendant sept vendredis consécutifs, je suis venu prier le père Laval. Mon fils a eu sa guérison, l'eczéma est parti. Tout est une question de foi. Le père Laval, ti enn dokter de l'église, il écoute toutes nos prières. Je suis mère de six enfants, à chaque fois que j'ai accouché, je lui ai demandé de me protéger pour que l'accouchement se passe normalement. "
D'autres pèlerins présents hier au caveau du père Laval partageaient le même sentiment d'émotion que nos deux interlocutrices. À l'instar de Ton Guy, 84 ans, qui chaque année apporte son même mouchoir bleu qu'il demande au responsable du caveau de déposer près du père Laval. " Pour mes sept petits-enfants, je fais déposer sept bougies en demandant au père Laval qu'il éclaire toujours leur route. " Dehors, une famille composée de huit membres a déjà installé des nattes et des draps. " Nou abit Flacq, pa pou kapav rant lakaz, pena bis. Toulezan, nou dormi an plas ", lance toute souriante une femme du groupe. La bise glaciale et la pluie n'ont nullement entamé la ferveur de ceux présents. " On est venu demander la grâce et la protection pour nos enfants. On a prié pour qu'on n'ait plus à subir cette grippe ", confie Joëlle Eustasie. Dans ce va-et-vient incessant de pèlerins qui se regroupaient dans la même piété, l'heure était au recueillement. Vers 20 h 30, Mgr Maurice Pïat a animé une messe en plein air, dans la cour de l'église de Ste-Croix, et, au cours de son homélie, il n'a pas manqué de rappeler que le père Laval a non seulement été l'apôtre des pauvres, mais qu'il a aussi encadré les jeunes, tout en accompagnant leurs parents qu'ils appelaient les gran dimounn. " Zenes, zot bizin koumans swiv père Laval dan zot fason d'aimer vos parents, de comprendre le rôle essentiel que les parents ont. Bann paran ousi zot pa zis grandi zot zanfan, fer batem, premier kominion, me zot prepar ousi zot leker e zot pe redekouver la beauté, la grandeur et la joie et la vocation d'être parents. Per Laval ena enn gran linportans dan lavi bann Morisien, voilà pourquoi tous les ans ena otan ferver, engouman pu selebre li. " Il a aussi rappelé que 2010 sera placé sous le signe de la Journée mondiale de la jeunesse à Maurice et que le grand rassemblement aura lieu à Flacq.
Pour sa part, le père Bernard Hym, directeur du pèlerinage, s'est dit satisfait du bon déroulement de l'événement. " Il n'y a eu aucun problème à déplorer. L'ambiance était bon enfant. Chaque pèlerin est venu se recueillir auprès du père Laval, lui confier ses prières, ses pensées, la guérison d'un proche. Pour chacun d'entre nous, le père Laval est un facteur d'unité, un rassembleur. Il y a eu un effort accru et beaucoup plus coordonné pour assurer la sécurité des pèlerins. Ce pèlerinage a attiré 60 000 personnes. "
Le Mauricien

Père Laval : business familial autour du pèlerinage

«Rotis »,pains fourrés et merceries avaient la cote hier soir à Sainte- Croix, à l’occasion du pèlerinage au tombeau du Père Laval. Des marchands qui opèrent principalement en famille.

PERSONNE ne manque à l’appel. Chez les Cheekoory, le roti est une affaire de famille. Rajesh Kumar, habitant de la rue Sainte- Croix, en a fait son métier.

Hier, jour du pèlerinage au tombeau du Pére Laval, c’est vers 15 h 30 que commence sa seconde journée. Il s’agit d’installer fours à gaz, et tables de travail dans le garage de son oncle. Avant de transporter deux sacs de 50 kg de farine sur la tête, dans ce qui servira de fabrique de rotis.

Sa femme Devika, ses deux belles- sœurs, leurs filles adolescentes, toutes mettront la main à la pâte pour servir les rotis chauds avec du curry de gros pois, brédes songe et rougaille.

« Nou pa abitye travay la » , confie Devika. « Nou finn vinn la parski pa kapav travay lor lari. »
« Contrôler le flot des commerçants »

A deux pas de là, la même effervescence règne du côté du petit local aménagé par Viviane Antoinette et sa sœur Jocelyne Leste, venue lui prêter main forte.

« D’habitude on vend les bouquets de fleurs, les bougies et les rotis » . Cette année, les pains fourrés au poulet ou à l’achard viendront – elles l’espèrent – remplir la caisse. Sans oublier les cornets de frites, dont la cuisson commence plus tard dans la soirée.

En début d’après- midi hier, la bougie était à Rs 5 l’unité et le bouquet de fleurs variant entre Rs 10 à Rs 30. Des prix qui afficheront une tendance à la hausse, au fil du pèlerinage et de l’affluence qui grossit. Selon les dispositions prises par la police, les commerces – marchands ambulants, marchands de gâteaux et de merceries – ainsi que les jeux de hasard n’étaient pas autorisés à opérer, que ce soit à l’allée Père Laval et les rues latérales à Sainte- Croix. Que ce soit pendant la journée d’hier et celle d’aujourd’hui.

« A mon avis, la décision est restée floue trop longtemps. » Propos de père Bernard Hym, directeur du pèlerinage. « Vous avez toujours les partisans de la solution simple qui ne sont pas ceux qui sont en contact avec les gens. La police, qui est plus proche des gens ne peut se contenter de sentiments, elle a besoin d’avoir quelque chose de plus précis. » « La solution actuelle est de multiplier les groupes qui distribuent gratuitement de la nourriture. Il s’agit aussi de placer les ambulants dans des endroits où passent les pèlerins, même à distance. » « Nous devons aussi être clairvoyants, car derrière une simple vente de fleurs, il peut se cacher de l’alcool ou même de la drogue. » Le père Hym estime que l’éclairage aide aussi, « parce que certains trafics se font plutôt dan mare nwar » .

