7/17/2009

Deuil et funérailles nationaux pour le cardinal Margéot qui sera inhumé le 19 juillet


Les drapeaux du pays sont en bernes. L’île Maurice offrira au cardinal Jean Margéot des funérailles dignes d’une grande personnalité nationale. (Sur la photo, c’est le recueillement devant sa maison à Bonne-Terre.)

C’est officiel. L’Etat mauricien compte rendre un hommage national au cardinal Jean Margéot. Il sera inhumé le dimanche 19 juillet prochain en présence des plus grandes personnalités religieuses et politiques du pays de même que des représentants de la société civile.

A Bonne-Terre, où il habitait, c’est une atmosphère de sobre recueillement qui imprègne toute la région depuis ce matin. Avant d’être transférée à la Cathédrale St-Louis vers 17h, ce 17 juillet, une cérémonie sera organisée dans la chapelle de la localité. Un va-et-vient continuel a ponctué toute la journée. Il est aussi bon de faire ressortir que le caveau du cardinal Margéot est prêt depuis deux ans. C’est le directeur de General Constructions, M. Adams, qui l’a réalisé.

L'Express

Benoît XVI rend hommage au cardinal Jean Margéot, Évêque émérite de Port-Louis


Le 17 juillet 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Le Vatican publie le télégramme de condoléances du pape Benoît XVI pour la mort, survenue ce matin, du Card. Jean Margéot, Évêque émérite de Port-Louis (Île Maurice) :

Télégramme du Saint-Père

APPRENANT LE RAPPEL À DIEU DU CARDINAL JEAN MARGÉOT, JE VOUS EXPRIME MA PROFONDE UNION DE PRIÈRE AVEC LE DIOCÈSE DE PORT-LOUIS, AVEC LA FAMILLE DU DÉFUNT ET AVEC TOUTES LES PERSONNES QUI SONT TOUCHÉES PAR CE DEUIL. LE CONFIANT À LA MISÉRICORDE DU SEIGNEUR, JE RENDS GRÂCE À DIEU POUR LE MINISTÈRE DE CE PASTEUR ARDENT QUI S’EST DÉPENSÉ PENDANT TOUTE SA VIE EN FAVEUR DES MAURICIENS, COMME PRÊTRE DIOCÉSAIN PUIS COMME ÉVÊQUE DE PORT-LOUIS, DONNANT LE MEILLEUR DE LUI-MÊME POUR QUE LE CHRIST SOIT ANNONCÉ, PARTICULIÈREMENT À TRAVERS UN ENGAGEMENT GÉNÉREUX AU SERVICE DE LA DÉFENSE ET DE LA PROMOTION DE LA FAMILLE. QU’À L’INTERCESSION MATERNELLE DE LA VIERGE MARIE, MÈRE DE L’ÉGLISE, LE SEIGNEUR ACCUEILLE SON FIDÈLE SERVITEUR DANS SON ROYAUME DE PAIX ET DE LUMIÈRE! À VOUS-MÊME, À VOS DIOCÉSAINS AINSI QU’AUX PROCHES DU DÉFUNT ET À TOUTES LES PERSONNES RÉUNIES POUR LA LITURGIE DES OBSÈQUES, J’ACCORDE DE GRAND CŒUR LA BÉNÉDICTION APOSTOLIQUE.

BENEDICTUS PP. XVI

Décès du Cardinal - Déclaration de Mgr Maurice E. Piat

Avec la mort du Cardinal Margéot c’est une page de l’histoire de notre Eglise et de notre pays qui est tournée. Le Cardinal a été un grand pasteur de l’Eglise de l’île Maurice et de Rodrigues, d’abord comme vicaire général de Mgr Liston pendant 13 ans et puis comme le premier Evêque Mauricien de Port-Louis pendant 25 ans. Il a été un vrai père dans la foi pour nous les prêtres comme pour les religieuses et pour beaucoup de laïcs qu’il a formés et encouragés à assumer leur responsabilité au sein de l’Eglise et du pays. Il a aussi été un grand serviteur du pays à un moment très délicat de son histoire, celui de l’accession du pays à l’indépendance. Dès le début, il a accueilli l’indépendance solennellement par un Te Deum à la Cathédrale, puis il a œuvré de toutes ses forces pour que le pays connaisse un développement économique qui soit respectueux de grandes valeurs humaines partagées par tous les Mauriciens.

Il a eu la grande joie de célébrer à Maurice et à Rome la béatification du Père Laval et il a eu le grand honneur de recevoir sur le sol mauricien le Pape Jean-Paul II. Ce Pape a reconnu en lui un grand serviteur de l’Eglise Universelle, grâce surtout à son service éminent de la famille. Ce service qu’il a commencé à un moment difficile de notre histoire avec la création de l’Action Familiale, s’est depuis étendu, à plusieurs pays d’Afrique et connaît aujourd’hui un intérêt de plus en plus soutenu

Décès du cardinal Jean Margéot, premier évêque mauricien du diocèse de P. Louis

Le cardinal Jean Margéot s’est éteint paisiblement ce vendredi 17 juillet 2009 à 10h00 à sa résidence de Bonne-Terre, à Vacoas. Depuis son accident vasculaire cérébral en 2005, le cardinal, tout en gardant une grande lucidité, s’affaiblissait progressivement. Le cardinal était âgé de 93 ans. Le 17 décembre dernier, il fêtait ses 71 ans de sacerdoce ; le 4 mai dernier, ses 40 ans d’épiscopat et en février, ses 21 ans de cardinalat.
Né le 3 février 1916, prêtre à 22 ans, Jean Margéot fut le premier évêque de Port-Louis fils du sol. Nommé évêque au lendemain de l’Indépendance, Mgr Margéot souhaita d’emblée que «l’Eglise soit ouverte et présente aux problèmes du pays» pour la construction de la nation mauricienne et la promotion de la personne humaine. Il choisit d’ailleurs comme devise « Je suis venu pour servir et non pour être servi».

De fait, ses 24 ans à la tête du diocèse de Port-Louis (1969-1993) se signalent par son engagement concret dans divers secteurs pour servir la cause de l’Homme à Maurice et à Rodrigues.

Par exemple, il se donne à fond pour la cause de la famille, il défend le droit à la vie des enfants et dénonce l’avortement à temps et à contretemps.

Dans le domaine social, le cardinal Margéot lance les mouvements d’Action catholique ouvrière, créé de nombreuses œuvres charitables comme des crèches, des foyers et des orphelinats. Il encourage la formation sociale avec l’Institut pour le Développement et le Progrès et lance deux centres de réhabilitation pour drogués.

Dans le domaine de la défense des libertés fondamentales, le cardinal Margéot se signale par des prises de position qui font date dans l’histoire du pays sur la liberté scolaire, la liberté de la presse et la liberté religieuse.

En 1969, le cardinal fut plébiscité par le quotidien l’express comme «Mauricien de l’année».

Par son témoignage personnel et ses initiatives pastorales, le cardinal Margéot ouvre pour l’Eglise une voie de service envers la société mauricienne. À travers ses Lettres pastorales, attendues tant par les catholiques que par les Mauriciens de confessions différentes, il s’adressait à tous sur des questions d’intérêt national. Parmi les plus remarquées, figurent l’Église et la promotion de l’Homme (1971), Pour faire progresser la société mauricienne (1979) La responsabilité du citoyen à Maurice (1980) ; Législation de l’avortement: Progrès ou déclin pour la société mauricienne (1983) ; Pour relancer l’esprit d’entreprise (1984) La drogue, un défi – non une fatalité (1987), Fonder sa famille sur le roc (1989), Rodrigues 90, Quel développement ? (1990), Le tourisme, une chance à ne pas perdre (1991).

Le rayonnement du cardinal Margéot dépassait les frontières de Maurice. C’est pourquoi le pape Jean-Paul II le nommait cardinal en 1988. Lors de son passage à Maurice en 1989, Jean-Paul II avait déclaré au cardinal : «Vous êtes un grand prêtre, un grand évêque, comme le montre votre apostolat».

Mgr Maurice E. Piat ayant été nommé évêque coadjuteur de Port-Louis en 1991, le cardinal reste, à la demande du pape, à la tête du diocèse encore deux ans. Sa demande de mise à la retraite ayant été agréée par le Pape, le cardinal se retire en toute discrétion à Bonne-Terre en 1993. Il sort cependant de sa réserve lorsque les circonstances l’obligent. Au plus fort des émeutes de février 1999, il n’hésite pas à descendre dans la rue pour apaiser les tensions. Il préside même aux obsèques de Kaya pour remplacer Mgr Maurice E. Piat qui était alors en clinique. Ardent défenseur de la vie, il n’hésite pas non plus à soutenir de sa présence les manifestations contre la légalisation de l’avortement. En avril 2005, suite au décès de Jean-Paul II, le Cardinal s’était rendu à Rome pour participer aux consultations pré-conclave.

Les dispositions prises pour les funérailles du Cardinal Margéot seront communiquées dans les plus brefs délais, après consultations avec les autorités du pays.

La Vie Catholique

6/24/2009

Pélerinage Père Laval dans l'Eure

Pour les 30 ans de sa béatification
Marche avec les Mauriciens, Croth, Epieds, Ivry la bataille

Samedi 12 septembre 2009 :

08h30 Rassemblement à Croth
09h00 Eglise de Croth : lieu de baptême du Bienheureux Jacques Désiré LAVAL
Rappel de notre Baptême
Ensuite marche vers Epieds (14 km).Pour ceux qui restent à Croth animations sur place.
12h00 Rassemblement à Epieds et repas sur place.Après le repas évocation sur les vocations
14h30 Départ marche pour tous vers Ivry (8 Km) avec un arrêt à l’Eglise de La Couture.
17h30 Rassemblement à Ivry
18h00 Messe à Ivry animée par les Etudiants
19h15 Soirée salle des fêtes d’Ivry la Bataille avec jeux scéniques.
22h00 Fin et prière du soir

Dimanche 13 septembre 2009 :

07h45 Pour les jeunes départ en car vers Acquigny
09h00 Acquigny marche pour tous vers Pinterville (4 km)
10h30 Procession dans Pinterville avec les Mauriciens
11h00 Eucharistie présidée par Monseigneur Nourrichard

6/23/2009

N.D.-de-Louviers, France


Un buste du Père Laval installé

Un buste du Bx Père Laval a été installé, le 3 mai dernier, en l’église Notre-Dame-de-Louviers (paroisse du Bx Père-Laval Louviers), Boucle-de-Seine, France. L’initiative en revient à l’Association des bénévoles Père-Laval France, présidée par le père Guy Rose, et qui regroupe nos compatriotes qui y ont émigré. Cet événement s’insérait d’ailleurs dans le cadre du 30e anniversaire de la béatification du Père Laval.

Le buste est une reproduction du «grand buste» de Prosper d’Épinay, réalisé en 1863, donc du vivant du Père Laval. Cette œuvre fut, par la suite, donnée par son auteur à la municipalité de Port-Louis.

La présente reproduction a été réalisée par Écosse Pierre, enseignant de dessin et d’arts plastiques au collège La Confiance. Elle vient donc se joindre au «petit buste» de l’Apôtre des Noirs, qui se trouve en l’église de Pinterville, et qui avait aussi été réalisé par Prosper d’Épinay.

Par ailleurs, soulignons que, dans la foulée, la salle paroissiale de Notre-Dame-de-Louviers a pris le nom de salle [du] Père-Laval.

L’installation et le dévoilement ont été l’occasion pour notre compatriote Jean-Georges Prosper, conseiller culturel à l’ambassade de l’île Maurice à Paris, de souligner que la «mission spirituelle du Père Laval brille d’un nouvel éclat».

