12/02/2008

Paix et fraternité


Tout au long de l’histoire de l’Église, l’Esprit Saint a suscité des champions de la paix et de la fraternité. Parmi eux figure Jacques Laval, spiritain, apôtre de l’île Maurice au XIX e siècle.

Ce qui me frappe, c’est l’actualité du P. Laval. Nous connaissons les grands problèmes de notre monde : l’éducation, la famille, le racisme, l’absence de culture religieuse, la précarité et la pauvreté, l’interculturel et l’interreligieux. Ce sont autant de questions que Jacques Laval a prises à bras le corps.

Spiritain mauricien, évêque de Port-Louis, M gr Maurice Piat souligne que le P. Laval « s’est investi pour partager sa foi autant que pour le développement humain des familles dans tous les quartiers […] Il a su très fort épouser le sort des esclaves libérés sans écarter les autres ». « Apôtre de tous les rangs, de toutes les classes », dit l’un de ses contemporains. Jacques Laval, un prêtre si totalement donné au peuple de Maurice qu’on le croyait mauricien. « Il a marqué Maurice parce que les gens se sont sentis aimés », dit encore l’évêque qui rappelle les deux intuitions du P. Laval : pour avoir de bons enfants, il faut de bons parents ; pour annoncer l’Évangile, faire confiance aux laïcs, surtout aux femmes catéchistes (qu’il formait soigneusement).

Jacques Laval, un grand priant, (comme le curé d’Ars, son contemporain), répondant à la soif d’écoute et de réconciliation, libérateur de tout un ensemble de peurs.Impressionnants, les témoignages qui disent la confiance sans bornes dont jouit le Bienheureux, « l’homme qui a eu le courage de combattre les forces du mal, malgré toutes les pressions contre lui. » N’allons pas parler trop vite de superstition, de bondieuserie !Recevons l’avis de Floryse : « La dévotion populaire s’exprime en gestes. […] Cette dévotion aide les gens à s’accrocher à quelqu’un de plus grand qu’eux et qui leur fait du bien. » Pour sa part, le P. Zimmermann dit : « Cette piété mérite respect », même si, bien entendu, il faut aller plus loin.

Tout aussi impressionnant, et souligné en plusieurs endroits, le rôle d’unificateur, de « ciment » joué par le P. Laval, par exemple : « L’influence du P. Laval sur Maurice […] conditionne notre avenir commun de respect mutuel et de solidarité pour les plus pauvres ». Dans le sillage de leur glorieux devancier, les spiritains se sont investis dans le dialogue interreligieux, parce que ce dialogue « est une des clefs de la paix sociale à l’île Maurice ».

Charles Distel
Echo de la Mission

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