« Une relique ne se vend jamais »

Pour ce qui est reliques, Bernard Hym tient à préciser que « personne n’a le droit de vendre un objet en prétendant qu’il est béni.
L'Express

9/08/2009

PÈRE LAVAL Vu par d'autres confessions

Pandit Ved Gopee : " Il fait partie du paysage sacré de Maurice "

Le pèlerinage au tombeau du Père Laval, chaque 8 septembre, soit la veille de l'anniversaire de sa mort, est une tradition bien ancrée à Maurice. Connu pour avoir beaucoup œuvré pour les plus pauvres de l'île et pour la justice sociale, le Père Laval, pour nombre de Mauriciens comme pour le pandit Ved Gopee, " fait partie du paysage sacré de Maurice ". Ce " messager de Dieu ", comme le décrit pour sa part le swami Govindarajen Gurukal, renvoie à d'autres " messagers " similaires dans diverses religions. Avec cet avantage que cet apôtre a vécu à Maurice, d'où la ferveur que lui témoignent des Mauriciens de diverses croyances.

La fête du Père Laval, ou le seul nom du bienheureux, ne sont étrangers à aucun Mauricien, de quelque croyance qu'il soit. Nombreux sont les catholiques comme les non-catholiques qui sont allés au moins une fois dans leur vie, si ce n'est pas pour se recueillir du moins pour visiter son tombeau à Sainte-Croix. D'ailleurs, le Cernéen du 13 septembre 1864 écrivait : " Le Père Laval a été envoyé pour évangéliser les pauvres, mais il a aussi ramené les riches vers Dieu ; il a été l'apôtre de Maurice dans toutes les classes et, avant de fermer les yeux, il a vu une seule famille de Mauriciens dans la sainte Église catholique " (Le Père Jacques Laval, le Saint de l'Île Maurice, Paris 1976, ouvrage de Joseph Michel).

S'il ne s'y est rendu qu'une seule fois, dans son enfance, en compagnie de son père, le swami Govindarajen Gurukal, du kovil d'Ebène, affirme que lors de cette visite, ce qui l'a marqué, c'est le gisant du Père Laval. " Ce qui m'a frappé, c'est que j'y ai vu non une statue mais un être allongé et vivant. Il y avait de la vie qui en émergeait. J'aurais aimé y aller à nouveau pour une visite guidée ".

Quand on parle du Père Laval, ce qui vient d'abord à l'esprit du swami Gurukal, c'est " un messager de Dieu qui a pris naissance dans un corps humain. Son action et son esprit, eux, étaient divins. Il a voulu montrer au peuple de Dieu qu'il n'est pas nécessaire de voir Dieu en personne mais que nous pouvons voir Dieu dans notre prochain ". Pour le pandit Ved Gopee, ce médecin et prêtre français qui est venu vivre à Maurice " a beaucoup travaillé pour combattre la pauvreté. Il voulait pour le pays une population en bonne santé. C'est pourquoi les Mauriciens, pour recevoir dans leur vie sa lumière, vont se recueillir sur son tombeau. Ce n'est un secret pour personne, lorsque quelqu'un est malade, à l'époque des examens etc., les Mauriciens - de différentes religions - vont le prier à Sainte-Croix. Ils ont une grande foi dans le Père Laval ".

De son côté, Homa Mungapen, de foi bahai'e et coordinatrice du Conseil des Religions, affirme que c'est l'image de Mauriciens allant en pèlerinage qui apparaît d'abord quand elle entend parler de la fête du Père Laval. Ce déplacement effectué dans un but spirituel est à ses yeux un acte " méritoire " vu que les pèlerins " accompagnent la dévotion spirituelle de cette marche ". Pour notre interlocutrice, ce qui serait intéressant pour les pèlerins lors de la marche serait de saisir le pourquoi du pèlerinage et la manière dont on peut s'enrichir des qualités de celui que l'on va prier. " Il y a la marche, il y a la messe. Mais, il ne faut pas que cela soit pour la forme. Ce que le pèlerin doit se demander, c'est quelles sont les qualités qu'avait le Père Laval qu'il peut essayer de suivre. Sa vie peut être un modèle pour nous ". De son côté, Sister Gaitree, de la Brahma Kumaris World Spiritual University (BKWSU), voit apparaître l'image d'un " être aux qualités exceptionnelles " quand arrive la fête du Père Laval.

Les Mauriciens entendent en général parler du Père Laval dès leur enfance. Sister Gaitree se souvient avoir entendu parler des qualités de cet apôtre, " un médecin qui consacrait tout son temps à aider les autres, surtout les plus démunis et qui continue à ce jour à en faire de même, bien qu'il ne soit plus de ce monde ". Se basant toujours sur ce qu'elle a toujours entendu dire du bienheureux, elle se souvient " qu'il fait des miracles. C'est une croyance bien répandue dans la population ".

Ce que Majeed Korumtollee, du Conseil des Religions, retient des récits sur le Père Laval dans son enfance, c'est " quelqu'un qui a toujours été aux côtés des plus faibles ". Même s'il ne partage pas la même religion que le bienheureux, celui-ci représente à ses yeux " un fidèle très dévoué. C'est un exemple de lutte pour se mettre au service d'autrui ". Les traits marquants de sa personne pour M. Korumtollee sont les suivants : " Un grand humaniste, l'amour, la paix. Il a été un grand défenseur des plus faibles. "

Le swami Gurukal, lui, se dit " fier " de " la façon dont le Père Laval a mené son combat, soit religieusement. En tant que swami, je suis heureux que les fidèles l'honorent avec des fleurs, des bougies et surtout en participant au pèlerinage ". Le religieux dit avoir beaucoup lu sur la vie du Père Laval. " Il nous a donné beaucoup de sagesse et a béni notre pays. Il ne jugeait pas les gens sur leur couleur. C'était un vrai saint qui a reçu la grâce de Dieu, un étranger qui a fait beaucoup de bien pour le peuple mauricien ".

Pas de cloisonnement

Le pandit Ved Gopee fait remarquer que le tombeau du Père Laval est peut-être le seul lieu de culte à Maurice qui attire des Mauriciens de toutes fois confondues. " C'est un lieu qui n'est pas réservé à une seule communauté. Tout comme Grand-Bassin aussi, où des Mauriciens d'autres fois religieuses se rendent parfois en pèlerinage. C'est cela Maurice. Il n'y a pas de cloisonnement ". Pour le pandit Gopee, " Dieu est un. Les hindous croient dans les avatars. On dit que le Père Laval est une de ces personnes envoyées par Dieu. C'est Dieu qui se manifeste à travers lui ". Les traits saillants de l'apôtre que notre interlocuteur a en mémoire sont " sa proximité avec la population, notamment les plus pauvres et sa volonté de réunir autour de lui et dans la foi les Mauriciens ". Chaque année, le pandit Gopee se fait un devoir de se rendre au tombeau du Père Laval pour s'y recueillir. " Comme toutes les places sacrées, il y a cette vibration parce qu'il y a la piété, la dévotion et la pureté d'esprit. Là où il y a pureté d'esprit, nous pouvons ressentir la présence de Dieu. Une personne avec une pensée positive émet de bonnes vibrations. Avec toutes ces personnes qui convergent vers le tombeau, il y a donc de très bonnes vibrations. C'est ce qu'il y a dans notre esprit qui fait notre environnement ".

