Une amitié de presque 40 ans … et pour l’éternité !
«L’arbre de fer de la terre africaine s’est éteint !» le 13 mai à 16h30 (heure de Paris) en la fête de Notre Dame de Fatima. Le cardinal Margéot et le cardinal Gantin ne se sont pas rencontrés par hasard ni par accident. «C’est la Divine Providence qui donne sens et plénitude à nos fortuites coïncidences humaines» écrivait son Eminence à son bien cher frère Jean. Leurs vies exemplaires, leurs engagements respectifs, leurs terres de missions, témoignent de la présence de Dieu et aujourd’hui, le départ de Mgr Gantin vers la maison du Père scelle leur union pour toujours !
Ils se connaissent depuis 1971, lorsque le Pape Paul VI appelle Mgr Gantin à Rome à la Congrégation pour la propagation de la foi. Mgr Margéot est alors tout jeune évêque. Une amitié naît très vite et ils se retrouvent quelques années plus tard, non seulement à Rome mais aussi dans les îles de l’océan indien, à Maurice et à Rodrigues. Les rencontres les plus marquantes pour le diocèse de Port-Louis sont certainement celle de 1979 lorsque le cardinal Gantin est venu présider comme Légat pontifical la Béatification du Père Laval, et celle de 1989 lorsqu’il a accompagné sa Sainteté Jean-Paul II .
«Nous avons une date dans l’année où nous sommes sûrs de ne pas nous oublier, partage le cardinal dans sa maison de Bonne Terre. C’est le 3 février ! Nous fêtons ma date de naissance et c’est le jour où il a été consacré évêque. Ainsi, le 3 février 2008, il rendait grâce pour son 51e anniversaire d’épiscopat le jour de mes 92 ans !»
Le cardinal Margéot n’a jamais oublié l’audience privée et spéciale accordée par le Pape à la délégation mauricienne au lendemain de son cardinalat, le 28 juin 1988. En effet, sa sœur Lise venue à Rome fut renversée accidentellement par un automobiliste dans la nuit qui précédait la célébration officielle : «Je n’ai pas eu de peine à comprendre que Gantin avait tout arrangé dans la plus grande discrétion. J’ai été très touché par cette gentillesse. C’est un homme sensible qui a un grand cœur !», confie notre cardinal mauricien sur son lit de convalescence. Il y a des gestes qui ne s’oublient pas et qui s’emportent même au paradis !
Lorsque Jean-Paul II est venu jusqu’à l’île Maurice, le cardinal Margéot est persuadé qu’il a prolongé son voyage jusqu’à Rodrigues grâce au cardinal Gantin. «Nous y sommes allés à deux reprises. Gantin se sentait chez lui. C’est une île créole. La majorité des habitants sont d’origine africaine et catholique. Et pour le Rodriguais, voir un cardinal africain était un honneur ! Le pape portait une grande affection à ce cardinal africain. Ils dînaient tous les samedis soir ensemble, ce qui a facilité la décision de se rendre dans l’une des plus petites îles du monde !» ( Extrait du livre : Le Voyage Intérieur ) .
Au fil des années, la complicité et la fidélité de ces deux amis ne se sont jamais perdues ! Leur rencontre est enracinée à tout jamais dans le mystère de l’Eternel Amour. Bernardin confiait souvent à Jean : «Si nous ne nous accordons pas sur l’essentiel que Dieu nous a demandé par Jésus-Christ, tout le reste s’en ira». L’amitié entre ces deux hommes n’a fait que grandir et repose sur une grande simplicité. «Nul prélat dans l’épiscopat et le cardinalat ne m’est plus proche que le cardinal Margéot», disait encore le prince de l’église africaine pour les 90 ans de son ami. Tout dernièrement, dans un mail du 29 janvier 2008, il lui écrivait une dernière fois : «Je viens te redire ma proximité spirituelle de tous les jours, surtout à l’Eucharistie».
Ils se connaissent depuis 1971, lorsque le Pape Paul VI appelle Mgr Gantin à Rome à la Congrégation pour la propagation de la foi. Mgr Margéot est alors tout jeune évêque. Une amitié naît très vite et ils se retrouvent quelques années plus tard, non seulement à Rome mais aussi dans les îles de l’océan indien, à Maurice et à Rodrigues. Les rencontres les plus marquantes pour le diocèse de Port-Louis sont certainement celle de 1979 lorsque le cardinal Gantin est venu présider comme Légat pontifical la Béatification du Père Laval, et celle de 1989 lorsqu’il a accompagné sa Sainteté Jean-Paul II .
«Nous avons une date dans l’année où nous sommes sûrs de ne pas nous oublier, partage le cardinal dans sa maison de Bonne Terre. C’est le 3 février ! Nous fêtons ma date de naissance et c’est le jour où il a été consacré évêque. Ainsi, le 3 février 2008, il rendait grâce pour son 51e anniversaire d’épiscopat le jour de mes 92 ans !»
