Père Bernard Hym :
«Reprenons notre histoire en main»
Directeur du Centre Père-Laval, le père Bernard Hym explique le sens dans lequel accomplir, cette année, le traditionnel pèlerinage au caveau du Bx Père Laval. Un pèlerinage qui invite à se réapproprier l’histoire de notre héritage dans la foi pour pourvoir mieux la retransmettre.
Père Hym, pourquoi cette volonté de mettre en valeur l’idée de transmission pour le pèlerinage Père Laval ?
Le thème – «Mersi, Père Laval, tonn transmet-nou to lafwa» – rejoint l’idée majeure de la Lettre pastorale 2008 de Mgr Piat axée sur la transmission. Il convient de reconnaître que le Père Laval a été un pilier de l’émergence de l’Eglise à Maurice. Que l’Eglise mauricienne lui doit une fière chandelle en termes d’évangélisation et nous sommes tous ses héritiers dans la foi.
Et dans le concret comment se fait cette réappropriation ?
Le livre «Les auxiliaires laïcs du bienheureux Jacques Laval, apôtre de l’île Maurice» du père Joseph Michel est un bel hommage à ces auxiliaires laïcs. J’ai travaillé à partir de ce document dans le but de faire parvenir à nos différentes paroisses les noms du/des auxiliaires laïc(s) qui a/ont missionné dans leur région, ainsi que le travail accompli.
Vous nous invitez donc à retourner sur notre passé avant de nous projeter dans le présent et l’avenir et ce, dans un contexte où notre regard reste constamment braqué sur le futur ?
Certainement et il nous reste encore beaucoup à découvrir sur ces collaborateurs du Père Laval. Notre démarche est d’inviter les baptisés à reprendre leur histoire entre nos mains. Et surtout que les générations issues de ces auxiliaires laïcs surtout soient fières de leurs ancêtres.
Je sens que le virus de l’histoire vous a gagné. Mais qui étaient ces auxiliaires laïcs et comment opéraient-ils ?
Je comprends et partage, de jour en jour davantage, l’admiration de Joseph Michel pour ces auxiliaires laïcs, en majorité des femmes, aussi appelées des conseillères.
«Reprenons notre histoire en main»
Directeur du Centre Père-Laval, le père Bernard Hym explique le sens dans lequel accomplir, cette année, le traditionnel pèlerinage au caveau du Bx Père Laval. Un pèlerinage qui invite à se réapproprier l’histoire de notre héritage dans la foi pour pourvoir mieux la retransmettre.
Père Hym, pourquoi cette volonté de mettre en valeur l’idée de transmission pour le pèlerinage Père Laval ?
Le thème – «Mersi, Père Laval, tonn transmet-nou to lafwa» – rejoint l’idée majeure de la Lettre pastorale 2008 de Mgr Piat axée sur la transmission. Il convient de reconnaître que le Père Laval a été un pilier de l’émergence de l’Eglise à Maurice. Que l’Eglise mauricienne lui doit une fière chandelle en termes d’évangélisation et nous sommes tous ses héritiers dans la foi.
Toutefois, il convient aussi de reconnaître que le Père Laval n’a pas missionné seul. Il s’est vite adjoint des collaborateurs, notamment des auxiliaires laïcs. Ils constituaient un «petit corps d’élite» d’anciens esclaves zélés, imbus de piété et de dévouement. Le Père Laval leur a transmis la foi et, à leur tour, ils ont sillonné l’île pour la transmettre à d’autres.
C’est donc dans un esprit d’action de grâce, de reconnaissance au Père Laval et aux auxiliaires laïcs et de réappropriation de notre histoire que nous nous apprêtons à vivre ce temps fort.
Et dans le concret comment se fait cette réappropriation ?
Le livre «Les auxiliaires laïcs du bienheureux Jacques Laval, apôtre de l’île Maurice» du père Joseph Michel est un bel hommage à ces auxiliaires laïcs. J’ai travaillé à partir de ce document dans le but de faire parvenir à nos différentes paroisses les noms du/des auxiliaires laïc(s) qui a/ont missionné dans leur région, ainsi que le travail accompli.
Il s’agit à partir de là de s’intéresser à notre histoire paroissiale personnelle. De nous poser des questions simples, basiques : Depuis quand date notre communauté ? Qui en sont les fondateurs ? Quand a-t-elle accédé au statut de paroisse ?...
Des questions qui vont nous certainement nous amener à des conclusions que nous avons peut-être tendance à prendre pour des acquis. Nous avons beaucoup reçu des nos aînés, surtout des auxiliaires laïcs. Avant nous, il y a eu une communauté vivante qui a fait son travail de baptisé, sa mission d’évangélisation. Et si nous voulons d’une Eglise vivante, il faut une communauté vivante aujourd’hui. Une communauté qui soit témoin du Christ, lumière dans nos vies.
Vous nous invitez donc à retourner sur notre passé avant de nous projeter dans le présent et l’avenir et ce, dans un contexte où notre regard reste constamment braqué sur le futur ?
Certainement et il nous reste encore beaucoup à découvrir sur ces collaborateurs du Père Laval. Notre démarche est d’inviter les baptisés à reprendre leur histoire entre nos mains. Et surtout que les générations issues de ces auxiliaires laïcs surtout soient fières de leurs ancêtres.
Il y a un proverbe qui dit que si tu ne fouilles pas les racines, tu ne peux pas préparer l’avenir. Ne dit-on pas d’un arbre que pour avoir de belles branches, il faut s’occuper des racines… C’est aussi une des raisons laquelle, de plus en plus, nous insistons sur nos racines par rapport aux jeunes de l’océan Indien aspirant à devenir spiritains.
Je sens que le virus de l’histoire vous a gagné. Mais qui étaient ces auxiliaires laïcs et comment opéraient-ils ?
Je comprends et partage, de jour en jour davantage, l’admiration de Joseph Michel pour ces auxiliaires laïcs, en majorité des femmes, aussi appelées des conseillères.
Rayonnant sur un ou plusieurs quartiers, ces auxiliaires laïcs - qui avaient d’abord le souci de nourrir leur foi - avaient la responsabilité d’instruire et de soutenir dans la foi, de visiter. De veiller à ce que les mourants ne meurent pas sans sacrements et sans avoir fait leur examen de conscience.
Le plus connu des auxiliaires laïcs était peut-être Emilien Pierre (voir plus loin). Ces catéchistes de la première heure ont fait qu’entre 1841 et 1860, des cinq églises et de deux chapelles, le nombre de lieux de culte – de chapelles surtout – avait été multiplié par plus de dix.
Pratiquement, tout le pays était couvert, sauf le Sud qui, lui au départ, a été catéchisé par le père Thiersé, envoyé par le Père Laval. Ce dernier, rentrant dans un village, demandait à une famille une chambre pour y loger un mois. Il y commençait sa mission, regroupait petite à petite une communauté. Un lieu de culte était crée qui s’avérait bien vite trop petit…
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