8/02/2005

Il y a 125 ans mourait l’apôtre... des blancs

Le 25 juillet 1880 meurt au presbytère de la paroisse de l’Immaculée-Conception, à Port-Louis, l’abbé Xavier Masuy que d’aucuns et non des moindres considèrent comme l’égal du Père Jacques-Désiré Laval en matière d’évangélisation des chrétiens de l’île Maurice du XIXe siècle. A l’apostolat si fructueux exercé par l’apôtre des noirs répond une évangélisation parallèle et non moins féconde exercée par l’abbé Masuy, missionnaire venu de Belgique pour consolider la présence de l’Eglise du Christ sur la terre mauricienne.

L’abbé Xavier Masuy entre par la grande porte dans l’histoire de Maurice, du moins dans son histoire chrétienne et religieuse, en tant que créateur de la paroisse catholique de l’Immaculée-Conception mais aussi en tant que co-fondateur, avec Mère Augustine (Caroline Lenferna de Laresles) de la Congrégation des sœurs de la charité de Notre Dame du Bon et Perpétuel Secours.

Mais qui est ce Xavier Masuy dont on peut dire qu’on ne rappelle pas en vain ses bienfaits en terre mauricienne ? Il voit le jour le 13 août 1813 à Gilly, près de la ville de Charleroi, dans le diocèse belge de Tournais. Il appartient à une famille très chrétienne, comptant en son sein de nombreux prêtres, religieux, religieuses. Il est ordonné prêtre, le 21 août 1836. Il est successivement professeur au collège ecclésiastique de Binche, vicaire à Dour, curé de Rumes. Sa rencontre avec Mgr Collier sera décisive. Le premier évêque de Port-Louis comprend tout de suite qu’il n’arrivera à rien s’il ne parvient pas à étoffer le clergé plutôt squelettique que lui lègue son prédécesseur, Mgr Morris, vicaire apostolique de Port-Louis. Il parvient à convaincre l’abbé Masuy à travailler pour son diocèse, tout comme il a réussi, quelques années auparavant, à faire venir à Maurice le Père Laval.

Xavier Masuy débarque à Port-Louis le 11 juin 1845. Il est nommé vicaire à la cathédrale Saint-Louis où travaille déjà le Père Laval. Il suit l’exemple de ce confrère exemplaire et se met au service du tout venant, noirs comme blancs. Par la force des choses et en raison d’une répartition du travail sacerdotal à faire, le Père Laval finit par s’occuper plus particulièrement des pauvres et des noirs et l’abbé Masuy des bourgeois et des blancs.
Yvan MARTIAL, extraits de l'article publié dans l'Express le Lundi 25 juillet 2005.

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