1/25/2006

Comment devient-on saint ?

Le père Jacques Désiré Laval est d’ores et déjà considéré comme “saint” par certains. Mais il n’est que bienheureux. Béatifié le 29 avril 1979 à Rome, il pourrait être canonisé. Le postulateur de la cause est le prêtre Gérald Bowe qui réussit à convaincre les membres du jury du pouvoir de guérison de Père Laval. Le procès de canonisation devrait s’ouvrir si des preuves de nouveaux miracles sont portés au dossier. La béatification est l’acte par lequel le pape place une personne au rang des " bienheureux " (en latin beati). La canonisation est celui par lequel il l’inscrit sur la liste officielle (canon) des saints.

Béatification et canonisation ont pour but, de la part de l’Eglise, de proposer en exemple au peuple chrétien le témoignage d’un de ses membres défunts et d’autoriser un culte public en son honneur. Ce culte public se traduit par l’attribution d’un jour de fête au calendrier (généralement le jour anniversaire du décès, et donc de la "naissance au ciel "). Le culte public se traduit aussi par la possibilité d’exposer des images et des reliques dans les églises ; en outre, le saint ou le bienheureux peut être pris comme patron (de personnes, de paroisses, etc).

C’est précisément dans le degré d’extension du culte public que réside la principale différence pratique entre béatification et canonisation. Le culte public du bienheureux est limité ; il n’est autorisé que là où le Saint-Siège le prévoit. Au contraire celui du saint, auquel l’Eglise accorde plus d’importance, est autorisé, voire même prescrit, partout dans l’Eglise universelle.

La canonisation est par ailleurs une sentence définitive, irréformable, sur la sainteté de la personne. C’est une proclamation qui engage l’autorité suprême du pape, et qui touche au dogme de l’infaillibilité pontificale.

L'express, Tania Huët,

Père Laval et Jean-Paul II


« C’était un homme exceptionnel.
C’était le pape Jean-Paul II.
Il m’a été donné de le rencontrer à plusieurs reprises.

Ce qui me frappait toujours chez lui, c’était son côté humain. Il restait accessible et il était un homme d’une grande simplicité. Jean-Paul II avait une affection particulière pour l’île Maurice. Le père Laval fut le premier béatifié de Jean-Paul II. Et il donna à Maurice son premier cardinal. Il avait un regard particulier sur le travail accompli à l’île Maurice. Sa visite à Maurice, à Rodrigues et à La Réunion a été un événement dont on se souviendra pendant de nombreuses années. »

Cardinal Jean Margéot

1/12/2006

Zamor Bongoût et l'église de Sainte-Croix



En 1848, dans la Vallée-des-Prêtres, Zamor Bongoût - un nom approprié pour cet esclave indien de Pondichéry, affranchi et devenu un restaurateur fortuné - fut touché par la grâce. Il possédait à la Prairie, au nord de la capitale un lot considérable de terrains avec une maison de campagne.

Zamor vint trouver le Père Laval pour lui dire « qu’il avait de grandes actions de grâces à rendre à Dieu qui l’avait toujours béni et que maintenant, il désirait lui témoigner sa reconnaissance d’une manière convenable ».
- Et que voulez-vous faire pour cela ? demanda le Père Laval.
- Je veux bâtir une chapelle en l’honneur de Dieu, répondit Zamor.
- Mais en quel endroit voulez-vous construire cette chapelle ?
- A la prairie, sur une des extrémités de ma propriété.
- Mais il n’y a personne à cette endroit, répartit le bon Père, c’est le plus désert de tous les environs.
- Peu importe, ils y viendront.
- Eh bien ! Monsieur Zamor, faites cette chapelle ; elle portera le nom de « chapelle de la Sainte-Croix », conclut le Père Laval.

C’est ainsi que Zamor se mit à l’œuvre et au bout de huit mois, la chapelle fut achevée. Il remit au Père Laval les clefs d’un élégant sanctuaire d’environ quarante pieds de long, sur dix-huit de large, de deux cents places, construit en dur, muni de bancs, d’un autel et des ornements nécessaires pour célébrer la messe.

Mgr Collier vint la bénir le dimanche de la Sainte-Trinité, le 18 juin 1848. Bientôt, la chapelle accueillit une foule si nombreuse qu’on fut forcé de l’agrandir.
En juin 1850, la veille de son départ pour l’Europe, Monseigneur Collier bénit la première pierre de la nouvelle église. Sa Grandeur fut reçue à la petite chapelle par les missionnaires et par tous les hommes du quartier, portant les instruments de travail : marteaux, scies, pinces… Elle devint l’église la plus spacieuse du diocèse après la cathédrale.
Evidemment, la Prairie avait perdu son nom pour s’appeler dorénavant « Sainte-Croix ». Cette chapelle était chère entre toutes au Père Laval.

1/09/2006

Salut du pape Jean-Paul II, le dimanche 15 octobre 1989, à Sainte-Croix


"Vous savez combien j'aime le Père Laval. Je vous aime autant. Continuez à suivre son chemin."
Jean-Paul II
Le 15 octobre 1989

1/02/2006

Dernière lettre du Père Laval


Ayant comme le pressentiment de sa mort prochaine, le Père Laval recueillit encore une fois ses forces épuisées pour adresser le 5 septembre 1864, dans une lettre à l’une de ses sœurs, Mme Cadot, quelques paroles de consolation, de salutaires conseils, et lui donner, ainsi qu’à toute sa famille, un saint rendez-vous dans l’éternité : « J’ai grande hâte de voir la fin des misères de la vie. Je ne crois pas que la fin soit bien éloignée, car je me vois mourir à petit feu… Au revoir, chère sœur, dans l’éternité bienheureuse ! »