Né le 3 février 1916, prêtre à 22 ans, Jean Margéot fut le premier évêque de Port-Louis fils du sol. Nommé évêque au lendemain de l’Indépendance, Mgr Margéot souhaita d’emblée que «l’Eglise soit ouverte et présente aux problèmes du pays» pour la construction de la nation mauricienne et la promotion de la personne humaine. Il choisit d’ailleurs comme devise « Je suis venu pour servir et non pour être servi».
De fait, ses 24 ans à la tête du diocèse de Port-Louis (1969-1993) se signalent par son engagement concret dans divers secteurs pour servir la cause de l’Homme à Maurice et à Rodrigues.
Par exemple, il se donne à fond pour la cause de la famille, il défend le droit à la vie des enfants et dénonce l’avortement à temps et à contretemps.
Dans le domaine social, le cardinal Margéot lance les mouvements d’Action catholique ouvrière, créé de nombreuses œuvres charitables comme des crèches, des foyers et des orphelinats. Il encourage la formation sociale avec l’Institut pour le Développement et le Progrès et lance deux centres de réhabilitation pour drogués.
Dans le domaine de la défense des libertés fondamentales, le cardinal Margéot se signale par des prises de position qui font date dans l’histoire du pays sur la liberté scolaire, la liberté de la presse et la liberté religieuse.
En 1969, le cardinal fut plébiscité par le quotidien l’express comme «Mauricien de l’année».
Par son témoignage personnel et ses initiatives pastorales, le cardinal Margéot ouvre pour l’Eglise une voie de service envers la société mauricienne. À travers ses Lettres pastorales, attendues tant par les catholiques que par les Mauriciens de confessions différentes, il s’adressait à tous sur des questions d’intérêt national. Parmi les plus remarquées, figurent l’Église et la promotion de l’Homme (1971), Pour faire progresser la société mauricienne (1979) La responsabilité du citoyen à Maurice (1980) ; Législation de l’avortement: Progrès ou déclin pour la société mauricienne (1983) ; Pour relancer l’esprit d’entreprise (1984) La drogue, un défi – non une fatalité (1987), Fonder sa famille sur le roc (1989), Rodrigues 90, Quel développement ? (1990), Le tourisme, une chance à ne pas perdre (1991).
Le rayonnement du cardinal Margéot dépassait les frontières de Maurice. C’est pourquoi le pape Jean-Paul II le nommait cardinal en 1988. Lors de son passage à Maurice en 1989, Jean-Paul II avait déclaré au cardinal : «Vous êtes un grand prêtre, un grand évêque, comme le montre votre apostolat».
Mgr Maurice E. Piat ayant été nommé évêque coadjuteur de Port-Louis en 1991, le cardinal reste, à la demande du pape, à la tête du diocèse encore deux ans. Sa demande de mise à la retraite ayant été agréée par le Pape, le cardinal se retire en toute discrétion à Bonne-Terre en 1993. Il sort cependant de sa réserve lorsque les circonstances l’obligent. Au plus fort des émeutes de février 1999, il n’hésite pas à descendre dans la rue pour apaiser les tensions. Il préside même aux obsèques de Kaya pour remplacer Mgr Maurice E. Piat qui était alors en clinique. Ardent défenseur de la vie, il n’hésite pas non plus à soutenir de sa présence les manifestations contre la légalisation de l’avortement. En avril 2005, suite au décès de Jean-Paul II, le Cardinal s’était rendu à Rome pour participer aux consultations pré-conclave.
Les dispositions prises pour les funérailles du Cardinal Margéot seront communiquées dans les plus brefs délais, après consultations avec les autorités du pays.
La Vie Catholique
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