Sister Gaitree ajoute : " Quelque part, l'énergie positive que suscite cette fête - quand les personnes prient ensemble - vient contrecarrer la négativité dans notre société ". Pour elle, le Père Laval représente " l'exemple même de ce que Dieu attend de chacun d'entre nous : que nous mettions en pratique ce qu'il nous a enseigné. Durant toute sa vie, il s'est consacré à servir l'humanité. C'est un modèle de compassion, de dévouement, d'altruisme, de sacrifice, d'humilité et d'amour ".

Homa Mungapen dit admirer ceux et celles qui ne sont pas de foi chrétienne et qui participent au pèlerinage. " Cela montre que notre pays est un pays multiculturel. Cela me fait plaisir de voir une femme hindoue par exemple prier devant une statue de Jésus ".

S'il y avait un rapprochement à faire avec d'autres grandes figures spirituelles, Homa Mungapen comparerait le bienheureux à Mère Teresa. " Dans toutes les religions, note, par ailleurs, Mme Mungapen, il y a eu des personnes qui se sont dévouées pour le bien-être social et spirituel d'une population. C'est cela aussi qui attire les Mauriciens vers le Père Laval parce qu'il renvoie à d'autres personnes similaires dans leur religion, sauf que le plus souvent, ces personnes ont vécu à l'étranger. Les Mauriciens sont chanceux d'avoir eu le Père Laval dans leur pays ".

Le Mauricien

Pèlerinage Père Laval 2009

Sous le signe du 30e anniversaire de la béatification de l'Apôtre de l'île Maurice

C'est sous le signe du 30e anniversaire de la béatification du père Jacques Désiré Laval qu'aura lieu à partir de mardi prochain le pèlerinage annuel à son tombeau de Sainte-Croix. Le thème choisi cette année pour ce traditionnel pèlerinage est "Vini Bann Paran, Per Laval Montré Nou Simé Lalimier". L'évêque de Port-Louis, Mgr Maurice Piat, célèbrera la messe téléfiffusée de mardi soir à 20h30.

Missionnaire spititain français du 19e siècle, le père Laval (18 septembre 1803 - 9 septembre 1864) débarque à Maurice en septembre 1841 à l'invitation de Mgr Bernard Collier, visaire apostolique de Maurice en vue de l'évangélisation des anciens esclaves nouvellement affranchis. D'abord médecin, il s'orientera vers la prêtrise et est ordonné le 2 décembre 1838.

Depuis son décès il y a de cela 145 ans, son tombeau de Sainte Croix est devenu un haut lieu de dévotion populaire. Fidèles catholiques mais aussi autrement croyants y convergent, chaque jour, qui pour confier une souffrance à la prière de celui surnommé l'Apôtre de l'île Maurice qui pour lui remercier de son intercession après une grâce obtenue. Le père laval a été béatifié le 29 avril 1979 par le pape Jean-Paul II.

Jean-Paul II qui a, par ailleurs, avec l'abbé Pierre, été au nombre des illustres pèlerins venus prier au tombeau du bienheureux à Sainte-Croix. Ce pèlerinage officiel 2009 durera jusqu'au dimanche 27 septembre avec, notamment, le pèlerinage des handicapés le samedi 12 septembre. le jour de la fête du père Laval, à proprement parler, à savoir, mercredi prochain, 9 septembre, la messe de de 10h00 à Sainte-Croix sera retransmise à la radio sur Radio Maurice.

Il est aussi à noter que les Mauriciens de la diaspora, notamment, ceux d'Australie, de France, du Canada et d'Angleterre se réunissent aussi dans leur pays d'adoption durant le mois de septembre pour faire mémoire, lors d'une messe, de l'oeuvre du père Jacques Désiré Laval.

Week-end

9/04/2009

Père Laval - L’éclairage du père Bernard Hym


Se mettre en routeauprès d’un témoin du Christ

Comment définissez-vous un pèlerinage? Dans quel esprit le pèlerin est-il invité à s’y rendre?

«Un pèlerinage est une expérience de vie. Il se passe par trois phases:

On doit quitter sa maison et, en même temps, une façon de vivre pour se mettre en route. Une fois sur le lieu du pèlerinage, on est invité à vivre avec ce qui fait le rayonnement de ce pèlerinage. Cela peut être la Vierge Marie pour un pèlerinage à Lourdes mais, ici, c’est le Père Laval à Sainte-Croix. Et c’est cette présence auprès de ce témoin de Jésus-Christ qui donne le désir de continuer la route.

On continue la route à la rencontre du Christ. On reçoit le Christ dans l’eucharistie. La confession fait aussi partie intégrante dans la démarche d’un pèlerinage.

On doit se dire que le pèlerinage n’est pas une parenthèse dans notre vie. Si on a vécu à fond la première phase, c’est-à-dire quitter son ancienne vie, on pourra goûter à la joie de retour-ner chez soi converti.

Bref, le pèlerinage est une occasion de regarder sa vie sous un autre angle. Il nous permet de vivre quelque chose de beaucoup plus profond si on se laisse conduire. On peut qualifier de véritables miracles d’un pèlerinage les changements qui s’opèrent dans la vie des gens à partir de cette démarche.»

Le «Service Père Laval» s’élargit…


Le Service Père Laval est un groupe de personnes qui a été mis en route par le père Louis Verchère, il y a une dizaine d’années, pour accueillir et encadrer les pèlerins à Sainte-Croix dans la nuit du 8 au 9 septembre. Puisque c’est un pèlerinage national, le besoin s’est fait sentir d’élargir le groupe. Après l’expérience de l’an dernier où le Service Père Laval a fait une retraite itinérante sur Port-Louis et ses environs, cette année, le périmètre est élargi. Le cap est mis sur Nouvelle-Découverte, Henrietta, Vacoas, Bambous, Petite-Rivière et Cassis. Ce sont les gens qui ont donné et donneront l’envie aux autres de venir au Père Laval. La paroisse fait un appel aux groupes déjà engagés, à l’exemple des Soldats de Cassis, qui pourront aider les fidèles à vivre un pèlerinage plus serein.

