9/10/2007

PÈRE LAVAL Messe samedi à Ste-Croix - Mgr Piat sollicite toutes les religions contre la drogue et le sida

" La drog ek sida, pa zis enn maladi me enn problem numero enn dan nou pei ki pe afebli nou fami, amenn insekirite ", a souligné l'évêque de Port-Louis, Mgr Maurice Piat, lors de la principale messe célébrée à l'occasion de l'anniversaire de la mort du père Laval samedi à Ste-Croix. Le thème de cet événement cette année étant Avek Per Laval, pa zet lekor, l'évêque a fait un plaidoyer à la population pour " ouvrir un chemin de collaboration entre les personnes de toutes les religions pour combattre ce grand fléau ".

" Eski nou pou zet lekor ou kouma Père Laval nou pou avanse ? ". C'est ainsi que l'évêque a interpellé la foule de pèlerins. Auparavant, il devait anticiper en répondant à une éventuelle question de certaines personnes. " Ena kapav dir kifer relizion interese avek sida ". La réponse, dit-il, se trouve dans l'histoire de Moïse. " Bon Die dir mo finn trouv soufrans de mon peuple. Mo finn desan e aster mo rod toi. Ce qui veut dire qu'avant même que nous ayons compris la souffrance du sida, Dieu l'a vue et il est là. C'est lui qui nous appelle. Et, nous devons répondre ".

Il a exhorté les diverses religions à " pa zet lekor " mais à, tout comme le père Laval, " faire de petits pas ". Il en a suggéré trois. D'abord, ne pas rester indifférent. " Le sida est en train de se propager à 90 % par la drogue. 10 % des moins de 25 ans s'injectent de la drogue dans le corps. Maurice est le 1er pays africain et le deuxième pays mondial dans la consommation de la drogue. Donc, si le sida se répand par la drogue, son risque de propagation est très fort ", a soutenu l'évêque de Port-Louis. Et de parler ainsi de " danger réel ". Avant de souligner que le fléau de la drogue n'existe pas uniquement dans les " cités " mais dans toutes les communautés, en ville, et touche de surcroît de plus en plus de femmes. Quant aux jeunes, rappelle-t-il, " plus d'une centaine de collégiens vivent avec le sida. Alors, dan nou pei, nou ne pli kapav dir nou pena sa. On doit se donner la main pour plus de solidarité ".

L'évêque a tenu à attirer plus de prise de conscience quant aux conséquences sociales également de la drogue : violence, vol, agression. " Le manque que ressent une personne victime de la drogue est pire que toute souffrance. Une seule chose compte alors pour lui : comment peut-il se procurer la drogue ? Cela entraîne une certaine insécurité. Les gens ont peur de garer leurs voitures dans certains endroits ".

La deuxième attitude que suggère l'évêque : ne pas rejeter les personnes victimes du VIH/Sida. " Bon Die dir Moïse : to peuple dan soufrans, al koz avek faraon pou liber to peuple. Moïse dir : ki mo ete moi ? Bon Die dir : fer, mo pou ed toi ". Établissant une analogie avec l'histoire de Moïse, Mgr Piat a désigné les trafiquants de drogue comme les " pharaons de la drogue ". À ceux-ci, il a imploré : " Mo ti anvi dir zot, zot osi ena madam, fami, zot kone ki ete la soufrans. Kouma zot kapav dormi asoir kan zot investi kas dan enn komers lamor. Investi dan kitsoz ki pou fer sosiete devlope ".

Par ailleurs, pour l'évêque, les personnes vivant avec le VIH/Sida sont " des enfants de Dieu " qui ont droit à des traitements gratuits. En même temps, souligne-t-il, " ils ont aussi un devoir : celui de faire un examen pour savoir s'ils sont séropositifs ou pas. S'il/elle a un (e) partenaire, il/elle doit être franc(he) pour protéger son/sa partenaire ".

En troisième lieu, il a invité la population à agir dans la lutte contre la drogue et le VIH/Sida, qu'on " n'a pas comme on contracterait le virus du chikungunya. Mais, c'est quelque chose que vous allez chercher ". D'où l'importance d'un travail de prévention, selon lui. Il a invité les jeunes à montrer qu'ils ont des talents et des capacités. " Il faut que l'on réinvente des loisirs sportifs où les jeunes ont l'occasion de vivre des valeurs ". D'autre part, il en appelle aux couples " qui vivent la beauté de la sexualité - ce n'est pas une machine à procurer du plaisir mais pour vivre un amour durable, solide " à rencontrer les jeunes afin de les sensibiliser. Et Mgr Piat de demander aux autorités qu'il y ait un plan national concerté " où toutes les religions et communautés apportent leur contribution ".

À noter que divers représentants religieux du Conseil des Religions, en l'occurrence, le pandit Ved Gopee, représentant de la foi sanataniste, la pandita Pokraz, de l'Arya Sabha, Abdool Majeed Korumtollee, du Muslim Citizen Council et François Lan de la Buddhist Association of Mauritius ont dit des prières au début de la messe pour la lutte contre ces deux fléaux et pour l'harmonie dans le pays.

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