PERSONNE ne manque à l’appel. Chez les Cheekoory, le roti est une affaire de famille. Rajesh Kumar, habitant de la rue Sainte- Croix, en a fait son métier.
Hier, jour du pèlerinage au tombeau du Pére Laval, c’est vers 15 h 30 que commence sa seconde journée. Il s’agit d’installer fours à gaz, et tables de travail dans le garage de son oncle. Avant de transporter deux sacs de 50 kg de farine sur la tête, dans ce qui servira de fabrique de rotis.
Sa femme Devika, ses deux belles- sœurs, leurs filles adolescentes, toutes mettront la main à la pâte pour servir les rotis chauds avec du curry de gros pois, brédes songe et rougaille.
« Nou pa abitye travay la » , confie Devika. « Nou finn vinn la parski pa kapav travay lor lari. »
« Contrôler le flot des commerçants »
A deux pas de là, la même effervescence règne du côté du petit local aménagé par Viviane Antoinette et sa sœur Jocelyne Leste, venue lui prêter main forte.
« D’habitude on vend les bouquets de fleurs, les bougies et les rotis » . Cette année, les pains fourrés au poulet ou à l’achard viendront – elles l’espèrent – remplir la caisse. Sans oublier les cornets de frites, dont la cuisson commence plus tard dans la soirée.
En début d’après- midi hier, la bougie était à Rs 5 l’unité et le bouquet de fleurs variant entre Rs 10 à Rs 30. Des prix qui afficheront une tendance à la hausse, au fil du pèlerinage et de l’affluence qui grossit. Selon les dispositions prises par la police, les commerces – marchands ambulants, marchands de gâteaux et de merceries – ainsi que les jeux de hasard n’étaient pas autorisés à opérer, que ce soit à l’allée Père Laval et les rues latérales à Sainte- Croix. Que ce soit pendant la journée d’hier et celle d’aujourd’hui.
« A mon avis, la décision est restée floue trop longtemps. » Propos de père Bernard Hym, directeur du pèlerinage. « Vous avez toujours les partisans de la solution simple qui ne sont pas ceux qui sont en contact avec les gens. La police, qui est plus proche des gens ne peut se contenter de sentiments, elle a besoin d’avoir quelque chose de plus précis. » « La solution actuelle est de multiplier les groupes qui distribuent gratuitement de la nourriture. Il s’agit aussi de placer les ambulants dans des endroits où passent les pèlerins, même à distance. » « Nous devons aussi être clairvoyants, car derrière une simple vente de fleurs, il peut se cacher de l’alcool ou même de la drogue. » Le père Hym estime que l’éclairage aide aussi, « parce que certains trafics se font plutôt dan mare nwar » .
« Une relique ne se vend jamais »
Pour ce qui est reliques, Bernard Hym tient à préciser que « personne n’a le droit de vendre un objet en prétendant qu’il est béni.
L'Express
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