Un mémorial spiritain à Sainte-Croix

L’objectif est de perpétuer la mémoire de plus de 200 Spiritains qui ont travaillé à Maurice. L’initiative revient au ministre du Tourisme. La spécificité du mémorial est qu’il n’y a pas de croix sur la tombe, mais un Christ ressuscité.

Sur ce mémorial, les noms de plus de 200 confrères du Père Laval sont rappelés. Parmi eux, on peut trouver des noms qui sont en lien avec un endroit: le père Thiersé à Mahébourg, le père Mengelle à Chemin-Grenier, le père Fraisse à New-Grove.

Certains autres noms sont liés à des événements importants, comme le père Gandy pour l’éducation à Rodrigues, le père Pellerin avec la renaissance de Sainte-Croix au début du XXe siècle, celui du Frère Vital, avec le gisant du père Laval dans le caveau et celui du père Herne, avec la naissance du Foyer Père-Laval.

D’autres aussi rappellent des souvenirs dramatiques: le père Dufay, mort sur la Cigale, le 3 décembre 1924; le père Malenfer, qui ne pourra avoir qu’un enterrement civil à Rodrigues, faute d’autres prêtres sur place; le père mort de la peste. La plupart sont venus de loin, mais plusieurs sont Mauriciens comme le Frère Mai, un des premiers catéchistes du Père Laval ou le frère Aza. Plus récemment, les pères de Boucherville et de Robillard. À Saint-Jean, on retrouvera la figure du père Wolf sur un vitrail.

Puisse ce mémorial spiritain donner envie à certains de découvrir ou de redécouvrir un nom lié à leur paroisse. L’histoire pas si lointaine de l’Église de Maurice peut devenir «votre Histoire».

Sur les pas des auxiliaires du Père Laval

En ce 30e anniversaire de la béatification du père Jacques-Désiré Laval, la municipalité de Port-Louis a décidé de donner le nom du fondateur de Sainte-Croix à une place de la localité. Depuis longtemps, Roche-Bois honore deux catéchistes du père Laval en donnant leur nom à deux rues: Amédée Mai et Suzette Quatre-Bornes.

Depuis deux ans, le Service Père Laval se prépare spirituellement à accueillir les pèlerins de la nuit du 8-9 septembre à Sainte-Croix par une retraite itinérante sur les traces des auxiliaires du Père Laval. Relisez les 74 noms de ces chrétiens (noms sont mis en valeur dans l’église de Roche- Bois) qui ont collaboré à l’évangélisation de Maurice aux côtés du père Laval … Peut-être portez-vous le même nom, peut-être l’un d’eux fait-il partie de vos ancêtres? Mais ce qui est certain, c’est que vous, en participant à la pastorale de votre paroisse, vous êtes leurs héritiers! Faites-vous un devoir de mémoire, redonnez vie à leur nom; plongez dans votre passé pour mieux éclairer votre avenir.

Proposition pour une rue Père-Pellerin

Une proposition de rebaptiser Ste-Croix Road en rue Père-Pellerin est actuellement à l’étude. Pourquoi le nom du père Pellerin a-t-il été choisi? À cette question, le père Bernard Hym répond que le père Pellerin est connu comme le «réinventeur» de Sainte-Croix, sans oublier que c’est Zamor Bongoût qui est à l’origine de Sainte-Croix.

Cette localité n’existerait plus si ce dernier n’avait pas donné un souffle et une âme au quartier déserté suite au choléra et à la malaria au XIXe siècle, fait-il ressortir. Plus d’écoles, il n’y avait que le caveau qui était visité ponctuellement.

Plutôt que de rester à Saint-François-Xavier comme les autres prêtres, grâce au père Pellerin, la vie était de retour à Sainte-Croix. Il a réhabilité l’église, la cure, et s’est installé avec un Frère. Puis, il a remis en route le pèlerinage et, pour permettre que les gens viennent plus facilement au caveau du Père Laval, il a fait l’acquisition de toutes les terres et avenues du Père Laval jusqu’à la route des Pamplemousses pour faire une allée venant directement au caveau – aujourd’hui l’allée Père-Laval.

Une stèle en l’honneur de Zamor Bongoût


Dévoilement prochain d’une stèle en l’honneur de Zamor Bongoût au rond-point de Sainte-Croix, en face de l’église. L’initiative revient à un groupe de la localité. La réalisation du projet revient, quant à elle, à la mairie.
Heureux de son baptême, Zamor a offert au Père Laval, à «La Prairie» une chapelle et l’espace pour une cure. La chapelle «Sainte-Croix» a été inaugurée en 1848, attirant tant de monde que tout le quartier a pris le nom de Sainte-Croix. En 1860, le Père Laval y est enterré, selon son souhait. Zamor ne sera pas présent, car il est mort lors de la variole de 1856.
Notons que Zamor est né à Pondichéry, en Inde vers 1790. Arrivé comme esclave à Maurice, il est affranchi en 1830. Son talent de cuisinier lui a, d’ailleurs, valu son surnom de «Zamor Bongoût».

Messes en marge du pèlerinage

Thème: «Vini, bann paran, Per Laval montre nou sime lamier!»

Mardi 8 septembre

• 18 heures – Messe à l’intérieur de l’église, présidée par le père J. Harel et animée par Gd-Gaube/Cap-Malheureux.
• 20h30 – Messe télévisée en plein air, présidée par Mgr Maurice E. Piat.
• 22h30 – Messe présidée par le père David.
• Sur la place de l’église, animation de 19 heures à 2 heures du matin par le Renouveau charismatique.

Mercredi 9 septembre

• 6 heures et 8 heures – Messes animées par Sainte-Croix.
• 10 heures – Messe radiodiffusée présidée par le père Bernard Hym et animée par Camp-de-Masque.
• 12 heures – Messe présidée par le père Eddy Coosnapen.
• 14 heures – Messe présidée par le père Laurent Rivet.
• 16 heures – Messe animée par la paroisse de Sainte-Croix.
• 18 heures – Messe présidée par le père Hervé de Saint-Pern.

La Mission des Noirs (1841-1864) en héritage

Foi chrétienne et mémoire créole

Le 13 septembre 1841, le Père Laval arrive à l’île Maurice. Une année après son installation, il décrit les gens au milieu desquels il vit dans une correspondance (23 juillet 1842) à son ami et confident, M. Letard, curé d’Épieds. Il les décrit ainsi: «C’est chose incroyable et impossible à dire: il y a à Maurice à peu près 70 000 Noirs, les uns nés dans le pays et on les appelle Créoles, ceux-là sont, pour la plupart baptisés, mais ils n’ont que le baptême…» Ces Noirs ou Créoles sont les nouveaux affranchis du pays.

On pourrait avoir une appréciation critique de la pratique missionnaire du Père Laval: il ne s’était pas élevé contre les bancs réservés, l’utilisation de crucifix différents dans les célébrations du Vendredi Saint, l’un en argent pour les Blancs et l’autre en bronze pour les Noirs. Cependant on ne peut mettre en doute l’amour qu’il eut pour les Noirs et pour les Créoles qu’il a évangélisés sans répit et au péril de sa vie. Il a 38 ans quand il commence la Mission des Noirs à Maurice. Il y consacrera 33 ans de sa vie, sans retourner dans son pays natal. Le jour de ses funérailles, 40 000 personnes l’accompagnent à sa dernière demeure. Les Créoles, présents en grand nombre, le portent non pas sur les épaules, mais se disputent l’honneur de porter à bras le lourd cercueil doublé de plomb. En effet, Jacques Désiré Laval a su répondre aux besoins de son temps. Il a posé un acte prophétique pour les Créoles et l’avenir de notre pays. Il a voulu en faire des hommes et des femmes libres et responsables. Au croisement de la foi chrétienne et de la mémoire créole naît un héritage fécond autour de la Mission des Noirs qui est à transmettre auprès de nos jeunes.

Le souci d’évangéliser

C’est en 1840 que le Père Laval apprend le projet de l’Œuvre des Noirs. Charles Blanpin et un autre séminariste de Saint-Sulpice, qui rentrent d’un pèlerinage à Notre-Dame-de-Chartres, passent à la cure de Pinterville. Dans leurs conversations, les deux séminaristes font part au Père Laval d’un projet de société missionnaire pour les colonies. Le but du projet est de s’atteler à l’évangélisation des Noirs. À l’origine de ce projet se trouvent Fréderic Levavasseur, un Créole de l’île Bourbon, et Eugène Tisserant, un Parisien dont la mère est née à Haïti.

Le souci d’évangéliser les Noirs arrive surtout dans un contexte où le processus d’abolition de l’esclavage est déjà enclenché dans plusieurs colonies, d’abord celles qui sont britanniques, puis dans les colonies françaises. Le Père Laval ressent une forte envie d’entrer dans cette société. En janvier 1841, à la suite de l’intervention de Mgr Collier auprès de Mgr Salmon de Chatelier, évêque d’Évreux, le Père Laval est autorisé à partir pour Maurice.

Le 19 février, il fait ses adieux à ses paroissiens. On le met au courant des principaux points de la règle qu’il devra suivre: se consacrer au ministère des Noirs, vivre dans l’obéissance et la pauvreté. Il offre alors la totalité de ses biens. C’est le dévouement total. Il épouse ce peuple au nom de son baptême. Pour le meilleur et le pire. Le 13 septembre 1841, à 15 heures, après trois mois et dix jours, le Tanjore, à bord duquel voyage le Père Laval, entre dans la rade de Port-Louis.

Une prospérité économique menacée par l’insécurité

En 1841, l’île Maurice est colonie britannique. Lionel Smith en est le gouverneur. Le secrétaire colonial, qui assure la direction des cultes est George Dick, presbytérien et franc-maçon. On compte 140 000 habitants et les Noirs sont autour de 70 000. Les descendants des colons sont au nombre de 10 000. Parmi eux 2 000 sont Britanniques et les autres d’origine française. Le reste de la population vient de l’Inde et de la Malaisie. Le pays connaît, à ce moment, une prospérité économique. En dehors des cultures vivrières, très considérables à l’époque, Maurice produit, en moyenne, 40 000 tonnes de sucre fabriqué par 200 usines environ. Quelque 450 navires transbordent les marchandises dans le port annuellement, et le gouvernement britannique vient de verser deux millions de livres Sterling en dédommagement de l’affranchissement des esclaves.

Mais la situation sociale n’est pas reluisante. Le pays vit sous la menace de son premier «malaise noir ou créole». Un pénible sentiment d’insécurité règne parmi les classes aisées.

Le pays vit une nouvelle ère. Ainsi, après plus de deux siècles de régime esclavagiste, l’abolition de l’esclavage proclamée en 1835, prend effet en 1839. Une masse d’hommes, de femmes avec leurs enfants quittent les propriétés après l’opération «lev pake ale» ou «Kreol nou pa oule» (funestes expressions gravées dans la mémoire collective utilisée, à l’époque, lors du remplacement des Créoles laboureurs par les travailleurs engagés de l’Inde). Les Créoles se regroupent alors dans les faubourgs des villes, habitant des taudis où les épidémies font rage.

La capitale se trouve fréquemment être le théâtre d’incendies criminels. Les personnes de la haute société sont victimes de guet-apens pendant la nuit. La ville est quadrillée par les patrouilles militaires et les milices bourgeoises mises sur pied par des Blancs ou des gens de couleur. Le district de Port-Louis regroupe 27 % de la population, et la capitale compte à cette époque de 20 000 a 28 000 habitants. Tout colon y réside au moins une partie de l’année, pendant l’hiver; il délaisse son habitation de juin à septembre et vient passer avec sa famille trois ou quatre mois dans sa maison de ville.

Et c’est avec grande satisfaction qu’on voit ainsi arriver de nouveaux prêtres. Les deux journaux d’alors, Le Cernéen (qui paraissait le mardi, le jeudi et le samedi) et Le Mauricien, l’ancêtre du journal actuel (qui sortait le lundi, le mercredi et le vendredi) saluent leur arrivée comme l’heure de la reforme morale pour les affranchis. Mais ils sont très sceptiques de ce qu’il pourrait sortir de bon chez les «êtres dégradés par les vices de l’esclavage et les excès de la liberté». C’est ainsi le regard qu’on porte sur les Créoles. Bien au contraire, le Père Laval fera sienne la part rejetée de la société mauricienne.

Une petite baraque, le centre de la mission

À la messe dominicale du 26 septembre 1841, on annonce que le Père Laval commencera la Mission des Noirs. À cette nouvelle, on ironise: «Pauvre abbé! Il perd bien son temps, il comprendra vite.»

On peut peser tout le poids des préjugés que contient cette déclaration: les Créoles qui sont Noirs, sont des bons à rien, des paresseux et des pense-petit.

Dans la cour du presbytère de la Cathédrale Saint-Louis, une petite baraque en bois d’environ 32 m2 est aménagée et devient le siège de la Mission des Noirs. Le Père Laval la meuble d’un lit fait à partir de quelques planches, restes d’une vieille malle, sur lesquelles il étend une vulgaire natte malgache. Il a une caisse pour ses habits et une chaise.

Le respect de l’identité de la personne

La Mission des Noirs se manifeste chez Jacques-Désiré Laval par le respect de la personne. Dès son arrivée, renonçant au français, parlé par la classe supérieure et par les autres prêtres dans leurs sermons, le Père Laval se met tout de suite à apprendre le créole. Il appelle ses chers Noirs «Misie», «Madam». Dès 1844 ou 1845, le Père Laval déploie une méthode missionnaire inédite. Il fonde dans toute l’île de petites chapelles, où des laïcs, hommes et femmes, réunissent les Créoles, pour la prière, pour le catéchisme et forment de véritables communautés évangélisatrices.

Le Père Laval va tourner son apostolat vers ce qu’il appelle «le vieux monde». Parmi les raisons de ce choix, c’est que son expérience de Pinterville lui a montré l’importance de l’exemple des parents sur les enfants. Bientôt, l’action du Père Laval touche aussi les maisons des familles aisées. Beaucoup d’employés de maison encouragent leur maître à aller à la messe. Les «nénennes» apprennent aux enfants à faire le signe de croix, à dire leurs premières prières et à chanter des cantiques.

Mais quelques jeunes bourgeois ne voient pas cela d’un bon œil, surtout que les domestiques sont à la messe au lieu de vaquer à leurs occupations. Ils entrent dans la Cathédrale pendant les séances de catéchisme pour faire sortir les femmes de force.

Le Père Laval leur tient tête, au péril de sa vie. Mais sa persévérance ne va pas laisser insensibles tous les Blancs. Ainsi, beaucoup vont aider, au niveau de la Société Saint-Vincent-de-Paul, à soulager les nouveaux affranchis, frappés de plein fouet par l’épidémie de variole en 1855.

Responsabiliser l’autre

Le Père Laval ne tombe pas dans une charité infantilisante. Bien des années avant la fondation de la Société Saint-Vincent-de-Paul, il aide les affranchis à mettre en place une caisse de charité. Elle est alimentée par les contributions des fidèles venant même du milieu créole, et elle est destinée à soulager les cas de détresse, de sinistre-incendie, de cyclones et pour les frais d’enterrement.

Les dames (appelées «conseillères») se chargent de visiter les nécessiteux et de les recommander pour toute aide en espèces ou nature. Les dirigeants créoles du Conseil d’administration gèrent eux-mêmes la caisse. Le Père Laval leur fait totalement confiance et croit dans leur capacité à se prendre en charge. Il se contente d’être un simple trésorier. Alors qu’il était aussi une pratique courante de payer le labeur des esclaves par une «topette rhum», le fléau de l’alcoolisme continue à faire rage au temps du Père Laval. Chaque année, 5 à 6 millions de litres de rhum, appelé «arack», sont produits. En une seule année, à Port-Louis, 40 personnes venant en majorité des banlieues, meurent de crise d’alcoolisme. Un projet de loi visant à supprimer les alambics est vivement repoussé par les propriétaires des distilleries. Le Père Laval mènera donc campagne contre l’alcoolisme dans les familles créoles.

Il est aussi présent à sa façon sur le front social, voire politique. Dans une correspondance au maire de Port-Louis, M. Armand Mallac, il fait appel pour que les officiers envoyés par la mairie ne s’emparent pas du «chétif mobilier» des habitants de la Vallée-des-Prêtres (11 janvier 1861) et de Sainte-Croix (27 février 1861). Dans le conflit qui opposera l’Église catholique aux différents gouverneurs britanniques, le Père Laval jouera le rôle d’avant–garde contre le danger de l’anglicisation et de la perte de la liberté religieuse et d’enseignement.

Et aujourd’hui…l’héritage de la Mission des Noirs

Plus de deux siècles se sont écoulés. En revanche, cela fait déjà plus d’une décennie que la situation des «chers Noirs» du Père Laval nous interpelle. La prise de conscience identitaire créole s’en est trouvée accélérée. Alors que chez les immigrants indiens, cette prise de conscience s’est manifestée dès le XIX siècle et a connu son apogée jusqu’aux périodes pré et post-indépendance, chez les Créoles, on pourrait dire qu’elle a été tardive, pour des raisons historiques liées aux conditions socio-historiques propres à cette communauté.

La Lettre pastorale (1993) Réflexions sur le malaise créole (1993) de Mgr Maurice Piat, c.ssp, évêque de Port-Louis et les Orientations synodales (1997-2000) donnent des pistes pour le travail de libération que comporte l’évangélisation en milieu créole: formation sociale, projets de développement, éducation, l’aide aux déshérités, et l’inculturation créole de la catéchèse et de la liturgie à côté des autres groupes ou sensibilités culturelles dans l’Église.

Les Créoles semblent vouloir se préparer aujourd’hui à modifier leur place dans la société mauricienne en développant une conscience créole basée sur une conscience historique et une solidarité de groupe. Pour cela, il faut faire émerger toute la richesse du moi profond, par un travail continu. Il passe par la recherche du sens que chacun est appelé à donner à l’histoire collective des Créoles. Il peut s’appuyer sur ce passé commun lié au Père Laval.