Un rayonnement en tant qu’apôtre:
• De l’enseignement évangélique de justice sociale, d’œcuménisme religieux et de fraternelle solidarité dans la grande famille humaine.
• De l’unité spirituelle, de l’esprit d’Amour, dans la diversité de races et de cultures.
• D’un sentiment sacré, propre à enrichir plus cordialement, plus sereinement, les relations entre la France humaniste et l’île Maurice pluri-polaire.

La Vie Catholique, Maurice

6/12/2009

LOUVIERS. Un cadeau pour l'église


La communauté mauricienne a offert un buste du père Laval à la paroisse de LOUVIERS.

De nombreux Mauriciens sont venus de la France entière, dimanche 3 mai, pour accompagner le buste du père Laval que la communauté mauricienne a offert à la paroisse de Louviers.

30e anniversaire

Jacques-Désiré Laval, né en Normandie en 1803, a d'abord été médecin puis curé de Pinterville avant de partir en mission à l'île Maurice en 1841, où il a soigné les habitants de l'île les plus démunis pendant les 23 dernières années de sa vie. Il a été béatifié en 1979 par le pape Jean-Paul II. Chaque année, les Mauriciens participent au pèlerinage à Pinterville, le premier dimanche de septembre. Des liens se sont donc tissés entre les paroissiens de Louviers et les Mauriciens de France.

Pour sceller cette amitié et marquer le 30e anniversaire de la béatification, les Mauriciens ont voulu offrir à la paroisse de Louviers un buste du père Laval façonné à l'île Maurice et acheminé en France pour être installé dans l'église Notre-Dame de Louviers. A l'issue de la messe, après des chants français et créoles, le buste a été béni par le père Sébastien Jean, vicaire épiscopal, le père Rose, aumônier de la communauté mauricienne de France, et le père Nicolas Le Bas, curé de la paroisse, en présence de Jean Georges Prosper l'attaché culturel à l'ambassade de l'île Maurice à Paris. Le repas qui a suivi, à la salle du rempart baptisée depuis salle Père-Laval, n'a pas manqué de chaleur et d'ambiance. Les plats normands et créoles se sont échangés généreusement pendant que la musique, les chants et les danses donnaient un air de l'île Maurice.

PARIS NORMANDIE
Article paru le : 23 mai 2009

4/10/2009

Pélerinage Père Laval dans l'Eure

Pour les 30 ans de sa béatification

Samedi 12 septembre 2009 :
Marche avec les Mauriciens, Croth, Epieds, Ivry la bataille
Messe et soirée

Dimanche 13 septembre 2009 :
Marche d'Aquigny à Pinterville
Procession à 10h30
Célébration à 11h


4/07/2009

« … Et je proclame Bienheureux, Jacques-Désiré Laval. »


La cérémonie de béatification du Père Jacques-Désiré Laval eut lieu le dimanche 29 avril 1979, en la Basilique de Saint-Pierre de Rome. D’abord médecin puis curé de campagne en Normandie, le Père Laval (1803-1864) fut, pendant les vingt-trois dernières années de sa vie, missionnaire auprès des anciens esclaves de l’île Maurice.

La messe fut concélébrée par sa Sainteté le Pape Jean-Paul II. Pour la première fois sans doute, des prières et invocations furent dites en créole. Le Souverain Pontife prononça une homélie, par laquelle il indiqua officiellement le rôle spirituel tenu par le Père Laval. Il parla de la vie, des vertus du nouveau bienheureux, de sa mission évangélique et des difficultés rencontrées lors de son activité apostolique. Le Saint-Père invita aussi les chrétiens du monde entier à le prendre pour modèle : « Que l’exemple du Père Laval encourage tous ceux qui, sur le continent africain et ailleurs, s’efforcent de bâtir un monde fraternel, exempt de préjugés raciaux ! »

Au moment de l’offertoire, douze Mauriciens avaient porté à l’autel des présents pour le Pape. Ces offrandes représentaient les divers aspects de la culture mauricienne : des bougies fabriquées par les sœurs de Bonne-Terre, une lampe indienne, un dragon chinois, une carte de Maurice en basalte, une autre en fibre de verre et des fleurs du pays. Le Saint-Père eut un mot gentil pour chacun d’eux et les remercia des offrandes qui représentaient la symbiose mauricienne. Ce fut à ce moment qu’au nom des Mauriciens, M. Cyril Tour, inspecteur de police de la « Traffic Branch » remit au Pape Jean-Paul II une maquette du « Tanjore », vaisseau qui avait conduit le Père Laval à Maurice.

Ce fut la première béatification du Pape Jean-Paul II qui plaça son Pontificat sous la protection de cet humble missionnaire.

Le 14 octobre 1989, à l’invitation de Sir Anerood Jugnauth, alors Premier ministre, Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II arriva à Maurice pour une visite officielle de trois jours. Il résida au Thabor et célébra une messe à Marie, Reine de la Paix, avant de visiter l’île de Rodrigues. Le cardinal Jean Margéot était l’évêque de Port-Louis.
« Restons dans l’ombre » était la maxime familière du Père Laval et exprimait le vrai caractère de sa vie empreinte d’humilité. Et voilà que maintenant le Saint-Père va lui rendre hommage, chez lui, à Maurice !

Le 15 octobre, le pape se rendit au tombeau du Père Laval, ce modeste curé qui avait consacré sa vie aux plus pauvres, à Sainte-Croix « où, affirma-t-il, je viens moi-même vénérer le tombeau du Bienheureux Laval que vous aimez tant à l’île Maurice ».

3/19/2009

La béatification du Père Laval


« … Et je proclame Bienheureux, Jacques-Désiré Laval. »

La béatification du Père Laval fut une grande joie pour les Mauriciens, même si ces derniers avaient depuis longtemps réglé la question de son éventuelle sainteté. La cérémonie de béatification eut lieu le dimanche 29 avril 1979 à 9h30, en la Basilique de Saint-Pierre de Rome et en présence de plus de vingt cardinaux, trente évêques et d’une grande foule, parmi laquelle étaient présents de nombreux Mauriciens et Normands.



Le pape Jean-Paul II prononça une homélie, par laquelle il indiqua officiellement le rôle spirituel tenu par le Bienheureux Jacques-Désiré Laval. Il parla de la vie, des vertus du nouveau bienheureux, de sa mission évangélique et des difficultés rencontrées lors de son activité apostolique. Le Saint-Père invita aussi les chrétiens du monde entier à le prendre pour modèle : « Il est évidemment impossible de relever ici tous les faits saillants de la vie du Père Jacques-Désiré Laval, ni toutes les vertus chrétiennes qu’il a pratiquées à un degré héroïque. Retenons ce qui caractérise ce missionnaire, au regard de la mission actuelle de l’Eglise.

C’est d’abord son souci d’évangéliser les pauvres, les plus pauvres, et, en l’occurrence, ses « chers Noirs » de l’île Maurice, comme il les appelait. Français, il avait commencé par exercer la médecine dans une petite cité de son diocèse natal d’Evreux, mais peu à peu, l’appel à un amour sans partage du Seigneur, qu’il avait un certain temps refoulé, lui fit abandonner son métier et la vie mondaine : « Devenu prêtre, je pourrai faire plus de bien », expliquait-il à son frère. Vocation tardive au séminaire Saint-Sulpice de Paris, il y fut aussitôt préposé au service des pauvres ; puis, comme curé de la petite paroisse normande de Pinterville, il partageait tout son avoir avec les indigents.

Mais en apprenant la misère des Noirs d’Afrique et l’urgence de les amener au Christ, il obtint de partir à Maurice avec Mgr Collier.

Durant vingt-trois ans, jusqu’à sa mort, il consacra tout son temps, usa toutes ses forces, donna tout son cœur à l’évangélisation des autochtones : sans jamais se lasser, il sut les écouter, les catéchiser, leur faire découvrir leur vocation chrétienne. Souvent aussi, il intervint pour améliorer leur condition sanitaire et sociale.

L’acharnement qu’il y mit ne cesse de nous étonner, surtout dans les conditions décourageantes de sa mission. Mais, dans son apostolat, il alla toujours à l’essentiel.

Le fait est que notre missionnaire a laissé derrière lui d’innombrables convertis, à la foi et à la piété solides. Il n’était point porté vers les cérémonies tapageuses, séduisantes pour ces âmes simples mais sans lendemain, ni vers les envolées oratoires. Son souci éducatif était très inséré dans la vie, il ne craignait pas de revenir sans cesse sur les points essentiels de la doctrine et de la pratique chrétiennes, et il n’admettait au baptême ou à la première communion que des gens préparés par petits groupes et éprouvés. Il prit grand soin de mettre à la disposition des fidèles des petites chapelles disséminées dans l’île.

Une autre initiative remarquable, qui rejoint le souci de nombreux pasteurs aujourd’hui : il s’adjoignit des collaborateurs, hommes et femmes, comme chefs de prière, catéchistes, visiteuses et conseillères des malades, responsables de petites communautés chrétiennes, autrement dit : des pauvres, évangélisateurs de pauvres.

Quel est donc le secret de son zèle missionnaire ? Nous le trouvons dans sa sainteté : dans le don de toute sa personne à Jésus-Christ, inséparable de sa tendresse pour les hommes, surtout pour les plus humbles, qu’il veut faire accéder au salut du Christ. Tout le temps qu’il ne consacrait pas à l’apostolat direct, il le passait à prier, surtout devant le Saint-Sacrement, et il joignait continuellement à sa prière : mortifications et pénitences, qui ont très vivement frappé ses confrères, malgré sa discrétion et son humilité. Lui-même confie souvent le regret de sa tiédeur spirituelle - disons plutôt le sentiment de sa sécheresse : n’est-ce pas précisément qu’il accorde le plus grand prix au fervent amour de Dieu et de Marie, auquel il veut initier ses fidèles ? C’est là aussi le secret de sa patience apostolique : « C’est sur le bon Dieu tout seul et sur la protection de la Sainte Vierge que nous nous appuyons. » (lettre du 6 juillet 1853) Quelle magnifique confession !

Sa spiritualité missionnaire s’était d’ailleurs inscrite, dès le début, dans le cadre d’un jeune Institut religieux et marial, et il eut toujours à cœur d’en suivre les exigences spirituelles, malgré sa solitude et son éloignement géographique : la Société du Saint-Cœur de Marie, dont il fut l’un des tout premiers membres au côté du célèbre Père Libermann, et qui sera bientôt fondue avec la Congrégation du Saint-Esprit (Les Spiritains).

L’apôtre, aujourd’hui comme hier, doit d’abord entretenir en lui la vigueur spirituelle : il témoigne de ce qu’il puise continuellement à la source.

Voilà un modèle pour les évangélisateurs d’aujourd’hui. Qu’il inspire les missionnaires, et, j’ose dire, tous les prêtres, qui ont d’abord la sublime mission d’annoncer Jésus-Christ et de former à la vie chrétienne !

Qu’il soit, à un titre particulier, la joie et le stimulant de tous les religieux spiritains, qui n’ont cessé d’implanter l’Eglise, notamment en terre africaine, et y œuvrent avec tant de générosité !

Que l’exemple du Père Laval encourage tous ceux qui, sur le continent africain et ailleurs, s’efforcent de bâtir un monde fraternel, exempt de préjugés raciaux !

Que le Bienheureux Laval soit aussi la fierté, l’idéal et le protecteur de la communauté chrétienne de l’île Maurice, si dynamique aujourd’hui et de tous les Mauriciens !

A ces souhaits, je suis heureux d’ajouter un salut très cordial à la Délégation du Gouvernement de l’île Maurice, comme aussi à celle du Gouvernement français qui sont venues participer à cette cérémonie... »

Le Pape Jean-Paul II plaça son Pontificat sous la protection du Bienheureux Père Laval.