8/01/2005

Un vil métal


Le Père Laval appelait l’argent « un vil métal » et répugnait à y toucher : « Le Père Laval faisait un jour les baptêmes, raconta le Père Thiersé. M. Louis Letard, un riche commerçant de Port-Louis qui n’était pas encore converti, se présenta pour être le parrain d’un enfant.
Lorsque la cérémonie fut terminée, le parrain de l’enfant, en prenant le livre qu’il venait de signer, glissa adroitement au-dessous, comme c’était l’usage des personnes aisées, quelques pièces d’or pour le prêtre. Le Père Laval l’aperçoit, il s’approche et sans mot dire, il saisit vivement la main de M. Letard, lui fait reprendre ses pièces d’or, le mène par le bras vers le tronc des pauvres fixé à un des piliers de la tribune, et lui fait glisser ses pièces d’or dans le tronc sans lui dire une parole et s’en va.


Tout cela se fit en un clin d’œil sans que M. Letard eût le temps de la réflexion. Il était comme pétrifié et n’en revenait pas. Depuis, il fit des réflexions sérieuses qui l’amenèrent au fidèle accomplissement de ses devoirs religieux. » Le parrain en question deviendra chrétien et ami intime du Père Laval. En raison de sa générosité, il sera surnommé le « Négrophile », l’homme des Noirs.

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