Les Créoles pourraient ainsi inscrire leur vécu et leur propre histoire dans l’histoire nationale. C’est pour dire que la Mission des Noirs est une intuition spirituelle, forte et puissante qui pourrait se prolonger aujourd’hui dans une «mision kreol» qui a déjà été évoquée à la fin des années 90. Avec le recul, l’idée mérite d’être remise à l’agenda, mieux travaillée, voire revisitée.

Nous nous sommes efforcés ici de faire une relecture de la Mission des Noirs avec, en pensée, les nombreuses initiatives qui se poursuivent de nos jours auprès des plus démunis qui, à ce jour, se trouvent en grande majorité dans la communauté créole. Cette relecture peut donner à ces initiatives qui se déploient un enracinement historique, religieux et culturel, qui est essentiel dans le développement intégral de tout homme et de toute femme.

Jimmy Harmon

• MICHEL Joseph, Le Père Jacques Laval, Le saint de l’île Maurice 1803-1864, Ed. Beauchesne, Paris, 1976.
• PALMYRE Danielle, Culture créole et foi chrétienne, Ed. Marye-Pike, Lumen Vitae, 2007.
• VERCHÈRE Louis, c.ssp, Vive lumière sur les îles: le Bienheureux Père Laval, Ed. Centre Père Laval, 2003.
• LECUYER Joseph, c.ssp., Jacques Laval Extraits de sa correspondance, Ed. Beauchesne, Paris 1978.

Les étapes vers la béatification du Père Laval


Le procès informatif diocésain

Le 11 mars 1893, sous la responsabilité de Monseigneur Meurin, jésuite, évêque de Port-Louis, commença à l’Évêché de Port-Louis, l’interrogation de 39 personnes assermentées qui avaient connu le Père Laval de son vivant. Vingt-neuf ans s’étaient écoulés depuis sa mort; la vénération des Mauriciens pour lui n’avait fait que croître; on devait s’informer sur sa réputation de sainteté et sur les guérisons attribuées à son intercession. Pendant ce quart de siècle, bon nombre de témoins de première valeur avaient eu le temps de mourir. Néanmoins, les dépositions des 39 personnes entendues constituent une riche moisson d’attestations favorables au Père Laval. Le Tribunal termina ses travaux le 26 novembre 1894.

Examen des écrits du Père Laval

Entre septembre et novembre 1897, on a eu sept séances. Dix-neuf personnes ont soumis des lettres, des sermons, des leçons de catéchisme. Ses lettres adressées à ses supérieurs religieux, conservées dans les archives à Paris, ont également été examinées. Sa correspondance soignée et imagée est plutôt brève, courte, toujours parfaitement correcte et très charitable.Devant les conclusions favorables de ces deux procès et de deux procès semblables tenus dans le diocèse d’Évreux, le Saint Siège a ordonné de continuer.

Procès de non-culte

Entre mai et septembre 1917, dix témoins ont déposé sous foi du serment dans quatorze sessions. Il a été ainsi prouvé qu’aucun culte public ni ecclésiastique n’avait été rendu au Père Laval, ni dans son caveau ni ailleurs: pas d’ex-voto, pas de bougeoirs pour brûler les bougies, pas de prières publiques, pas de vénération publique de ses reliques, pas d’images avec auréole, ni d’écrits lui attribuant le titre de bienheureux ou de saint. On a pu donner des réponses satisfaisantes aux nombreuses objections du Défenseur de la Foi au Vatican. Enfin, c’était prouvé qu’il n’y a jamais eu de culte public et officiel.

Le procès apostolique

Toujours à l’Évêché de Port-Louis, ce procès consistait à interroger les personnes qui pouvaient témoigner de sa renommée de vertu et de miracles en général, ou qui étaient les témoins de faits et de guérisons qui semblaient miraculeux.
Il y eut deux séries de sessions: de novembre 1919 à avril 1920, quinze audiences: de mai 1922 à décembre 1923, vingt-quatre audiences. Témoignages unanimes sur la réputation de sainteté, réputation allant croissant d’année en année. Sur les grâces extraordinaires attribuées à l’intercession du Père Laval, aucun fait vraiment significatif. L’ensemble des faveurs signalées pourraient cependant faire avancer la cause.

Le constat des restes mortels

Au cours du Procès Apostolique, il fallait solennellement «reconnaître» la dépouille du P. Laval. Cette cérémonie se déroula le 2 mai 1923, à Sainte-Croix, d’abord dans le caveau, puis dans l’église. Autour de Mgr. Murphy, une trentaine de prêtres, des médecins, des journalistes, des photographes, tous dans le chœur de Sainte-Croix. Dans l’église, environ 300 personnes.
Après avoir descellé le couvercle du sarcophage, on a extrait le cercueil et on l’a apporté dans le chœur de l’église. Après 59 ans de sépulture à l’abri de l’humidité, le cercueil contenait un squelette en état normal. Les docteurs Keisler (assistant directeur de la Santé) et Rouget (surintendant de l’Hôpital civil) ont fait alors l’expertise anatomique, consignée dans deux procès-verbaux. On arrangea alors le squelette dans un double cercueil neuf en plomb et en bois. Les restes du P. Laval retournèrent alors dans le sarcophage, où ils reposent aujourd’hui.

La guérison de Monsieur Beaubois

C’était le 17 juillet 1923, dans le caveau du Père Laval, que ce monsieur anglican fut guéri instantanément d’une grande plaie suppurante qui couvrait son front, sa tête et sa nuque. Sur l’ordre du Vatican, tous les témoins de cette guérison furent interrogés à l’Évêché de Port-Louis du 9 juin au 29 septembre 1926. Tous leurs témoignages furent envoyés à la Sacrée Congrégation des Rites au Vatican. Ce n’est que 38 ans plus tard, en 1964, que l’on pût commencer l’examen de ce dossier. L’étude du dossier fut très approfondie. Il y eut plusieurs échanges d’objections et de réponses pendant treize ans. Enfin, le 7 juillet 1977, le Saint Père signa le décret reconnaissant la guérison de M. Beaubois comme un véritable miracle.

