9/01/2006

Avek Pere Laval, viv levanzil au servis nou pei

Comme chaque année, ils seront des milliers de Mauriciens à converger, dans la nuit du 8 au 9 septembre, vers le tombeau du Père Laval. En lien avec le thème «Avek Père-Laval, viv levanzil o servis nou pei», les organisateurs et ceux qui vont accueillir les pèlerins souhaitent, qu'après le pèlerinage, que ceux qui auront marché ou qui auront prié devant le caveau soient animés du même esprit de service dont a fait preuve le bienheureux Jacques Désiré Laval. Ils proposent comme réflexion cette lettre attribuée au Père-Laval afin que le pèlerinage 2006 soit davantage une démarche de foi qu'une démarche religieuse et qu'il y ait vraiment une transformation dans la vie de tous ceux qui vont y participer.

Vous qui venez en pèlerinage au Caveau du Père Laval, vous avez l'occasion de vivre un temps fort spirituel.

Pour les musulmans, le pèlerinage à la Mecque est un des cinq piliers de l'islam. Pour les hindous, le pèlerinage au Gange ou, à Grand-Bassin, pour les Mauriciens, c'est un moment important dans leur vie de croyant.

Bien des Mauriciens partent pour Lourdes, Fatima, Rome, Jérusalem ou Medjugorje... Plus près de nous, ici à Sainte-Croix, depuis la mort du Père-Laval, les croyants de toute religion viennent prier sur sa tombe.

Le pèlerinage est une démarche qui impose au dévot de quitter sa vie habituelle, sa maison, son travail pour vivre un moment intense avec le Seigneur.

Dès 1875, des pèlerinages étaient organisés à Notre-Dame-de-Montagne-Longue. Ceux qui ne pouvaient y participer demandaient aux pèlerins de prier pour eux là-bas. Cette demande venait de personnes qui trouvaient dans l'attitude et le comportement des pèlerins une profondeur et un témoignage qui donnait envie de leur confier ses propres intentions de prière.

Attentif

Peu de gens, aujourd'hui, nous confient leurs intentions de prière quand nous nous mettons en route vers le Père-Laval. Il serait intéressant de nous poser la question : est-ce que les autres deviennent indifférents ou est-ce que notre comportement de pèlerin ne les pousse pas à se confier à nous ?

Cette année, essayons d'entendre la voix du Père-Laval qui nous invite à entrer dans la mentalité d'un Pèlerin.

Vous vous mettez en route vers mon caveau à Sainte-Croix, vous avez accepté de quitter vos occupations habituelles, votre travail et vos loisirs. Préparez aussi votre cœur pour cette marche, préparez votre cœur à rencontrer le Christ de nouveau et sa croix, lui que je vous montre, lui, vers qui je veux vous conduire.

Faire le pas

En chemin, ne vous laissez pas distraire du but de votre marche : ce n'est pas le moment de remplir votre tente de bazar, d'acheter votre provision de vaisselle plastique ; ce n'est pas le moment de vous asseoir entre amis autour d'un vin, de la bière ou de l'alcool. Marchez ensemble, oui ! Priez ensemble, soutenez-vous par le témoignage du sérieux de votre démarche. Faites les vôtres la peine et la tristesse, mais aussi la joie de l'espérance des autres : n'oubliez pas que le Seigneur s'est engagé à être présent au milieu de vous : «Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux.» (Mat 18, 20)

Quand vous venez à Sainte-Croix, quand vous venez me confier votre prière, c'est à moi que vous parlez, mais c'est vers lui, le Seigneur, qu'aujourd'hui encore, je vous guide ; ma mission continue, pour vous aussi: j'ai à vous conduire vers le Seigneur et vous montrer sa croix.

Pour faire un pèlerinage selon ce qui plaît à Dieu, il vous faut encore faire un pas : bien sûr, en quittant vos maisons pour venir à Sainte-Croix, vous avez franchi la première étape d'un pèlerinage.

Etre témoins

C'est vrai aussi qu'en venant au Caveau, en vous confessant et en participant à la messe, vous avez accompli la seconde étape de votre pèlerinage.

Il vous reste maintenant la troisième ; le retour ! Ne traînez pas en chemin, ne vous laissez pas tenter par ceux qui profitent du 8 au 9 septembre pour s'amuser entre amis... Ce que le Seigneur vous demande, c'est de devenir les témoins des changements que ce pèlerinage a faits en vous ... Pas d'abord en parole, mais par un changement dans votre vie... Peut-être pour certains un changement de vie qui vous comble de joie. Pour les uns, le Seigneur attend un changement dans leur comportement : alcool, violence conjugale, corruption ; pour d'autres dans leurs mœurs : fidélité, union devant Dieu ; pour d'autres dans leur vie de travail : honnêteté et conscience professionnelle. Pour d'autres enfin, dans leur vie de foi : participation à l'eucharistie et prière en famille.

A tous, bon Pèlerinage.

Père Jacques Désiré Laval

La Vie Catholique, 7 septembre 2006

Aucun commentaire: