Mère Teresa et Père Laval, que de similitudes dans la vie de ces deux ’saints’. La première nommée a quitté sa famille, sa patrie, l’Albanie, pour se mettre au service des défavorisés parmi les défavorisés, notamment ces intouchables, ces miséreux qui n’avaient pour horizon que les mouroirs de Calcutta.
Père Laval, médecin, ayant embrassé la prêtrise, a lui aussi quitté sa Normandie natale pour un petit pays perdu dans l’océan Indien : l’île Maurice. Pour se mettre au service des Noirs nouvellement affranchis, dans une société où ils n’avaient pas leur place.
Tous deux ont guéri les plaies physiques et celles de l’âme. Tous deux ont semé la Bonne parole et rendu à ces marginalisés leur dignité d’homme et de femme, leur dignité de fils et filles de Dieu.
Les Mauriciens, de toutes classes sociales et de toutes communautés, leur vouent aujourd’hui encore une profonde reconnaissance. Pour le don de leur vie. Une vie où Dieu – et tout aussi important, l’homme – avait une place primordiale. Une vie certainement pas exempte de péchés, mais qui tendait, envers et contre tout, vers le Bien.
Au moment où nos pensées, nos prières se tournent vers Mère Teresa, pour certains d’entre nous, et vers le Père Laval, pour la grande masse des Mauriciens, il est bon de méditer sur le thème du présent pèlerinage de cette nuit du Père-Laval 2008 : «Mersi, Père Laval, tonn transmet-nou to lafwa». Certes pour remercier et se remettre devant les yeux l’œuvre de l’Apôtre des Noirs.
Mais aussi de fouiller dans notre histoire personnelle le processus de la transmission de la foi au sein de notre famille, de notre paroisse. De voir à quel point nos aînés ont été ardents à l’ouvrage alors que le contexte était peut-être rude, difficile. De voir dans quelle mesure nos «racines» ont accouché de «belles branches».
Soit, dans quelle mesure, nous avons été fidèles à l’héritage reçu et l’avons fait fructifier au mieux de nos talents. Dans quelle mesure, nous avons su mettre nos pas dans ceux de nos aînés pour tendre, en dépit de nos faiblesses humaines, à cette sainteté à laquelle nous sommes tous appelés.
Une sainteté qui, dans la banalité du quotidien, se traduit non pas par des travaux titanesques, hors de notre capacité. Mais davantage par la fidélité à nos diverses responsabilités – de parents, de professionnels, de citoyens… –, notre contribution à apporter notre toute petite pierre à un monde plus juste, plus digne, plus humain et notre aptitude à nous mettre à l’écoute de notre conscience dans ce monde où hurlent d’autres voix davantage plus stridentes : argent facile, position, passe-droits…
Père Laval, Mère Teresa et nos aînés nous ont ouvert la voie. Saurons-nous marcher à leur suite ?
La vie Catholique, Danièle Babooram
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