Dispense du second miracle

Il faut deux miracles pour la béatification. Nous n’avons que celui de M. Beaubois. Ayant remarqué que, pendant l’Année Sainte (1976), le Saint Père avait accepté de proclamer, plusieurs béatifications avec un seul miracle, Monseigneur Margéot a écrit au Pape Paul VI pour lui demander dispense du second miracle. Dans un long document, notre évêque a souligné la renommée de sainteté et la renommée de miracles dont jouit, et a toujours joui, le vénérable Père Laval.
Convaincu par cet exposé et voulant donner une immense joie au peuple de Maurice et à la Congrégation des Pères du Saint-Esprit, le Saint Père a gracieusement accordé, le 10 décembre 1977, dispense du second miracle. Il ne nous restait plus qu’à attendre le décret pontifical annonçant que la béatification solennelle aurait lieu à Rome et fixant la date de la cérémonie.

La béatification

Celle-ci a été fixée au 22 octobre 1978, mais les décès successifs des papes Paul VI et Jean Paul Ier ont fait que la cérémonie a eu lieu le 23 avril 1979. Ce fut la première béatification du pontificat de Jean-Paul II.
Le samedi 19 mai 1979, à Marie-Reine-de-la-Paix, les catholiques et les non-catholiques de Maurice célèbrent le Bienheureux Père Laval. Des délégations de Madagascar, de la Réunion, de Rodrigues et des Seychelles étaient aussi présentes. Le cardinal Gantin présida la cérémonie. Monseigneur Jean Margéot proclama le Père Laval patron du Diocèse.
Différence entre béatification et canonisation

Par la béatification, l’Église permet de rendre un culte public sur un territoire déterminé (pour le Père Laval, l’île Maurice, et le diocèse d’Évreux en France) ou à une congrégation (les Spiritains, ajoutons aussi pour les groupes de Mauriciens en dehors du pays) à une personne vénérée pour sa qualité de vie chrétienne. Celle-ci est appelée «bienheureux».
Par la canonisation, l’Église étend le culte public à toute l’Église universelle, et la personne est déclarée: «saint».Pour que le Père Laval devienne saint, il faut une guérison miraculeuse. Pour cela, le mal doit être reconnu comme incurable par la science dans son état actuel, la guérison doit être instantanée et totale.

Les restes mortels du Père Laval

Les restes mortels du Père Laval n’ont jamais quitté Sainte-Croix. Beaucoup de gens disent que, depuis la béatification, ils ont été envoyés à Rome. Cela n’est pas vrai. Ils se trouvent intégralement au caveau de Sainte-Croix, dans un cercueil enfermé dans le grand sarcophage de pierre.

La visite du pape Jean-Paul II

Le pape Jean Paul II a visité l’île Maurice et l’île Rodrigues, du 14 au 16 octobre 1989. Le samedi 14 octobre a eu lieu une messe à Marie-Reine-de-la-Paix. Le dimanche 15 octobre, le pape est venu à Sainte-Croix, où se célébra une liturgie de la Parole. Le pape se rendit au caveau du Père Laval, et il y pria.

La Vie Catholique, Père Bernard Hym

9/02/2009

Spectacle « Père Laval » par le Ming Tek Dancing School

À l'occasion du 30ème anniversaire de la béatification du Père Jacques Désiré Laval, le Ming Tek Dancing School, qui opère sous l’égide de la Mission Catholique Chinoise, présentera un spectacle sur le Père Laval au Mahatma Gandhi Institute, Moka, le vendredi 4 Septembre 2009 à 20 h 00, samedi 5 Septembre 2009 à 20 h 00 et dimanche 6 Septembre 2009 à 15 h 00.

Les prix des billets sont de Rs 300 pour les places réservées et de Rs 200 pour les places non-réservées et sont disponibles au Centre Ming Tek, Port Louis (tel. 212-6250).

D'autre part, des dispositions ont été prises pour la vente des billets de Rs 200 au Tangs Way, Beau Bassin, au Centre de Documentation Religieuse, Rose Hill et à la Cure de Ste Hélène.

L’Ecole de Danse du Centre Ming Tek est traditionnellement connue pour les danses classiques de la culture chinoise, et a récemment mis sur scène des spectacles tels que : L’Enfant Jésus et Le Fils Prodigue. Mais présenter, cette fois-ci, en ballet moderne, l’histoire du Père Jacques Désiré Laval, le bienheureux apôtre de l’île Maurice, représente un très grand défi.

Ce projet de spectacle a été rendu possible grâce à Mme Annie Wong, professeur de danse, et toute son équipe, au comité des parents et de tous les danseurs/danseuses, participants.

L’objectif de la Mission Catholique Chinoise ayant toujours été axé sur l’amour et la charité, les profits du spectacle seront offerts au fonds du développement du Collège Père Laval.

Le Programme

ACTE 1
La vie de la famille Laval à Croth en Normandie.
Décès de la maman de Jacques Désiré et remariage de son père.
Éloignement de Dieu du Docteur Laval et interrogation sur sa vie.
Chute de cheval – Déclic qui transforma sa vie.
Ordination du Père Laval.
Curé à Pinterville et missionnaire à l’ile Maurice.

ACTE 2
Détresse des esclaves affranchis.
Mission divine pour se consacrer au service des noirs.
Rencontre avec les noirs qui sont attirés vers lui.
Aumônier des prisons.
La frivolité et la débauche des noirs attristent le Père Laval.
Le Père Laval résiste à l’intimidation des blancs avec le soutien de ses fidèles noirs.
ACTE 3
Epidémie de choléra.
Rapprochement entre blancs et noirs.
Baptême, Premier Communion, Mariage.
Le Père Laval apaise les enfants affamés et les confie aux soins des Bonnes Sœurs.
Promotion de l’éducation auprès des enfants pauvres.

ACTE 4
L’Extrême fatigue du Père Laval le force au repos.
Sa maladie rapproche le Père Laval de sa famille, en particulier sa sœur restée en France.
Détérioration de la santé et décès du Père Jacques Désiré Laval.
La détresse des fidèles en apprenant la mort de Père Laval.
Pèlerinage annuel au tombeau du Père Laval - Evénement national.
Chant final en hommage au Père Laval.
A la suite de la propagation de la grippe A ( H1N1), le ballet spectacle en hommage au Père Laval organisé par le Centre Ming Tek, qui devait se tenir le 4, 5 et 6 septembre au Mahatma Gandhi, a été repporté à une date ultérieure. La direction de l’instituion tient à informer le public que les billets achetés sont toujours valables. Veuillez contacter le Centre Ming Tek au tel. 212 6250 pour de plus amples renseignements.