Le cardinal Margéot n’a jamais oublié l’audience privée et spéciale accordée par le Pape à la délégation mauricienne au lendemain de son cardinalat, le 28 juin 1988. En effet, sa sœur Lise venue à Rome fut renversée accidentellement par un automobiliste dans la nuit qui précédait la célébration officielle : «Je n’ai pas eu de peine à comprendre que Gantin avait tout arrangé dans la plus grande discrétion. J’ai été très touché par cette gentillesse. C’est un homme sensible qui a un grand cœur !», confie notre cardinal mauricien sur son lit de convalescence. Il y a des gestes qui ne s’oublient pas et qui s’emportent même au paradis !
Lorsque Jean-Paul II est venu jusqu’à l’île Maurice, le cardinal Margéot est persuadé qu’il a prolongé son voyage jusqu’à Rodrigues grâce au cardinal Gantin. «Nous y sommes allés à deux reprises. Gantin se sentait chez lui. C’est une île créole. La majorité des habitants sont d’origine africaine et catholique. Et pour le Rodriguais, voir un cardinal africain était un honneur ! Le pape portait une grande affection à ce cardinal africain. Ils dînaient tous les samedis soir ensemble, ce qui a facilité la décision de se rendre dans l’une des plus petites îles du monde !» ( Extrait du livre : Le Voyage Intérieur ) .
Au fil des années, la complicité et la fidélité de ces deux amis ne se sont jamais perdues ! Leur rencontre est enracinée à tout jamais dans le mystère de l’Eternel Amour. Bernardin confiait souvent à Jean : «Si nous ne nous accordons pas sur l’essentiel que Dieu nous a demandé par Jésus-Christ, tout le reste s’en ira». L’amitié entre ces deux hommes n’a fait que grandir et repose sur une grande simplicité. «Nul prélat dans l’épiscopat et le cardinalat ne m’est plus proche que le cardinal Margéot», disait encore le prince de l’église africaine pour les 90 ans de son ami. Tout dernièrement, dans un mail du 29 janvier 2008, il lui écrivait une dernière fois : «Je viens te redire ma proximité spirituelle de tous les jours, surtout à l’Eucharistie».
Au lendemain de la fête de la Pentecôte, l’Esprit n’a pas oublié de souffler ! Au même moment où le cardinal Gantin donnait son dernier souffle…le cardinal Margéot recevait la communion ici ! Et lorsque ce dernier a appris la nouvelle le 14 mai au matin, Mgr Piat arrivait pour célébrer l’Eucharistie et vivre ainsi cette proximité spirituelle de tous les jours pour l’éternité.
Un grand homme d’Eglise
Le Diocèse de Port-Louis a appris avec émotion la mort du Cardinal Gantin. Accueilli pour la première fois chez nous alors qu’il était encore évêque et secrétaire de la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples, il revint en 1979 comme Légat Pontifical pour les cérémonies locales marquant la Béatification du Père Laval. Par la suite, il visita plusieurs fois l’Ile Maurice et cette autre portion de notre République que constitue l’Ile Rodrigues où il s’était fait de nombreux amis. Il accompagna aussi le Pape Jean-Paul II lors de sa visite à Maurice et à Rodrigues en 1989.
Au fil de ces nombreuses visites, il conquit les cœurs des Mauriciens et des Rodriguais. Entre le Cardinal Cardinal Gantin et le Cardinal Jean Margéot, alors évêque de Port-Louis, s’est aussi forgé une amitié profonde et durable.
Il nous a laissé le souvenir d’un grand homme d’Église, tout d’abord par sa simplicité. Avec lui, il n’y avait pas de complications, pas de grands airs, pas d’affectation. Tout le monde se sentait immédiatement à l’aise avec lui, les plus petits comme les plus grands. Cette simplicité se traduisait souvent par des plaisanteries et un humour qui brisaient tout de suite la glace et créaient une atmosphère de grande convivialité.
Grand aussi par son ouverture de cœur. Il était capable d’entrer très vite en communion avec ceux qu’il rencontrait individuellement ou en groupe. C’est ainsi que, dès sa première visite à Rodrigues, il pouvait dire à tout le peuple rodriguais : «Je me sens chez moi, chez vous». Paroles qui les ont touchés profondément et qu’ils n’oublieront pas. Cette capacité d’accueil cordial des autres faisait que l’on avait vite l’impression de l’avoir toujours connu et d’être son ami.
Grand enfin par son attention et sa délicatesse envers les plus petits, ceux qui souffrent, les marginaux.
Avec le Diocèse de Port-Louis, je rends grâce à Dieu d’avoir donné à l’Eglise un serviteur de la stature du Cardinal Cardinal Gantin. Par ses qualités de cœur il rendait visibles la grande bonté du Christ et sa compassion pour les hommes.
Aux membres de sa famille, comme à ses amis du Bénin, j’offre mes sincères sympathies.
† Mgr Maurice E. Piat Evêque de Port-Louis 19 mai 2008
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