Si la religion les sépare parfois, chrétiens, musulmans et hindous se retrouvent autour d'un événement : le pèlerinage du Père Laval. Il se déroule demain dimanche à Pinterville et doit rassembler, comme chaque année, plusieurs centaines de personnes, dont de très nombreux Mauriciens. Une messe en plein air est célébrée à 11 heures par l'évêque d'Evreux, Christian Nourrichard. Un pique-nique est ensuite ouvert à tous.
La célébrité de Jacques-Désiré Laval tient de son parcours. Né le 18 septembre 1803 à Croth, dans la vallée de l'Eure, il est le quatrième enfant d'une famille de fermiers, qui vit dans une foi profonde. Sa mère, qu'il perd à l'âge de 7 ans, marquera profondément sa vie. Il parle d'elle comme d'une femme « si bonne envers les pauvres ».« Faisons ce que nous pouvons, Dieu fera le reste »
Pourtant, la foi et les faibles n'entrent pas tout de suite dans sa vie. Jacques-Désiré Laval suit des études classiques à Paris, devient médecin en août 1830, exerce à Saint-André-de-l'Eure et Ivry-la-Bataille. La vie lui sourit et il délaisse la pratique religieuse.
C'est l'approche des pauvres n'ayant pas les moyens de se soigner qui le fait basculer dans une autre vie.Le médecin entre au séminaire de Saint-Sulpice à Paris et est ordonné prêtre le 22 décembre 1838. Il arrive à Pinterville l'année suivante, pour y rester deux ans. Deux ans seulement qui vont profondément marquer la commune.Mais déjà, le Père Laval se sent appeler pour une autre mission : partir loin. Il devient donc missionnaire dans la Congrégation du Saint-Esprit et c'est l'île Maurice qui l'accueille en septembre 1841. L'esclavage vient d'y être aboli, les nouvelles libertés des ex-esclaves les désorientent et le prêtre va les traiter comme ses frères, leur rendant leur dignité d'hommes. Il apprend aussi leur langue, rédige un catéchisme en créole, les soigne, les regroupe en communauté chrétienne. L'humble missionnaire devenu l'apôtre des Mauriciens meurt le 9 septembre 1864. Parce qu'il n'a jamais fait de différence entre les races et les religions, si nombreuses à l'île Maurice, il reste encore aujourd'hui vénéré par tous. Il a été déclaré Bienheureux par le pape Jean-Paul II en avril 1979.
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