Jacques Désiré Laval est né le 18 septembre 1803 en France et est mort le 9 septembre 1864 à Sainte-Croix, île Maurice. Prêtre et missionnaire spiritain français, il est aujourd’hui considéré bienheureux par l’Église catholique romaine.
Il est né en 1803 à Croth, petit village de la vallée de l’Eure, en Normandie, alors que la France était encore bouleversée par les événements de la Révolution et les guerres napoléoniennes. Il fut prénommé Jacques, comme son père, propriétaire d’une ferme et maire du village, et aussi Désiré, parce que ses parents souhaitaient vivement un garçon après les trois premières filles.
Après des essais plus ou moins réussis de premières études, son père l’envoya au prestigieux collège Stanislas de Paris, d’où il sortit bachelier des lettres, à l’âge de 22 ans, et des Sciences l’année suivante. Il entreprit des études de médecine et soutint avec succès le 21 août 1830 une thèse sur le rhumatisme articulaire. La révolution de 1830 éclata et les barricades dressées dans la capitale ramèneront le jeune docteur en médecine en sa Normandie natale.
Médecin de campagne
Pendant quatre ans, de septembre 1830 à avril 1834, Jacques Désiré Laval fut médecin à Saint-André-del’Eure, faisant souvent preuve d’une grande charité, mais une campagne de calomnies organisées contre lui l’obligea à se fixer à Ivryla- Bataille, où survint un grand changement dans sa vie. La conversion du Dr Laval fut lente mais profonde. Une déception amoureuse avec une cousine, une chute de cheval qui aurait pu être mortelle ne furent peut-être que coïncidences. Jacques Désiré Laval annonça alors, au grand étonnement de beaucoup, son entrée au séminaire d’Issy-les-Moulineaux le 15 juin 1835. Quatre ans plus tard, le 22 décembre 1838, il fut ordonné prêtre dans la petite chapelle du séminaire de Saint-Sulpice de Paris par l’archevêque de Paris, Monseigneur de Quélen.
Le 8 janvier 1839, le Père Laval fut nommé “desservant” d’une petite paroisse de 485 habitants, située au sud de Louviers, Pinterville. Il y restera deux ans, ce qui lui permit de vivre son noviciat de futur missionnaire : austérité de vie, porte ouverte aux pauvres, attention aux conditions de vie des paroissiens, permanence de la prière. L’abbé Laval entendit alors l’appel d’une plus grande misère à soulager.
Mgr Collier, nommé vicaire apostolique de l’île Maurice, accepta ses services pour l’apostolat des Noirs qui venaient d’être affranchis de l’esclavage. Le Père Laval entra dans la société du Saint-Coeur de Marie fondée par le père François Libermann aujourd’hui appelée Congrégation du Saint-Esprit. Il quitta Pinterville à tout jamais le 23 février 1841, arriva à Londres le 14 mai et s’embarqua, les mains vides, sur le Tanjore, le 4 juin 1841. Il ne reverra plus l’Europe.
Après cent jours de traversée, le Père Laval débarqua à Port-Louis dans la plus grande indifférence. Le 26 septembre 1841, il reçut la charge de la Mission des Noirs et se mit à apprendre le créole, se fit un catéchisme de base et repéra parmi les esclaves, définitivement affranchis par les autorités britanniques le 1er avril 1839, le petit groupe de ceux qu’il pourrait former pour qu’ils deviennent ses aides. Il leur rendait visite dans leurs huttes, à l’hôpital et à la prison et fit construire de petites écoles de brousse et des centres de prière à travers le pays et, depuis son confessionnal, il veillait à leur bon fonctionnement. Détruites pour la plupart par un terrible cyclone le 8 mars 1848, ces chapelles furent aussitôt reconstruites avec enthousiasme par les fidèles.
Le Père Laval, d’abord seul puis secondé par d’autres missionnaires, sut guérir et remettre debout, physiquement et moralement, tout un peuple que les nantis se plaisaient à considérer comme marginal. Mais, plus les succès augmentaient, plus l’opposition croissait. Les Blancs de l’île le surnommèrent “ la grosse bête noire “ et le Père Laval dut même assurer ses instructions du soir sous la protection de deux policiers. Une fois l’aversion passée, les sentiments des colons blancs évolueront peu à peu vers la confiance et, pour certains, vers une profonde admiration.
La fin du chemin
En mai 1854, le choléra sévit à Maurice. Le Père Laval se dévoua à l’extrême pour les malades et les mourants. Il en fit de même lors de l’épidémie de variole, elle aussi très meurtrière en 1856.
Malade à la fin de sa vie et après avoir été frappé par des attaques d’apoplexie, il mourut le vendredi 9 septembre 1864. Quand, le dimanche suivant, à onze heures du matin, on ferma son cercueil, 20 000 personnes avaient défilé devant le corps de l’Apôtre des Noirs. Il n’y avait eu personne pour l’accueillir à son arrivée à Maurice ; il y en eut 40 000 pour l’escorter à sa dernière demeure, au pied du calvaire, devant l’église de Ste-Croix.
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