Port-Louis, île Maurice, 1843. Le P. Laval appelle et forme des laïcs pour une mission de pionniers qui a implanté l’ÉgliseLe P. Laval arrive à l’île Maurice le 13 septembre 1841.
Aussitôt lui est confiée la Mission des Noirs. À cette époque, l’ambiance était telle que lorsqu’un prêtre s’occupait des Blancs, les Noirs ne s’adressaient pas à lui, et inversement.
Le P. Laval se retrouve bien seul dans son travail. Les circonstances l’amènent à s’adjoindre très vite des laïcs.
En janvier 1843, lui est confié en plus l’enseignement religieux de 400 garçons et filles d’un pensionnat et le service de vicaire, une semaine sur trois. Comment faire pour l’accueil des Noirs qui passent à longueur de journées, dans sa maison en bois ? Il remarque, parmi les nouveaux chrétiens, Édouard Labelle, un créole (descendant d’esclave) seychellois. Il le forme et l’établit comme catéchiste dans son pavillon. C’est un succès.
Dès lors le P. Laval n’a qu’un souci : trouver des catéchistes. Un soir en entrant dans la cathédrale pour le catéchisme, il remarque un homme portant une grosse corde comme ceinture, qui est en prière. Une intuition le traverse : " Voilà un homme qui pourra me rendre de grands services ! " II ne lui dit rien. Il le prépare au baptême, en lui apportant une grande attention. Puis il l’emmène avec lui visiter les gens. Trois ans plus tard, il lui dit : " Émilien, suis Dieu et suis-moi ! " C’est Émilien Pierre, le plus grand catéchiste du P. Laval. Il est envoyé dans de nombreux coins de l’île pour préparer le chemin des missionnaires ou pour les épauler. Il forme d’autres catéchistes.
Une deuxième circonstance. La fille d’un Noir libre (qui n’était pas esclave), Phanie Desfossés, habite à quelques kilomètres de Port-Louis, la capitale. Elle vit sa foi avec ferveur. Phanie désire enseigner le catéchisme aux gens de son village. Le P. Laval accepte. Elle les rassemble, dans le fournil de son père, qui est décédé. Face au succès, le P. Laval vient un jour, en apportant une nappe qu’il étend sur la table, des chandeliers, un crucifix et une statue de la sainte Vierge qu’il place dans la gueule du four. Il bénit cette pièce qui devient la première chapelle du P. Laval.
À cette époque, son catéchisme a tellement de succès que la population de nombreux villages éloignés vient jusqu’à Port-Louis pour se faire instruire et assister à la messe. Les familles qui ont les moyens viennent s’installer quelques années à la ville, pour que leurs enfants soient catéchisés et baptisés. Avec l’expérience de Phanie Desfossés, le P. Laval comprend qu’il faut aller chercher les gens chez eux, en construisant des chapelles dont un catéchiste a la responsabilité.
À partir de ce moment, des chapelles surgissent partout.
Le P. Laval constate, lorsqu’il se rend auprès des mourants, que ceux-ci ne connaissent rien de leur religion. Il confie à des chrétiennes de s’occuper des malades, de leur apprendre les rudiments de la foi et de les préparer à recevoir le sacrement des malades. Elles deviennent aussi catéchistes.
Les deux plus célèbres sont Ma Céleste et Joséphine François. Pendant plus de 20 ans, Ma Céleste enseigne des malades ignorants. Quand elle vient chercher le P. Laval, c’est pour passer chez 4 ou 6 personnes pour leur donner le sacrement des malades.
Joséphine François habite dans un quartier au sud-ouest de Port-Louis où sont entassés dans des baraques de nombreux pauvres. Elle visite les malades et a un charisme de réconfort. Des familles riches lui demandent de venir réconforter leurs malades. Elle a aussi la charge d’une chapelle avec son mari.Grâce à eux la foi chrétienne s’est répandue dans toute l’île.Grâce à vous les laïcs, la foi chrétienne peut demeurer vivante et s’étendre même s’il n’y a qu’un petit nombre de prêtres.
Courage, ne désespérons pas !
P. Louis Verchère
11/30/2006
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